Genealexis

Histoires d'hier et d'aujourd'hui...

Après les (re)découvertes du Calvaire et du peintre Auguste MOREAU-DESCHANVRES, je vous propose de continuer notre promenade dans le passé de la ville de Saint-Saulve (Nord) en partant à la découverte du « Château Fortier », qui doit son nom à son ancien propriétaire, un entrepreneur en bâtiment et est également connu sous le nom de Château Renard, du nom du dernier occupant.

Le petit écriteau à l’entrée du Parc Fortier nous rappelle que la bâtisse a été érigée à la fin du 18e siècle. C’est une construction classique en pierre blanche qui est typique des maisons de campagne que se faisait construire la haute bourgeoisie de Valenciennes. Elle est rachetée en 1813 à un émigré, le Sieur SCRIBE, par Henri DUBOIS-FOURNIER qui, vers 1835, y adjoint une chapelle gothique (démolie en 1982).

Le Château Fortier
(source : Archives de Valenciennes) 

Louis Henri DUBOIS est un négociant et fondateur d'œuvres charitables né et baptisé le 10 avril 1768 à Locquignol (Nord), fils d’Alexandre DUBOIS et Catherine SANDRAT. Entré en 1787 chez les Lazaristes de Paris après un passage par les Bénédictins de Maroilles (Nord), il ne peut poursuivre sa formation après les événements de 1789, dont le pillage du grand séminaire de Saint-Lazare le 13 juillet. Il retourne alors dans son Hainaut natal et se réfugie à Valenciennes. Sur les conseils l’abbé LALLEMANT (T ou D ?), il épouse Marie Suzanne FOURNIER le 22 octobre 1793, reprend le commerce de batistes (une fine toile de lin et de coton) et de dentelles dont elle était l'héritière, ajoute le nom de sa femme à son patronyme, et devient celui que l’histoire locale connaît sous le nom de Henri DUBOIS-FOURNIER.

Acte de baptême de Louis Henri DUBOIS
(source : Archives départementales du Nord) 

Pendant l’occupation de la ville de Valenciennes par l’armée Autrichienne au début des années 1790, il fait partie de ce qu’on appelle le « magistrat forcé », ce qui lui vaut d’être arrêté lors de la reprise de la ville et emmené à Douai (Nord), avec quelques notables, pour y être jugé. La chance, ou plutôt la plaidoirie de l’avocat THELLIER De PONCHEVILLE, est avec lui : le 18 décembre 1794, il est acquitté et peut reprendre ses activés commerciales. Selon les recherches généalogiques de La Cordée du Patriarche, il est veuf en 1809 avec 10 enfants, et épouse en secondes noces Désirée BARBET, nièce de sa première épouse. Le couple aura 11 enfants ! Ce qui porte à 21 le nombre d’enfants d’Henri DUBOIS-FOURNIER, avec 36 ans de différence entre le plus jeune et le plus âgé !

Portrait d'Henri DUBOIS-FOURNIER
(source : Généawiki) 

Enfants avec Marie Suzanne FOURNIER:
-    Désiré Joseph (1794-1795)
-    Caroline Joseph (1796-1884)
-    Henri Charles Joseph (1797-1877)
-    Joséphine (1799-1799)
-    Auguste Barthélémy (1800-1851)
-    Pierre Adrien Joseph (1802-1802)
-    Sophie Joseph (1803-1832)
-    Louis Joseph (1805-1805)
-    Félix Joseph (1806-1875)
-    Marie (1809-1809) 

Enfant avec Désirée BARBET:
-    Marie Joséphine (1811-1813)
-    Louis Joseph (1812-1833)
-    Marie Virginie (1814-1888)
-    Cécile Joseph (1816-1854)
-    Charles Joseph (1818-1836)
-    Augustin Joseph (1820-1822)
-    Joséphine Ursule Marie (1822-1912)
-    Louis Augustin Joseph (1823-1833)
-    Marie Caroline Sophie (1825-1827)
-    Paul Léon Joseph (1827-1901)
-    Léon Joseph (1830-1895)

Henri est successivement conseiller municipal de Valenciennes, administrateur du collège, juge au tribunal de commerce et conseiller d'arrondissement. Il est décédé le 1 juin 1844 à Valenciennes (Nord). En 1982, son château a été légué à la ville de Saint-Saulve.