C'est un trésor qui va prochainement trouver refuge aux archives municipales (de Cognac). La Ville a en effet acquis, lors de la dernière séance du Conseil, le fonds photographique de Jacques Goguet. Soit des milliers de clichés, des milliers de tirages qui, tous, ont un point commun : Cognac. La vie de la cité, dans tous les domaines, sous tous ses aspects, grosso-modo, entre 1936 et le milieu des années 80. Un témoignage exceptionnel parce que fruit du travail - difficile d'écrire fruit de la passion parce qu'un peu lourdingue, mais sans doute plus juste - d'un homme sortant vraiment de l'ordinaire. Jacques Goguet était un immense photographe, l'égal des plus grands. En regardant ses photos, on songe souvent à Doisneau. Les deux hommes étaient de la même veine, du même âge aussi.
Reste que Goguet n'avait pas qu'une corde à son arc. S'il a vécu toute sa vie pour et grâce à la photographie, c'est bien parce qu'il l'a décidé ainsi. Il aurait fort bien pu faire carrière dans la peinture tant son talent était immense. On attend d'ailleurs le jour où Cognac va rendre hommage à ce pastelliste hors pair, à ce dessinateur fin et précis : dans ses cartons, sa fille Marie-Christine a de quoi mettre sur pied une superbe expo…
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Le 20 janvier, quarante-trois aînés de trois clubs de l'Âge d'or du Razès : Alaigne, Cailhau, Donazac, ont visité les Archives départementales sous l'égide du conseil général. Une assistante était déléguée comme guide pour expliquer, donner des informations sur les différents « magasins » cloisonnés, sécurisés où sont conservés d'innombrables documents répertoriés où l'hygrométrie, la température constante est surveillée pour les plus fragiles. Les archives concernent tous les documents administratifs d'état civil, notariés, cadastraux, religieux… des périodiques de presse, etc., tout l'historique du département où des millions de documents numérisés retracent l'histoire de nos ancêtres, avec des documents rares, très anciens : parchemin, livre religieux à enluminures… Les archives sont ouvertes à tous pour la consultation, en salle de lecture de documents, ouvrages, reproduction de documents. Une carte de lecteur est délivrée à l'accueil sur présentation d'une carte d'identité. Les archives sont dotées d'un service éducatif : initie les scolaires, propose des ateliers pédagogiques. Régulièrement, des expositions sont organisées à l'intention d'un large public, la dernière ayant pour thème « La Résistance ». Des colloques, publications, mettent en valeur l'histoire audoise.
L'amicale du Casteillas./ Photo DDM
Un repas fut pris ensuite au château de Villegly, suivi d'une visite du château et du parc sous un soleil généreux. Le car Berton qui assurait le transport ramena dans chaque village les aînés enchantés de cette journée et parmi eux des résidents britanniques très intéressés par cette visite instructive. Une anecdote émouvante, des brochures « Résistance et clandestinité » sont en vente à l'accueil des archives ; grande fut la surprise de Denise P en découvrant le nom de son grand-père réfugié espagnol domicilié à Limoux qui avec six compatriotes et deux Français furent internés dans un camp à la suite d'un attentat contre un officier allemand. Denise qui a grandi à Paris, est redescendue passer sa retraite dans le Limouxin.
(Source : http://www.ladepeche.fr/ )
Vendredi dernier, je vous ai raconté l'histoire de Mademoiselle Éléonore qui, par une soirée d'avril 1863, s'était fait attaquée par 2 soldats qui avaient "consommé le plus lâche des attentats" (revoir l'article). L'affaire n'en est pas restée là, puisque dans son édition du 18 mai 1863 Le Petit Journal raconte comment les deux individus ont été jugés :
L'écho du nord rapporte que dans sa séance de jeudi, 14 mai, le premier conseil de guerre de la 3e division militaire, présidé par M. de Verneville, lieutenant-colonel du 10e dragons, s'est occupé de l'affaire des nommés Brun et Marchand, fusiliers au 35e, accusés d'attentat sur la personne d'une jeune fille de Wargnies-le-grand, près du Quesnoy.
Les débats ont eu leu à huis clos, sur les réquisitions de M. le capitaine Torramorell, substitut de M. de commissaire impérial.
Brun et Marchand, reconnus coupables ont été condamnés tout deux aux travaux forcés à perpétuité, par application de l'article 333 du code pénal ordinaire.
Nous sommes en 1863, aussi nous pouvons être amenés à nous demander comment a été la vie de cette jeune fille après cette affaire...
(source pour l'extrait du Petit Journal : BNF)
Aujourd'hui j'aimerai vous faire partager un article que j'ai trouvé dans un exemplaire de "Le Temps" daté du 09 avril 1863 que j'ai consulté sur le site de la BNF. L'histoire se passe près de Wargnies le Grand. Pourquoi ce village ? Tout simplement par ce que c'est le village où j'ai grandi et vécu de 1979 à 2002.
L’Echo de la Frontière donne les détails suivants, sur un crime dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs :
"Dimanche, vers six heures du soir, une belle jeune fille de Wargnies le Grand, se rendait à Villers-Pol. Parvenue à un endroit où le chemin est un peu encaissé, elle fut accostée par deux militaires qui la suivaient depuis quelque temps. L'un deux lui demanda le chemin du Quesnoy, puis passant le bras autour du cou de la jeune femme comme pour l'embrasser, il lui dit: "ce n'est pas notre chemin que nous cherchons, c'est ta vie, si tu consens à ce que nous voulons." A ces mots, il lui posa sa baïonnette sur la gorge; mais Éléonore parvint à se dégager et à se sauver à travers champs.
Poursuivie par les deux soldats et bientôt atteinte, elle fut renversée aux pieds de ces misérables qui, en s'aidant mutuellement, consommèrent le plus lâche des attentats. Peu après, l'un d'eux dit à son camarade : "Nous sommes perdus; elle va nous dénoncer, il faut la tuer." Alors la pauvre fille, se jetant à leurs genoux, les supplia de lui laisser au moins la vie, leur dépeignant la malheureuse position dans laquelle sa mort laisserait son père, garde particulier, resté veuf avec cinq enfants dont elle est l’aînée et auxquels elle servait de mère.
"Mon Dieu! leur dit elle, je vous promets de ne jamais rien dire; je prétendrai, au contraire, qu'attachée par des malfaiteurs, j'en ai été délivrée par vous. Si vous voulez, entrons dans un cabaret non loin d'ici, où mon père m'attend, on ne soupçonnera rien." Cette promesse convainquit les militaires, qui entrèrent bientôt avec Éléonore dans le cabaret tenu par le sieur Lambour. En voyant sa chevelure en désordre, sa figure bouleversée, ses vêtements teints de sang, en lui voyant quatre dents cassées et une blessure au coup, on l'interrogea, on la pressa, et alors elle du raconter, en fondant en larmes, le crime odieux dont elle venait d'être victime.
On la connaissait pour une fille très sage; aussi, l'on n'eut pas de peine à ajouter foi à son récit. indigné, on voulait se saisir des soldats, mais la main sur leurs baïonnettes, ils firent mine de s'en servir, et on les laissa sortir. Comme on les suivait à distance, on les vit s'arrêter dans un cabaret d'Orsinval. Heureusement se trouvait là l'instituteur de la commune, homme énergique, qui se jeta sur un des soldats pendant que d'autres s'emparaient de son complice; on les conduisit au Quesnoy, où ils ont été déposé en lieu sûr, et où ils sont encore.
Mardi Matin, le procureur impérial et le juge d'instruction d'Avesnes se rendirent à Villers Pol, assistés d'un médecin, et se livrèrent à une information qui dura deux jours. Les accusés furent confrontés avec la jeune fille, qui les reconnut aussitôt. Deux bergers ont affirmé avoir vu deux soldats poursuivre une femme dimanche soir. Le médecin a confirmé le viol; les vêtements, la baïonnette d'un des soldats a été examinés, et on y a, dit-on, constaté des traces de sang. Ces militaires n'en persistent pas moins à nier.
Je me demande si je devrais pas en faire un scénario pour un prochain épisode de Miss Marple ou Hercule Poirot...
Note : l'épisode 2 est paru
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