J’ai profité des journées ensoleillées que nous avons eu dernièrement pour continuer de parcourir les rues de Valenciennes, à la recherche des vestiges d’autrefois. Aujourd’hui, je vous emmène rue de Jemmapes, à quelques pas de la Place Poterne, entre l’hôpital du Hainaut et la Caserne de Gendarmerie. Autrefois connue sous le nom de rue des Porteurs, la rue de Jemmapes doit son nom à la victoire de l'Armée Française, commandée par Charles-François Dumouriez, sur l'armée autrichienne le 6 novembre 1792. Vers le milieu de la rue, on trouve une curieuse porte, dont je vous ai ramené une photo.
La porte de la manutention
(source : cliché personnel)
Il s’agit du porche d’entrée de l’ancienne manutention militaire sur les terrains de laquelle a été construite la caserne de gendarmerie Damien. Construit en 1738 et détruit par un incendie au cours de la Première Guerre Mondiale, le lieu était autrefois connu sous le nom de « magasin aux vivres ». Un dessin de Louis Cellier nous permet de mieux comprendre à quoi ressemblait la rue au XIXe siècle.
La manutention rue de Jemmapes
(source : Bibliothèque de Valenciennes)
Il y a quelques semaines, un peu hasard, j’ai découvert une inscription sur le mur d’une maison, juste à côté de la vitrine d’un magasin. Au début je n’ai pas osé prendre une photo car je me suis dit que la vendeuse pouvait penser que je cherche à garder le souvenir des jolis mannequins qui sont dans sa vitrine. J’ai donc attendu une promenade dominicale, quand toutes les boutiques sont fermées, pour enfin ramener le cliché. On peut très bien lire « Section de l’Est » et « Rue de Cambray ». Si vous êtes valenciennois, vous avez peut-être reconnu que nous sommes à l’entrée de la rue de Famars, à quelques pas de la Place du Commerce.
La Rue de Cambray
Dans ce cas, pourquoi « Rue de Cambray » me direz vous ? Je crois que je vous en ai déjà parlé. La Rue de Famars est une des rues de Valenciennes les plus anciennes. Elle correspond plus ou moins au tracé de l’ancienne voie romaine qui reliait Famars à Tournai via Escaupont, toutes trois étant des cités romaines. La rue de Famars s’est appelée « rue cambrésienne » ou « rue de Cambrai » car la route arrivait de Cambrai venait par ce côté de Valenciennes. La Rue de Cambrai devient la Rue de Famars en 1810, suite à la construction de la voie impériale qui reliait Bouchain à Valenciennes.
(source: Horizons n°27 - octobre 2017)
Lecelles possédait aussi une sucrerie, la sucrerie Bouchart. La production y débute en 1864 pour se terminer en 1914. Les Allemands, lors de la Première Guerre Mondiale, en ont fait un centre de munitions puis l'ont détruit lors de leur retraite, ainsi que les moulins de la commune et le calvaire. Le lieu devient ensuite les établissement Lecel, un dépôt de meubles qui fabriquera plus tard du mobilier scolaire et hospitalier pour finalement se transformer en literie. son activité cesse dans les années 60.
La sucrerie après le bombardement de novembre 1918
(source: Horizons n°27 - octobre 2017)
Jusqu'en 1931, un tramway à vapeur passait dans le village de Lecelles. Reliant Saint-Amand-les-Eaux à Hellemes, dans la métropole lilloise en deux heures, il s'arrêtait notamment à la gare de Lecelles, située sur l'actuelle route de Roubaix. Ses rails sont restés visibles jusque dans les années 50. Certains racontent que cette engin fut surnommé Jujules car ses deux premiers mécaniciens s'appelaient Jules. D'autres évoquent le son des deux coups de sifflet qui annonçaient son départ et son arrivée, faisant un son proche de "Jujules".
La gare de Lecelles
(Source: Bibliothèque de Valenciennes)
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