Il y a quelques semaines, un peu hasard, j’ai découvert une inscription sur le mur d’une maison, juste à côté de la vitrine d’un magasin. Au début je n’ai pas osé prendre une photo car je me suis dit que la vendeuse pouvait penser que je cherche à garder le souvenir des jolis mannequins qui sont dans sa vitrine. J’ai donc attendu une promenade dominicale, quand toutes les boutiques sont fermées, pour enfin ramener le cliché. On peut très bien lire « Section de l’Est » et « Rue de Cambray ». Si vous êtes valenciennois, vous avez peut-être reconnu que nous sommes à l’entrée de la rue de Famars, à quelques pas de la Place du Commerce.
La Rue de Cambray
Dans ce cas, pourquoi « Rue de Cambray » me direz vous ? Je crois que je vous en ai déjà parlé. La Rue de Famars est une des rues de Valenciennes les plus anciennes. Elle correspond plus ou moins au tracé de l’ancienne voie romaine qui reliait Famars à Tournai via Escaupont, toutes trois étant des cités romaines. La rue de Famars s’est appelée « rue cambrésienne » ou « rue de Cambrai » car la route arrivait de Cambrai venait par ce côté de Valenciennes. La Rue de Cambrai devient la Rue de Famars en 1810, suite à la construction de la voie impériale qui reliait Bouchain à Valenciennes.
(source: Horizons n°27 - octobre 2017)
Lecelles possédait aussi une sucrerie, la sucrerie Bouchart. La production y débute en 1864 pour se terminer en 1914. Les Allemands, lors de la Première Guerre Mondiale, en ont fait un centre de munitions puis l'ont détruit lors de leur retraite, ainsi que les moulins de la commune et le calvaire. Le lieu devient ensuite les établissement Lecel, un dépôt de meubles qui fabriquera plus tard du mobilier scolaire et hospitalier pour finalement se transformer en literie. son activité cesse dans les années 60.
La sucrerie après le bombardement de novembre 1918
(source: Horizons n°27 - octobre 2017)
Jusqu'en 1931, un tramway à vapeur passait dans le village de Lecelles. Reliant Saint-Amand-les-Eaux à Hellemes, dans la métropole lilloise en deux heures, il s'arrêtait notamment à la gare de Lecelles, située sur l'actuelle route de Roubaix. Ses rails sont restés visibles jusque dans les années 50. Certains racontent que cette engin fut surnommé Jujules car ses deux premiers mécaniciens s'appelaient Jules. D'autres évoquent le son des deux coups de sifflet qui annonçaient son départ et son arrivée, faisant un son proche de "Jujules".
La gare de Lecelles
(Source: Bibliothèque de Valenciennes)
Notre voyage d'aujourd'hui commence sur le parvis de l'église du Sacré-Cœur, Avenue Dampierre, où a été élevé un monument dédié à Augustin DELBECQUE, curé de Maing, fusillé par les allemands le 17 septembre 1914 dans les premiers jours de la Première Guerre Mondiale. L'église a subi beaucoup de dommages au cours de la guerre de 1914-1918 et a dû être restaurée.
L'avenue Dampierre
(source : Delcampe)
On continue avec la rue de Famars, ici détruite suite à la Grande Guerre. Elle figure parmi les plus anciennes rues de la ville de Valenciennes. Elle reprend le tracé d’une route présente dès l’antiquité qui reliait entre elles les villes de Famars, Valenciennes, Escautpont et Tournai. Avant 1810, elle porte le nom de rue Cambresienne.
La rue de Famars
(source : Delcampe)
La Tour de la Dodenne est quant à elle un vestige des anciennes fortifications situé boulevard Carpeaux. Construite au XVe siècle, la Tour échappa au démantèlement des remparts et fut placée sous la protection du service des monuments historiques dès 1904. A l’origine, il avait un mâchicoulis au 2e étage de la tour. Cependant, Charles-Quint le fait raser en 1543 et le remplace par un toit en ardoise, aujourd’hui disparu.
La Tour de la Dodenne
(source : Delcampe)
Le Boulevard Carpeaux a été bâti sur la partie des fortifications qui reliait la Porte de Famars à la Porte Cardon. Il doit son nom au sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux, né à Valenciennes le 11 mai 1827, et décédé à Courbevoie en 1875.
Le boulevard Carpeaux
(source : Delcampe)
Le Square Froissart a été aménagé à l'emplacement de l'ancienne Collégiale Saint-Gery en hommage au chroniqueur Jehan Froissart. Cette ancienne église fut la première rasée après la Révolution. La dernière messe y fut célébrée le 7 aout 1791. Trois de ses cloches destinées à la fonderie, furent cédées, sur leur demande, aux paroissiens de Flines-lez-Mortagnes.
Le Square Froissart
(source : Delcampe)
On termine cette série avec l'entrée de la rue de Lille à l'angle de la place d'Armes telle qu'elle apparaissait avant 1940, avec ses maisons à encorbellements qui ont disparu pendant l'incendie de mai 1940.
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