Genealexis

Histoires d'hier et d'aujourd'hui...

Pour ma rentrée généalogique, je vais traiter d’un sujet qui concerne mes ancêtres et les vôtres. Comme les guerres, qui fauchent les hommes dans la fleur de l’âge, j’ai trouvé quelque chose qui a dû, je pense, toucher toutes les familles.

Parmi la foule d’ancêtres que collectionne un généalogiste, il y a parfois un individu qui sort du lot. Il peut s'agir d'une mère qui a eu une vingtaine d'enfants (à l’heure où j’écris ces lignes, mon record est 16 enfants pour un couple, et 18 enfants pour un homme avec 2 unions), d’un soldat qui a reçu une médaille à la suite d’un acte héroïque, d’un homme fusillé par les allemands dans la cave d’une villa de la Côte d’Azur pendant la Seconde Guerre Mondiale ou encore du cousin Henri qui était bagnard. Pour la première fois en un peu plus de 20 ans de recherches, 23 ans pour être précis, j’ai rencontré des personnes qui sont décédées pendant une épidémie. Dans le cas présent, il s’agit de l’épidémie de choléra qui a touché l’Europe a partir de 1830.

 

Le Choléra-morbus à Paris en 1832 par Honoré Daumier

Le choléra-morbus à Paris en 1832 (par Honoré Daumier)

Comme pour toute histoire que l'on raconte, je vais d'abord vous présenter l'héroïne : Choléra Morbus. Derrière ce doux nom se cache en réalité une gastro-entérite excessivement violente et dévastatrice causée par un bacille qui porte le joli nom de vibrio cholera. La contamination est orale, d’origine fécale, par l’eau de boisson ou des aliments souillés. La victime commence par être prise de vomissements et de diarrhées très violents, puis très vite, la victime se déshydrate, perd des éléments nécessaires au bon fonctionnement de son corps, comme par exemple certains sels minéraux. La moitié des malades meure dans les 3 jours.

 

Vibrio cholerae observé au microscope électronique à balayage

Vibrio cholerae observé au microscope électronique à balayage

Louison Maximilienne MESTER est décédée du choléra le 25 juillet 1832. La mention de la cause du décès est présente sur l'acte de décès disponible aux Archives Municipales de Quarouble mais est absente de la copie numérisée sur le site des Archives Départementales. Louison est née le 3 novembre 1796 à Saint-Saulve (Nord), fille naturelle de Marie Joseph MESTER. Le 16 mars 1825, elle devient, à la mairie de Saint-Saulve, la seconde épouse de Jean-Baptiste MASCART (1779-1866), arrière-petit-fils de mes aïeux Antoine MASCART et Michelle BRACONNIER (mes sosas n°644 et 645). Le couple formé par Louison et Jean-Baptiste aura 3 enfants : Louise Désirée (1826-1836), Henri (1829-1831) et Hubert (1831-1873). L’épidémie touche également Jacques Humbert JOLY qui est décédé le 24 juillet 1832, au domicile de son fils Augustin JOLY. Né le 26 mars 1721 à Quarouble (Nord), Jacques est le fils de mes ancêtres Antoine JOLY et Marie Jeanne MASCART (mes sosas n°640 et 641). Le 28 octobre 1782, Jacques épouse Prudence MASCART à l’église de Quarouble. Ensemble, ils auront 4 enfants : Augustin (né en 1791), Joséphine (née en 1794), Florentine (née en 1797) et enfin Béatrice (née en 1800).

 

La Route Nationale à Quarouble sur une carte postale ancienne

La Route Nationale à Quarouble

Comme Quarouble, de nombreuses villes européennes vont être durement frappées par des épidémies de choléra en 1832 et au cours du XIXe siècle. La maladie, qui est essentiellement liée aux mauvaises conditions sanitaires dans les villes, fait son apparition en Inde en 1826. Elle gagne Moscou et l’Empire Russe en 1830, y provoquant des émeutes puis progresse vers la Pologne et la Finlande. Le choléra atteint ensuite Berlin en 1831, la Grande Bretagne en février 1832, où elle provoque également des émeutes, et enfin la France en mars de la même année. L’épidémie touche certains grands noms du XIXe siècle comme Casimir Perier (président du conseil de 1831 à 1832), Sadi Carnot (Physicien français), Jean-Maximilien Lamarque (Général français), Georg Wilhelm Friedrich Hegel (Philosophe allemand) et bien d’autres.

Je suis en train de compiler des données sur le nombre de victimes du choléra dans le valenciennois en utilisant les chiffres paru dans « L’Echo de la Frontière » en 1832, mais j’ai encore besoin d’un peu de temps, je ne manquerai pas de vous tenir au courant.

Sources :

  • Mr et Mme G.L. (j’espère qu’ils se reconnaîtront)
  • Les Archives Départementales du Nord
  • Wikipédia
  • Le journal « L’Echo de la Frontière »
  • Site « Le journal des femmes »