Genealexis

Histoires d'hier et d'aujourd'hui...

 

En tant que généalogiste et « historien local » (je mets des guillemets, car c’est un bien grand mot), je me devais d’écrire un article le 11 novembre, jour de l’armistice du premier conflit mondial. Cependant, je voulais faire ça de façon originale je ne voulais pas tomber dans ce que font beaucoup de bloggeurs qui vous racontent que le dernier poilu est mort il y a je ne sais combien années, ou encore que 93 ans après les guerres font encore des milliers de morts dans le monde. Je ne vais pas non plus relancer le débat sur la personne qui a acheté le nom « centenaire 1914-1918 » car le moment est mal choisi.

signature de l’armistice le 11 novembre 1918

Signature de l’armistice le 11 novembre 1918

Je me suis dit que j’allais vous présenter mes poilus : Louis GRAIN, Druon Joseph CARLIER, Charles Augustin FIEVET et Noël Jules JOLY. Ces fiers ancêtres qui sont partis un jour de l’été 1914, la fleur au fusil, pensant que les allemands seraient vite renvoyés derrières leurs frontières. Mais autant être honnête, je ne dispose pas encore d’assez d’infos et comme ils ont été fait prisonniers dés le mois de septembre 1914 à la suite de la Bataille de Maubeuge…

Une autre solution qui se présentait à moi était de vous raconter comment la ville de Saint-Saulve (où j’habite) et sa région ont été libérées au début du mois de novembre 1918 par les canadiens des généraux FERGUSSON, GODLEY et CURRIE mais je ne ferais que me répéter puisque c’est une histoire que je vous ai déjà raconté (relire La libération de Saint-Saulve en 1918)

Bref, je me suis vite rendu compte que ce n’est pas une mince affaire que de trouver les mots pour rendre hommage à tous ceux qui ont donné leurs vies pour notre liberté. J’ai trouvé une lettre sur un blog dont l’auteur fera passer le message que je veux transmettre mieux que moi.

Verdun,

Le 18 mars 1916,
Ma chérie, 
Je t'écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S'il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m'a coûté mon pied gauche et ma blessure s'est infectée. Les médecins disent qu'il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j'ai été blessé.
Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d'attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n'étions plus que quinze mille environ. C'est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m'arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu'un jour plus tard, dans une tente d'infirmerie. Plus tard, j'appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l'assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain.
Dans ta dernière lettre, tu m'as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d'il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu'il n'aille jamais dans l'armée pour qu'il ne meure pas bêtement comme moi.
Je t'aime, j'espère qu'on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m'as fait passer, je t'aimerai toujours.
Adieu
Soldat C. G.

Ironie du sort, l’enfant dont il est fait mention dans la lettre connaîtra un autre conflit, mais c’est une autre histoire.

 

(source pour la lettre : http://moulindelangladure.typepad.fr)

Commentaires   

+1 #1 Baudoux 26-02-2012 03:58
Bonjour,

En consultant les registres matricules de Dunkerque 1909 je viens d'apprendre que mon grand-père paternel Cléophas Charles Baudoux avait été fait prisonnier à Maubeuge le 7 Septembre 1914 et interné à Friedrichsfeld le 25 Février 1915 - Rapatrié par armistice le 29 Janvier 1919 ....