L’histoire que je vais vous raconter aujourd’hui nous emmène à Valenciennes, une ville du nord de la France que ses habitants surnomme affectueusement la Venise du Nord, dans une maison de la Rue des Merciers que la famille FONTAINE loue à Monsieur Druon MONSEUX. C’est là que nous faisons connaissance avec un enfant âgé d’à peine quelques mois, héros de cette histoire.
Panorama de Valenciennes (fin 17e ou début du 18e)
(Source : BM de Valenciennes)
François Joseph FONTAINE est né le 6 germinal de l’an VI à Valenciennes, dans la maison de ses parents. François est le fils légitime de Henry, un fortefaix âgé de 27 ans et Marie Cécile PEUDESOUPE, une fileuse âgée de 25 ans qui se sont unis 2 ans plus tôt, le 1 ventôse de l‘an IV (le 20 février 1796). Le portefaix désigne celui dont le métier est de porter des fardeaux, des choses plus ou moins pesantes destinées à être transportées par des hommes ou des bêtes. Dans son ouvrage intitulé « Petite Histoire des Rues de Valenciennes », André GAUVIN précise que la Rue des Merciers était située à quelques pas de la Place du Neuf-Bourg et correspondait à un petit morceau de l’actuelle Rue de Paris. L’auteur précise aussi que la Rue de Paris a reçu ce nom en 1828 et est issue de la réunion de plusieurs anciennes petites rues de Valenciennes : La Rue de la Braderie, la Place Saint-Jean, La Rue dite « Derrière les Récollets », la Place à Lille, la Place Saint-Nicolas, la Rue des Flageolets, La Rue du Neuf-Bourg, La Place du Neuf-bourg, la Rue des Merciers pour finalement déboucher sur la Place Notre-Dame.
La rue de Paris
(Source : Delcampe)
Après une enfance passée Rue des Merciers et Place à Lille, François épouse le 5 février 1823, à Valenciennes, Marie Barbe REGHEM, la fille légitime de Marie Thérèse COLMONT et de Albert Joseph Guislain REGHEM, un soldat d’ambulance mort à l’hôpital des fortifications de Dresde en 1813 pendant les guerres napoléoniennes. Deux ans après le mariage, le couple part vivre Rue Pertenick à Lille, où né Henri Louis en 1825. C’est une rue antérieure au XIVe siècle qui remonterait probablement à l’origine même de la ville, il arrive qu’on l’écrive Pétérin ou encore, Pétrin. A l’heure où j’écris ces lignes, j’ai pu trouver cinq enfants pour le couple: Marie Joseph (née en 1823 à Valenciennes), Henri Louis (mon sosa né en 1825 à Lille), Jean-Baptiste (né en 1829 à Lille), Emmanuel Joseph (né en 1830 à Valenciennes) et François Felix (en 1832 à Valenciennes).
Lille, cour du 10 Rue au Peterinck, vers 1975
(source : Bibliothéque Municpale de Lille) )
François a pas mal bougé au cours de sa vie. Je ne sais pas si c’est dû à son métier de tailleur ou s’il aurait tenté, en vain, de profiter de la Révolution Industrielle pour rejoindre une manufacture lilloise. Quoi qu’il en soit, il a vécu dans plusieurs rues de Valenciennes, notamment Place à Lille où il occupe une maison qui appartient à la Veuve Giard, ainsi qu’à Lille. François est décédé à l’Hospice Générale de Valenciennes le dimanche 4 mai 1873.
La diffusion à la télévision de la nouvelle mini-série Racines est l’occasion pour moi de me lancer dans la critique d’un livre… que je n’ai pas lu. Je sais d’avance ce que vous allez penser : « Ouais… c’est un blog sur l’histoire locale et la généalogie et tu arrives là, la bouche en cœur, pour nous faire la pub d’un bouquin, et en plus tu vas mettre un lien affilié Amazon ! » Je sais ! Mais rassurez-vous, il s’agit d’un livre qui est intimement lié à la généalogie puisqu’il s’agit de Racines (Roots en version originale) d’Alex Haley qui est paru en 1976.
Racines (par Alex Haley)
Peut-être vous souvenez vous de la série télévisée de la fin des années 70 ? Elle nous racontait l’histoire de Kunta Kinte, un jeune africain enlevé à son pays natal pour être vendu comme esclave aux États-Unis, dressant ainsi le portait sans concession d'une famille d'esclaves afro-américains sur trois générations, avec pour toile de fond les grands événements fondateurs des Etats-Unis comme la Guerre d'indépendance (1775-1883) ou la Guerre de Sécession (1861-1865). Toujours pas ? Alors peut-être qu’une image vous aidera…
La naissance de Kunta Kinte
Je sais que Racines a été sujet à de nombreuses controverses et que son auteur a été accusé de plagiat. Des généalogistes et des historiens ont repris les recherches d’Alex Haley (1921-1992), et affirmé qu’il y a beaucoup d’incohérences au niveau des dates mentionnées par l’auteur. Celui-ci avait toutefois reconnu que son œuvre était une fiction, et insisté sur le fait que Kunta Kinte était bien son ancêtre, né en Gambie. Il se basait sur le témoignage d’un griot, gardien des traditions en Afrique occidentale.
Pour ceux qui préfèrent les images, j’ai trouvé une petite vidéo sur le net. Il ne s’agit pas réellement d’une bande annonce mais plutôt d’un hommage à Kunta Kinte.
Racines (mini-série de 1977)
Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=zRtPRhG5gxE
J’ai trouvé ce livre un peu par hasard, lors d’une bourse aux livres qui a eu lieu à Valenciennes en novembre 2015, mon œil a été attiré par la grosse couverture marron et tel la force dans Star Wars, mon instinct de généalogiste a pris le contrôle de mon corps et je me suis réveillé quelques heures plus tard chez moi, avec Racines sous le bras. Je pense que c’est le rêve intime de tout généalogiste que de voir publier un jour un roman qui raconterait l’histoire, même un peu romancée, de sa famille sur quelques générations. Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, certaines branches ressembleraient assez au Germinal d’Emile Zola.
Comme je le disais plus haut, je n’ai pas encore lu ce livre (Je suis actuellement sur un autre livre, écrit par Stephen Hawking, Roots est le prochain sur ma liste). Pour conclure, j’ai donc choisi de vous retranscrire le texte écrit sur un petit morceau de papier que j’ai trouvé à l’intérieur : « Le livre d’Alex Haley est cependant beaucoup plus que l’histoire de sa famille. Il a écrit en même temps l’histoire de 25 millions d’Américains d’origine africaine, leur restituant, par là même, un héritage culturel que l’esclavage leur avait ôté, en même temps que leur nom et leur identité. Toutefois, Racines ne parle pas seulement des Noirs ou des Blancs. C’est un livre qui s’adresse aux gens de toutes races et de tous pays, car l’histoire que raconte Alex Haley est le plus éloquent témoignage jamais écrit sur l’invincibilité de l’esprit humain. ».
Si vous êtes une fidèle lectrice ou un fidèle lecteur de mon blog, vous savez sans doute que je suis plutôt râleur, peut-être vous souvenez-vous de l’affaire du copyright généalogique? J’aime être différent, montrer que je ne rentre pas dans le même moule que tout le monde. Pourtant, j’ai choisi de vous écrire un petit article «spécial Noël». Je vais être honnête, le plus dur a été de trouver un sujet à traiter, sachant que je n’avais pas envie de vous parler de la Crèche et du Père Noël. C’est en cherchant dans mes archives privées que j’ai eu le déclic : vous raconter l’histoire du Temple de l’Église Réformée de Valenciennes, situé à quelques pas de la Bibliothèque Municipale.
Le temple protestant
(au fond à gauche)
(source : Archives de Valenciennes)
Pour la petite histoire, j’ai eu la chance de pouvoir le visiter lors des dernières Journées du Patrimoine. Pris par le temps, j’avais juste eu le temps de visiter la Bibliothèque des Jésuites, l’auditorium Saint-Nicolas, la maison Scaldienne de la rue de Paris, l’Hôtel du Carondelet (la plus veille maison de Valenciennes) et enfin le Temple de l’église protestante de Valenciennes qui va nous intéresser aujourd’hui. Le texte qui suit cette introduction est issu d’une brochure.
En 1865, la communauté protestante était trop nombreuse pour être contenue dans une maison. Un local fut loué pour les réunions Place de l’Hôpital à Valenciennes, dans un quartier peu fréquenté et à l’abri des manifestations hostiles. C’est à cette époque que la Société Chrétienne du Nord, dont dépendait l’église de Valenciennes, plaça à son service le Pasteur Pierre Massot (le poste fut reconnu par l’État en 1875). Mais très vite, la communauté ressentit le besoin d’avoir un lieu de rassemblement qui lui fût propre. Et c’est le 28 novembre 1875 que fut achetée une maison à usage de ferme (la Ferme Miroux) en vue de la construction du temple.
Le temple protestant
(source : Archives de Valenciennes)
Le 31 juillet 1878 par décret de Mac-Mahon, Président de la République le consistoire est autorisé à ratifier l’acquisition faite en son nom. On construit alors le temple, ainsi qu’une école de filles, et la maison d’habitation fut exhaussée pour servir de presbytère. C’est le lundi de Pentecôte 1879 que le Pasteur Adolphe Frunk inaugura le nouveau temple.
Une partie de l’ensemble immobilier est construit au dessus du Vieil-Escaut. C’est le 28 aout 1866 que l’autorisation a été donnée de construire 2 voûtes en maçonnerie sur la rivière du Vieil-Escaut. Ces coûtes en maçonnerie de briques présentent un largeur de 8,05 mètres entre les pieds droits qui sont établis parallèlement à l’axe du Vieil-Escaut et la clé de voûte en arc de cercle est placée à 2 mètres au dessus du niveau de navigation dans le bief de Fresnes. La surface ainsi construite est de 145 mètres carrés.
Joyeux Noël à tous !
Lire la suite...