Nous sommes à Quiévrechain au début de l’année 1905. Adolphe AMAND (mon arrière-grand-père) est âgé de 3 ans. Il vit Route du Quesnoy avec ses parents Adolphe et Eva ainsi que sa soeur Pauline. Le jeudi 26 janvier, un drame à lieu dans une maison située à quelques pas de chez lui.
source: Le Temps du 29 janvier 1905
(cliquez pour agrandir)
Un rapide coup d’oeil sur le site des Archives Départementales du Nord m’apprend que Olga est la fille de Désiré LEURS et de Alice POURLET. Selon son acte de décès, elle n’était pas âgée de 6 semaines, mais plutôt de 51 mois. De vous à moi, je trouve étrange de mentionner 51 mois au lieu de 4 ans et 3 mois. Elle vivait avec ses parents Route du Corbeau… pas loin de mon arrière-grand-père…
Acte de décès d'Olga
(souce AD du Nord - cliquez pour agrandir)
Il y a quelques années, ma tante paternelle a rencontré (un peu par hasard je crois) une personne qui porte le même nom de famille que nous et qui se trouve être le frère d’Alain AMAND, un pianiste qui après être rentré en 1979 au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, obtient entre autres le Premier Prix de Musique de Chambre en 1982 et le Premier Prix de Piano à l’unanimité en 1984. Comme Proust et sa madeleine, la mention de ce nom a réveillé en moi des souvenirs. Fabien, aujourd’hui trombone solo à l’Opéra de Paris, m’avait demandé quand nous étions au collège si Alain, qui était alors son professeur au Conservatoire de Valenciennes, était un de mes parents. Je me souviens que j’avais répondu oui, sans même avoir pris la peine de poser la question à mon grand-père qui m’a expliqué cette parenté par la suite en mentionnant toute une série de frères et de cousins mais avec le temps, j’ai tout oublié.
Il y a quelques mois, je suis parti à la découverte des ancêtres d’Alain pour déterminer si il existe une parenté entre ma famille et la sienne. Je dois avouer que j’ai longtemps hésité avant de commencer cette recherche car d’un côté il y a ma tante qui me semble convaincu que cet “Amand” est un de nos cousins, de l’autre il y a mon grand-père qui m’avait dit qu’Alain était mon cousin. Mais au-delà de mes états d'âmes, je pense que c’est mon devoir de généalogiste que de rétablir la vérité.
Pour ne pas embêter les gens avec des questions auxquelles ils n’ont pas toujours envie de répondre (surtout quand on sait qu’Alain est décédé en 1995) j’ai voulu partir de zéro, avec juste sous les yeux une date et un lieu de décès. Mon plus beau clavier entre les mains, j’ai envoyé une demande d’acte de décès à la mairie de Paris. En étudiant cet acte, j’ai ainsi pu trouver l’acte de naissance et le nom des parents d’Alain. J’ai utilisé la méthode connu de tous les généalogistes et qui permet de remonter les générations d’actes en actes. Ses ancêtres sont essentiellement des bateliers, je ne vous cacherais donc pas qu’ils étaient très mobiles, sont nés, se sont mariés et sont décédés au fils de l’eau. J’ai ensuite pu relier Alain à une petite base de données à propos des bateliers de Condé que j’avais commencé à faire il y a un peu moins de 10 ans.
Les quais à Condé-sur-Escaut
Dans l’état actuel des recherches, Alain AMAND ne cousine pas avec moi, je n’ai pas encore trouvé les 2 frères qui permettraient de relier nos deux généalogies. Pour résumer simplement, mes ancêtres travaillaient sous terre, les siens sur l’eau. Vous pouvez retrouver l’étude que j’ai réalisée sur les ancêtres de mon “cousin pianiste”, en cliquant sur le lien ci-dessous.
Voir la généalogie d'Alain AMAND
Note: Dans ce qui suit, je considère que le de cujus (sosa 1) est à la génération 0. Cet article est un extrait retravaillé d’un mémoire que j’avais écrit en 2006 dans le cadre de mes études d’informatique.
Si, comme beaucoup de généalogistes, vous utilisez la méthode de Sosa, que l’on doit à l’ historien et écrivain autrichien du XVIe Michel Eyzinger, pour numéroter vos ancêtres alors vous savez sans doute que si le numéro de votre ancêtre est pair c’est un homme sinon c’est une femme. Vous savez sans doute aussi que si un individu porte le numéro N, alors son père sera le numéro 2xN et sa mère le 2xN+1.
« Pfff… Oui… On sait déjà tout ça… »
Ok mais savez-vous qu’il existe aussi un moyen de trouver à quelle génération appartient un individu ? L’idée est de trouver la puissance de 2 la plus grande qui est juste inférieure au numéro de l’ancêtre. Par exemple, si la personne porte le numéro 345, la plus grande puissance de 2 inférieure est 256, soir 2^8. L’ancêtre appartient donc à la 8e génération.
« Humm… Tu es sur de ton truc ? C’est pas très clair comme explication. »
Oui je sais, c’est pour ça que j’ai trouvé une méthode qui utilise la liste des puissances de 2. Si vous ne savez pas ce qu’est une puissance de 2? C’est simple, vous partez de 1 et vous multipliez par 2 à chaque fois : 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, … etc. On obtient ce tableau :
Génération |
0 |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Puissances de 2 |
1 |
2 |
4 |
8 |
16 |
32 |
64 |
128 |
256 |
512 |
1024 |
« Beurk… des mathématiques ! »
Mais non pas du tout ! C’est très simple. Si on reste avec notre exemple de l’individu n°345, il est situé entre 256 et 512. Il appartient donc à la génération n°8. Votre grand-père paternel, qui porte le n°4 (le père de votre père), est situé entre 4 et 8, il appartient donc à la génération n°2. Son épouse qui porte le n°5, est située entre 4 et 8, elle appartient donc aussi à la génération n°2.
De la même façon, vous pouvez localiser un ancêtre dans votre arbre en utilisant les nombres binaires. Pas de soucis, il faut juste savoir diviser par 2. Prenons par exemple l’individu n°38.
La première étape consiste à faire des divisions par 2, tant que le résultat reste divisible par 2.
38 divisé par 2 = 19 il reste 0
19 divisé par 2 = 9 il reste 1
9 divisé par 2 = 4 il reste 1
4 divisé par 2 = 2 il reste 0
2 divisé par 2 = 1 il reste 0 (1 n’est plus divisible par 2, on s’arrête)
On obtient donc, en partant de la fin: 00110.
Ensuite, il ne reste plus qu’à convertir les chiffres en remplaçant 0 par “père” et 1 par “mère”. À partir du “de cujus“ l'ancêtre numéro 38 s'obtient en prenant son père (0), le père de celui-ci (0), la mère de ce dernier (1), la mère de celle-ci (1), et enfin le père (0).
Derrière ce titre que l’on dirait tout droit sorti d’une fable de La Fontaine, se cache une histoire dramatique vécue en 1917 par deux dames âgées de 84 et 74 ans et originaires de Vitry-le-François (Marne). C’est une histoire comme il en existe des centaines et qui a été relaté dans le “Courrier de la Champagne” du 1 janvier 1917.
Lire la suite...