Genealexis

Histoires d'hier et d'aujourd'hui...

La généalogie et nous

Au début de ce mois, j'ai testé la fonction Filiatus présente dans Heredis 11. Tout d'abord, j'ai généré des pages qui présente mes sosas génération après génération. J'y ai également ajouté une préface et fait des petites modifications afin d'en étoffer le contenu. Pour un premier essai je dois avouer que je suis plutôt satisfait du résultat, peut-être que j'ai enfin trouvé un moyen simple de présenter mes recherches à des personnes qui ne sont pas forcement familières des méthodes employées par les généalogistes. Cependant, depuis que j'ai terminé cette "Histoire et Généalogie de la Famille Amand et de ses Alliances" (en attendant une mise à jour), il y a quelque chose qui me trotte dans la tête : Qu'adviendra t-il de mes recherches quand je ne serais plus là ?

Pour l'instant je n'ai pas de descendants, mais en supposant qu'il y en ait un jour, que feront-ils des documents généalogiques qu'ils trouveront à mon domicile après ma mort ? Soit ils garderont tout dans des caisses au fond d'un grenier en souvenir de leur papa, soit ils mettront tout à la poubelle, faute d'avoir compris le besoin que j'avais eu de partir à la découverte de mes ancêtres. Peut-être que certains vont me répondre : "tu t'en moques, tu fais ça pour toi pas pour les autres". C'est vrai que, même si en généalogie le partage est maître, je ne fais pas mes recherches pour les autres (je parle du recopiage de mes recherches). Je n'ai pas non plus envie que quelqu'un tombe un jour sur mes documents et se contente de tout recopier pour gonfler un peu sa généalogie. Il y a quelques années, j'ai rencontré un généalogiste à l'AGFH (une asso locale), il m'a expliqué qu'il a fait de nécessaire pour qu'à sa mort, ses recherches soient déposées aux AD et à l'association. Pour être honnête avec vous, je m'imagine mal débarquer aux archives départementales et leurs dire : "Coucou ! Je viens déposer mes recherches chez vous !". A moins de tout mettre en ligne chez des professionnels comme Geneanet mais existeront-ils encore dans 30, 40  ou 50 ans ?

Alors voilà.... c'est la question que je me pose depuis quelques semaines, au risque d'en faire rire certains qui vont penser que j'ai le temps de voir venir. Je profite cet article pour vous retourner la question : Qu'adviendra t-il de vos recherches quand vous ne serez plus là ?

 

 

 

Je crois que l’heure est venue pour moi de changer la ligne éditoriale de mon blog. Depuis sa création je dois reconnaître (honte à moi) que je n’ai pas encore mis d’articles construits. La plupart du temps je me suis contenté de faire des montages avec Wikipédia (qui n’est pas une source sûre) et les fiches rédigées proposées par Heredis (mon logiciel de généalogie). Alors je me lance…

Pour ce premier article en tant qu’auteur (tout de suite les grands mots) j’ai choisi un sujet banal : les professions de mes ancêtres. En bricolant avec Heredis et Excel, j’ai obtenu les résultats suivants :

 

 

Comme vous pouvez le constater, il n’y a rien de bien transcendant mes ancêtres ont des origines modestes puisque si on suppose que les professions suivantes :

  • Mineur
  • Ouvrier mineur
  • Ouvrier aux fosses

sont plus ou moins liées au même domaine, ça nous fait 9 personnes sur 41 du tableaux à travailler dans le milieu de la mine. (C’est prévisible quand ont vit dans un bassin minier), et c'est sans parler du domestique ! Une autre fois je vous parlerai du Meunier qui travaillait au Moulin de Verpel (dans les Ardennes). Les métiers de liste ne devrait pas causer de problème de compréhension à part peut-être "jounalier". Un journalier est un ouvrier qui louait ses services à la journée. C'est marrant car cet article qui avait pour but de parler de généalogie et donc du passé me pousse à me poser une question un peu particulière :

Que sera la généalogie dans 200 ou 300 ans ?

Je ne sais pas vous, mais pendant mes recherches j’éprouve un certain plaisir à consulter des documents anciens qui grâce à leurs histoires nous permettent de retrouver l’histoire de nos ancêtres. A mon sens, ils ont une âme qui leurs est propre. En sera t-il toujours de même en l’an 2379 quand, 400 ans après ma naissance des généalogistes partiront à la découverte de leurs ancêtres ? Les années 2000 ont vu naître le « tout au numérique » avec des numérisations dans tous les sens, de nombreux organismes (départements, bibliothèques, musées, …etc.) mettent à disposition sur des sites internet toute une foule de documents.

Je me souviens d’une généalogiste qui me disait, il y a quelques années, qu’elle avait fait toutes ses recherches généalogiques sans bouger de chez elle… je réponds « ouais » mais où est le plaisir de la recherche ? Savoir que l’on a passé des jours et des jours à parcourir des volumes jaunis sur les étagères des archives ou des bibliothèques et que l’on est enfin tombé sur « LE » document, celui où on peut lire que son ancêtre à reçu une médaille parce qu’il a sauvé un enfant qui était en train de se noyer. Ou est l’émotion de voir que le gribouillis en ba s d’un acte de naissance est en réalité la signature d’un père qui, sachant à peine écrire, a signé d’une main tremblante la déclaration de la naissance de son premier enfant ?

D’un autre côté, la numérisation permet de rendre accessible les documents à un nombre des personnes beaucoup plus important :

  • Les gens qui vivent trop loin des AD, par exemple je vis dans le Nord et je peux consulter les AD des Ardennes ou de Bas-Rhin depuis mon domicile, ça évite d’avoir à faire 500km pour trouver un acte.
  • Les documents deviennent ainsi « accessibles », une personne handicapée et en fauteuil roulant peut faire des recherches depuis son domicile, une personne qui travaille toute la semaine peut faire ses recherches le dimanche tranquillement

Un point à ne pas négliger est aussi la « préservation ». On peut imaginer le cas un peu farfelu du gars qui est en train de lire un registre du XVIIe et qui laisse un « souvenir » sur celui ci à la suite un violent éternuement. L’attaque des champignons de 2009 aux Archives Départementales de l’Ain nous montre que nous ne sommes pas à l’abri d’une catastrophe qui est bien souvent due à des « erreurs » humaines.

Malgré toutes précautions que nous prenons aujourd’hui pour permettre à nos enfants de lire les documents anciens demain, que leur restera t-il ? Des serveurs de plusieurs milliards d’octets remplaceront-ils des kilomètres de rayonnages ?

 

Je dois avouer qu'il y a quelque chose que je ne comprends pas. Je considère depuis des années (16 ans exactement) la généalogie comme une "science", comme beaucoup de sciences, on doit apporter la preuve de tout ce que l'on avance. Dans la plupart des cas, les sources prennent la forme d'actes d'état-civil ou de divers documents en provenance des archives dont la nature officielle rassure les généalogistes.

Prenons cependant le cas d'un généalogiste que nous appellerons Monsieur Z. Monsieur Z fait des recherches sur l'origine de sa famille depuis plusieurs années. Ses recherches l'ont mené dans une région qui a subit beaucoup de dommage pendant la 2e guerre mondiale. Pour ne pas que ça branche meurt et surtout pour combler les nombreux trous, il décide de chercher d'autres sources, peut-être que quelqu'un a déjà étudié cette branche ? Au risque de tomber dans l'éternel déjà sur le "recopiage des généalogies", Monsieur Z décide de demander de l'aide sur un site consacrée au patronyme qu'il cherche. Plusieurs semaines passent et Monsieur Z apprend soudain que le patronyme qu'il recherche a été beaucoup étudié dans sa région car il s'agit d'une famille qui possède des ascendances "prestigieuses" dont les comtes locaux. Notamment par un certain Monsieur R. qui a même écrit un ouvrage un peu avant le second conflit mondial. Dans ce cas, pourquoi Monsieur Z. ne comblerait-il pas les trous de sa généalogie en utilisant comme source l'ouvrage de Monsieur R. ? Tant qu'il se s'approprie pas le travail de Monsieur R, où est le problème ?

Plus concrètement, oublions un instant Monsieur Z. et Monsieur R.

Je compte parmi mes ancêtres, Mme Anne Thérèse DEHENIN. Le groupe Yahoo consacré à cette famille m'a indiqué qu'elle fait partie des DE HAYNIN de l'est du valenciennois (dans le nord, près de la frontière franco-belge). Ainsi, le groupe met à disposition des documents permettant de relier Anne Thérèse DEHENIN aux DE HAYNIN "Seigneur de Haynin, Amfroipret et Breucq Malaquet" avec ensuite diverses ascendances vers Charlemagne ainsi que des parentés avec les comtes du Hainaut et les comtes de Flandres.

Aussi, je suis désolé si je me mets à dos la communauté des généalogistes, mais si j'ai besoin (par exemple) de la date de naissance et du nom des parents de Baudouin VII Comte de Flandres, je vais dans ma bibliothèque préférée, je regarde des livres d'histoire et je trouve sa date de naissance ainsi que le nom de ses parents. Je veux bien admettre cependant qu'il ne faut pas considérer Wikipedia comme une source fiable (je confirme). Sinon, à quoi ça sert de mettre dans les bibliothèques des livres d'histoires ou des livres avec des généalogies déjà étudiées si c'est pour ne pas pouvoir les utiliser ? Selon moi, le généalogiste et avant tout un historien qui doit être capable d'utiliser toutes les sources à sa disposition.

C'était le coup de gueule du jour, je vais vous laisser pour aujourd'hui, il faut que j'envoie un mail à Monsieur Pierre Riché, pour lui demander si il a pensé à se procurer les actes de naissances et de décès avant d'écrire son livre "Les carolingiens, Une famille qui fit l'Europe".

Modification de 18h49

J'ai oublié de préciser que nul est visé dans cet article, il s'agit juste d'une opinion que j'avais envie de défendre. Merci à tous pour vos commentaires.