Genealexis

Histoires d'hier et d'aujourd'hui...

Centenaire 14-18

Alors que la France et le monde tout entier s'apprêtent à célébrer le Centenaire de la Première Guerre Mondiale,  je vous propose de retrouver dans cette rubrique tous les articles de mon blog qui traitent (et traiteront) de cette période. Pour en savoir plus sur le centenaire, je vous invite à consulter le site Misson Centenaire 14-18 et à suivre le hashtag  #Centenaire2014 sur les réseaux sociaux.

logo du centenaire 14-18

 

 

 

En tant que généalogiste et « historien local » (je mets des guillemets, car c’est un bien grand mot), je me devais d’écrire un article le 11 novembre, jour de l’armistice du premier conflit mondial. Cependant, je voulais faire ça de façon originale je ne voulais pas tomber dans ce que font beaucoup de bloggeurs qui vous racontent que le dernier poilu est mort il y a je ne sais combien années, ou encore que 93 ans après les guerres font encore des milliers de morts dans le monde. Je ne vais pas non plus relancer le débat sur la personne qui a acheté le nom « centenaire 1914-1918 » car le moment est mal choisi.

signature de l’armistice le 11 novembre 1918

Signature de l’armistice le 11 novembre 1918

Je me suis dit que j’allais vous présenter mes poilus : Louis GRAIN, Druon Joseph CARLIER, Charles Augustin FIEVET et Noël Jules JOLY. Ces fiers ancêtres qui sont partis un jour de l’été 1914, la fleur au fusil, pensant que les allemands seraient vite renvoyés derrières leurs frontières. Mais autant être honnête, je ne dispose pas encore d’assez d’infos et comme ils ont été fait prisonniers dés le mois de septembre 1914 à la suite de la Bataille de Maubeuge…

Une autre solution qui se présentait à moi était de vous raconter comment la ville de Saint-Saulve (où j’habite) et sa région ont été libérées au début du mois de novembre 1918 par les canadiens des généraux FERGUSSON, GODLEY et CURRIE mais je ne ferais que me répéter puisque c’est une histoire que je vous ai déjà raconté (relire La libération de Saint-Saulve en 1918)

Bref, je me suis vite rendu compte que ce n’est pas une mince affaire que de trouver les mots pour rendre hommage à tous ceux qui ont donné leurs vies pour notre liberté. J’ai trouvé une lettre sur un blog dont l’auteur fera passer le message que je veux transmettre mieux que moi.

Verdun,

Le 18 mars 1916,
Ma chérie, 
Je t'écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S'il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m'a coûté mon pied gauche et ma blessure s'est infectée. Les médecins disent qu'il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j'ai été blessé.
Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d'attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n'étions plus que quinze mille environ. C'est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m'arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu'un jour plus tard, dans une tente d'infirmerie. Plus tard, j'appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l'assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain.
Dans ta dernière lettre, tu m'as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d'il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu'il n'aille jamais dans l'armée pour qu'il ne meure pas bêtement comme moi.
Je t'aime, j'espère qu'on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m'as fait passer, je t'aimerai toujours.
Adieu
Soldat C. G.

Ironie du sort, l’enfant dont il est fait mention dans la lettre connaîtra un autre conflit, mais c’est une autre histoire.

 

(source pour la lettre : http://moulindelangladure.typepad.fr)

Le 5 novembre 1918, Le Figaro raconte la libération de Wargnies le Grand, un petit village du Nord de la France :

(...)de durs combats ont eu lieu ce matin aux environs du Quesnoy où l'ennemi a contre-attaqué en force; il a été repoussé par la division néo-zélandaise avec de grandes pertes en tués et en prisonniers. Nos troupes ont dépassé au sud et au nord cette ville fortifiée et se trouvent maintenant à plusieurs miles à l'est.

Sur la gauche, des trouves anglaises ayant étroitement poursuivi l'ennemi pendant sa retraite d'hier, l'ont attaqué ce matin et l'ont chassé de ses nouvelles positions sur la ligne de l'Aunelle. A l'est de cette rivière, la division de la garde s'est emparée de Preux-au-Sart et la 24e division a pris Wargnies le petit et Wargnies le grand. La 19e division à traversé l'Aunelle à l'est de Jenlain et, plus au nord, nos troupes tiennent Sebourg et Sebourquiaux.

 

carte de la libération de Wargnies le Grand

Carte de Wargnies le Grand et sa région
(paru dans le même journal)

 

 

 

Pas de panique, je ne vais pas vous parler du système pileux de mes ancêtres.

J'ai souvent lu dans les magazines ou sur le net que l'on avait tous un ancêtre poilu. Pour ma part, je commençais sérieusement à désespérer car après plusieurs années de recherches j'avais un seul ancêtre qui était sensé avoir participé au premier conflit mondial. Et encore, c'était uniquement en se fiant aux souvenir familiaux. J'ai alors pu découvrir les "fiches matricules" et la fabuleuse source d'information qu'elles sont. Elles m'ont par exemple permis de découvrir que 2 de mes arrière arrière grand étaient des "poilus" prisonniers de guerre en Allemagne.

Je vous en reparlerai dans quelques jours...

Note du 19 mai 2015:

J'ai depuis créé un mini site consacré à tous les poilus de ma famille: http://histoiresdepoilus.genealexis.fr

 

 

 

 

 

 

2 Novembre 1918.

La bataille d'hier, au sud de Valenciennes, a été particulièrement acharnée et a continué jusqu'à ce matin. Sur un front de bataille de six milles, un très grand nombre d'ennemis a été tué, de nombreuses contre-attaques repoussées et nous avons fait quatre mille prisonniers. Le 17e corps,, sous le commandement du général Fergusson, et le 22e sous les ordres du général Godley, ont enlevé les hauteurs au sud-est de Valenciennes, et ce matin, poussant en avant, se sont emparés du village de Préseau.

Plus au nord, les troupes canadiennes commandées par le général Currie, après un dur combat aux lisières de Valenciennes, ont réussi à traverser la ville qui est entièrement en notre pouvoir.

 

Arthur Currie

Le Général Arthur Currie

Au cours de la journée des combats acharnés de caractère local se sont poursuivis sur le. front de bataille, au sud et à l'est de Valenciennes. Nos troupes ont fait de notables progrès au nord-est de Maresches, ainsi qu'à l'est et au nord de Préseau, s'emparant du hameau de Saint-Hubert et des fermes environnantes.

 

Premier peloton canadien à pénétrer
dans la ville depuis la banlieue ouest
lors de la bataille de Valenciennes

A l'est de Valenciennes nous tenons le village de Marly et nos détachements avancés ont pénétré dans Saint-Saulve. Au cours de ces opérations nous avons capturé deux chars d'assaut que l'ennemi avait employés hier dans ses vaines "contre-attaques" et avons fait plusieurs centaines de prisonniers. Ce matin, au cours d'une heureuse opération secondaire à l'ouest de Landrecies, nous avons avancé notre ligne et fait un certain nombre de prisonniers.

(source pour le texte : Journal "Le Figaro" du dimanche 3 mars 1918)

Note du 14 juin 2010:

Je suis rendu compte aprés coup, que j'avais écrit cet article sur la Libération de Saint-Saulve en 1918 à l'occasion de l'anniversaire de la victoire de 1945....