Si un jour vous décidez de vous aventurer dans la quête de vos ancêtres, vous allez très vite vous apercevoir qu’il y a une sorte de barrière infranchissable durant les règnes d’Henri III et Henri IV (fin du XVIe). Si vous avez un peu de chance, vous pouvez toutefois espérer vous « relier » à une famille dont la généalogie a déjà étudiée. C’est par exemple ce qui m’est arrivé quand j’ai découvert, grâce aux travaux de Philippe RINCHON, qu’Anne Thérèse DEHENIN (ma sosa 1029) était apparentée aux DE HAYNIN d’ Elouges (Belgique).
Les Rinchon de Thulin et leurs alliances
Comme une tape dans le dos qui nous pousse vers l’avant, l’étude de Mr RINCHON m’a propulsé 90 ans avant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb (en fait, les Vikings y étaient déjà allés autour de l’an mil mais chut) dans une région que l’on nommait à l’époque « comté de Hainaut » et qui est aujourd’hui à cheval sur la frontière entre la France et la Belgique. C’est là que j’ai fait la rencontre de Jean Brognard De HAYNIN qui est décédé le 3 avril 1402 et de son épouse Marie de Wargny, dite de Roisin, qui est décédée quant à elle le 6 mars 1402. Ils sont tout deux inhumés à Hainin, un petit village situé à quelques lieues de Mons (Belgique). Plus loin, dans des branches très éloignées dans le temps, il se raconte que ce couple serait apparenté aux Capétiens et aux Comtes de Hainaut mais ça, c’est une autre histoire.
Hainin sur une carte de Ferraris (XVIIIe)
(Source : Bibliothèque Royale de Belgique)
Tout ça pour dire que je vous encourage à diversifier un maximum vos sources, pour ne plus simplement vous limiter à l’état-civil ou registre paroissiaux mais soyez tout de même très prudent pour ne pas risquer d’intégrer à votre arbre Adam, Eve ou même Nabuchodonosor.
L'auditorium Saint-Nicolas est une ancienne église jésuite devenue propriété de la ville de Valenciennes en 1765, on arrivait alors Place à L'Isle. Après la Révolution de 1789, le bâtiment devient une église paroissiale dédiée à Saint-Nicolas puis un auditorium en 1983.
On continue notre promenade dans le Hainaut-Cambrésis, en partant cette semaine à la découverte d'une savonnerie située à Escaudain, à quelques kilomètres de Valenciennes mais dont l'histoire va nous faire voyager à travers toute la région.
(source pour la suite : Horizon de janvier 2018)
François Lempereur, créateur de la savonnerie, était cordonnier. Il possédait aussi une entreprise de battage de blé, qui fonctionnait lors des moissons. C’est un ouvrier de la savonnerie de Corbehem, dans le Pas-de-Calais, qui lui donne la recette du savon. L’escaudinois réalise d’abord des essais dans sa ferme. Sa femme est son premier « cobaye ». au fur et à mesure, le bouche à oreille permet d’augmenter le volume de savon mou produit. On est en 1909, la savonnerie Lempereur est née.
Pendant la Première Guerre Mondiale, les Allemands réquisitionnent l’usine. Le savon noir qui en sort est envoyé en Allemagne. Mais François Lempereur parvient à en faire passer en douce aux habitants de la commune. Un produit qu’ils peuvent échanger avec les commerçants contre d’autres biens. En septembre 1918, la ville est libérée. Mais lors de leur retraite, les vaincus détruisent totalement l’usine qui ne sera reconstruite qu’en 1919. François Lempereur en profite pour racheter un camion aux américains. Il peut désormais livrer toute la région !
Un an plus tard, François associe ses six fils à son entreprise, qui s’appelle désormais Lempereur Frères. Elle produit alors du savon blanc, du savon mou, de la lessive caustique, de la lessive en poudre, de la glycérine et d’autres produits similaires.
Buvard Savon Citron
(source : Delcampe)
En 1923, la société ouvre une succursale à Saint-Denis, en région parisienne. Les produits Lempereur se vendent désormais à Paris et dans ses alentours. Ils circulent entre l’entrepôt et l’unité de production par voie fluviale, grâce au quai situé à Denain. Dans cet entre-deux-guerres, François Lempereur fait construire un coron à son nom, proche de l’entreprise, pour loger ses employés.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la savonnerie est à nouveau réquisitionnée par les Allemands. Les frères, à la tête de la société depuis le décès de leur père en 1929, fournissent, sous le manteau, savon noir, savonnettes et cristaux à leurs employés qui peuvent les échanger contre des denrées alimentaires.
En 1943, l’entreprise se spécialise dans l’achat et la vente d’huiles végétales, de graines oléagineuses, tourteaux, glycérine et stéarine. Elle fabrique aussi du savon dur sous forme de paillettes, de copeaux et de flocons. Un a plus tard, elle développe une branche « parfumerie » qui produit de la crème dermophile et du savon de toilette. Un nouveau bâtiment, baptisé « La Victoire » est inauguré. Le Secrétaire d’État à la production industrielle et aux communications autorise la mise en place d’un embranchement ferroviaire permettant aux wagons de marchandises d’entrer dans l’enceinte de l’usine. Les savonneries Lempereur continuent de se développer. Au début des années 1950, elles commercialisent des détergents ménagers, comme les doses Napo. Dix ans plus tard, le « Carolin », produit ménager à base d’huile de lin naît dans les cuves d’Escaudain. Un an avant, un secteur « peinture industrielle » est créé. Il fermera en 1972. Entre temps, la peinture de la famille Lempereur est vendue à Usinor, Vallourec et même dans l’entreprise Onia, à Toulouse, future AZF.
Les années 70 marquent le dévut du déclin pour la savonnerie escaudinoise. La trésorerie est faible et 47 % du capital est vendu à une entreprise de Petite-Synthe (59) : Daudry Van Cauwenbergue.
En septembre 1980, Daudry vend ses parts à la savonnerie-parfumerie Lempereur (un homonyme) installée à Montigny-en-Ostrevant. Trois ans plus tard, les savonneries Lempereur sont en redressement judiciaire. Elles fermeront leurs portes en 1985. Les bâtiments sont ensuite rachetés successivement par la société Vroone, qui fabrique des produits de traitement pour le bois, puis par l’entreprise Knox. La liquidation judiciaire de cette dernière est prononcée en 1992.
La savonnerie à l’abandon
Le site reste à l’abandon jusqu’en 2004. La cheminée de l’usine est mise à terre le 8 octobre. Sur cette friche industrielle naîtront une médiathèque communautaire, un collège, un nouveau quartier. Le « Carolin », lui, est toujours commercialisé. Il appartient désormais à une multinationale italienne.
Plus d'infos (pdf)
Si vous connaissez la ville de Saint-Saulve, dans le Nord, vous êtes peut-être déjà passé à côté de son église, située à quelques pas de la Clinique du Parc et du Centre Fortier. Savez-vous qu'avant d'être à cet endroit, l'ancienne église était près de la Place du 8 mai ? Sur le dessin ci-dessous, daté de 1856, nous sommes dans la petite rue entre l'actuelle salle des fêtes et l'Espace Athéna. La salle des fêtes est derrière nous, les 3 fenêtres et la porte sur la droite du dessin correspondent à l'ancienne mairie.
J’ai profité des journées ensoleillées que nous avons eu dernièrement pour continuer de parcourir les rues de Valenciennes, à la recherche des vestiges d’autrefois. Aujourd’hui, je vous emmène rue de Jemmapes, à quelques pas de la Place Poterne, entre l’hôpital du Hainaut et la Caserne de Gendarmerie. Autrefois connue sous le nom de rue des Porteurs, la rue de Jemmapes doit son nom à la victoire de l'Armée Française, commandée par Charles-François Dumouriez, sur l'armée autrichienne le 6 novembre 1792. Vers le milieu de la rue, on trouve une curieuse porte, dont je vous ai ramené une photo.
La porte de la manutention
(source : cliché personnel)
Il s’agit du porche d’entrée de l’ancienne manutention militaire sur les terrains de laquelle a été construite la caserne de gendarmerie Damien. Construit en 1738 et détruit par un incendie au cours de la Première Guerre Mondiale, le lieu était autrefois connu sous le nom de « magasin aux vivres ». Un dessin de Louis Cellier nous permet de mieux comprendre à quoi ressemblait la rue au XIXe siècle.
La manutention rue de Jemmapes
(source : Bibliothèque de Valenciennes)
Lire la suite...