Un de mes ancêtres, valenciennois de naissance, s’appelait Albert REGHEM et est décédé à l'Hôpital des fortifications de Dresde le 7 juillet 1813 d'une forte fièvre. J’ai essayé de localiser cet hôpital mais les fortifications ont été détruites sous l’ordre du roi Frédéric-Auguste à partir de 1815. J’ai juste pu localiser l’hôpital des hommes et l’hôpital du Saint-Esprit, reste à savoir s’ils ont été utilisés comme hôpitaux militaires pendant l’occupation de la ville par les troupes de Napoléon en 1813. A moins qu’il ne s’agisse d’un hôpital de campagne qui aurait été établi provisoirement ?
Acte de baptême d’Albert
(source : Archives Départementales du Nord)
Albert REGHEM était né à Valenciennes le 27 mai 1774, fils de Charles Imbert et de Marie Barbe LOIRE, deux valenciennois vivants rue Saint François, Paroisse Saint-Géry. Il est baptisé dès le lendemain par Philippe Joseph BOMAIRE, vicaire de Saint Gery. Le 31 décembre 1797, il épouse Marie Thérèse COLMONT. Quelques mois plus tard, le dimanche 5 mai 1799 (16 floréal an VII), le couple aura une fille (mon aïeule) à laquelle ils donneront les prénoms de Marie-Barbe mais ça, c’est une autre histoire !
L’ancienne église Saint-Géry vers 1650
(d'après Simon Le Boucq, Prévôt de Valenciennes)
J’ai toutefois un petit soucis car sur son acte de décès, le nom de sa mère est devenu Marie BARDOIT alors que sur tous les autres documents que j’ai pu trouver (son acte de baptême et son acte de mariage) il est bien indiqué que sa mère s’appelle Marie Barbe LOIRE. Si vous avez une info, n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire. Pour ma part, je pense qu’il s’agit juste d’une erreur de retranscription du décès. Autre petite chose intéressante, le père d’Albert était le cocher de l’abbé de Saint-Jean.
Sur ce document, il est aussi précisé qu’Albert était sergent et soldat d'ambulance dans l’infanterie. Au début des guerres révolutionnaires, dans les années qui précédent le Premier Empire, les soins aux blessés, quand ils ne souffrent pas de carences extrêmes, sont souvent inexistants. Seule la garde impériale, quelques années plus tard, disposera du meilleur service de santé possible. Des ambulances volantes seraient apparues en 1797, à l'initiative de Jean Dominique LARREY, chirurgien en chef de la Grande Armée.
Une ambulance de Larrey
Vêtus de gris jusqu'à ce qu'en 1809 on donne un uniforme de coupe militaire, les soldats d'ambulances sont alors formés en 10 compagnies de 125 hommes. Ils portent un chapeau noir, puis un shako noir sans cordon, à plaque de cuivre jaune avec le numéro de la compagnie, veste blanche, culottes blanches, guêtres et chaussures noires. Leurs grades sont : Centenier, commandant de compagnie, Sous-Centenier, Sergent-major, Sergent et caporal. En 1812, le nouveau règlement leur donne la poche en long, supprime le fusil et la giberne est remplacée par un sac à compartiments pour contenir les objets de 1er secours pour les blessés. Ils ont également une tenue de travail (Bonnet de police et tablier). Ils sont encadrés par les Médecins, les Chirurgiens et les Pharmaciens de 1ère, de 2ème ou 3ème classe et détachés suivant leur classe auprès des Etats-Majors, des Régiments, des Ambulances ou des Hôpitaux Militaires. La Garde possédait un Service de Santé particulièrement bien organisé, en raison de l'attention spéciale qu'accordait l'Empereur à Larrey. Larrey avait alors divisé son ambulance volante en 3 divisions comprenant chacune 75 infirmiers à pied, 36 infirmiers à cheval et 60 conducteurs.
Ressources:
Biographie de Dominique-Jean LARREY sur le site internet Medarus
Uniformes et Armes de Fred et Liliane FUNKEN
Histoire ecclésiastique de la ville et comté de Valenciennes par Sire Simon Le Boucq, Prévôt de Valenciennes (1650)
Aujourd’hui, je vous propose un extrait du journal « La Presse » n° 937 du 21 décembre 1894 (disponible sur Gallica). Il raconte l’histoire d’un fils qui a tué son père à Onnaing le 20 décembre de la même année.
Curieux que je suis, j’ai voulu consulter les archives départementales en ligne du Nord et ainsi en apprendre un peu plus sur la victime en essayant (par exemple) de trouver son acte de décès. La personne la plus proche que j’ai trouvée est François MONARD, qui est décédé le 10 décembre 1894, Place du Larcin, à l’âge 67 ans. Y-a-t-il une erreur dans l’article en ce qui concerne l’âge de la victime ? Est-ce un autre MONARD ?
Pour moi l’enquête devait continuer.
Je suis donc parti à la recherche de ce parricide dans d’autres journaux de l’époque. Je suis tombé sur un article écrit dans le journal « La Lanterne » n° 6454 du 22 décembre 1894. On y apprend que le « criminel » s’appelait Charles MONARD (ici avec un d, puis deux n à la fin de l’article) et était âgé de 29 ans. Tout serait parti d’un simple plat de pommes de terre qui ne lui convenait pas. Il aurait alors fait des reproches à sa femme. Son père, réveillé par les cris, aurait voulu intervenir…
Pour conclure, je vous propose une vue du quartier où a eu lieu le crime.
La Place du Larcin à Onnaing
Je vous propose un voyage dans le temps qui nous emmène à Elouges...
Élouges (en picard et wallon Elouche) est une section de la commune Belge de Dour, située en Wallonie dans la Province du Hainaut. C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. Cette localité est l’une des plus intéressantes du Borinage, au point de vue archéologique et historique. Sur son territoire, on a mis au jour des vestiges infiniment curieux : des outils des âges de la pierre et du fer ; un camp romain, des vases, des poteries, médailles, statuettes, amphores, aqueducs, un cimetière de l’époque franque.
Dans l'état actuel de mes recherches, mes ancêtres y ont vécu de la fin de XVIIe au milieu de XIXe. Il s'agit surtout des familles ABRASSART, AMAND, BAUCHE, CHUPIN, CIPLY, DEBURY, DECAMPS, DEHON, DHAININ, FIEVET, GALLEZ, MOREAU, MOTHY, MOURY, RUELLE, STRADY, TACHENION, VILAIN et WANTIER.
La Rue du Peuple
L'Eglise du Monceau
Panorama des Mines
Pensionnat Sainte-Thérèse
La chapelle
Pour plus de détails sur l'histoire d'Elouges, je vous invite à consulter la page dédiée.
Il y a quelques mois, je vous parlais d’un copyright généalogique. Globalement, l’idée est de protéger ses données pour éviter que les gens recopient et s’approprient le résultat de vos recherches sans même prendre la peine de vous mentionner. Il y a quelques jours j’ai découvert une coquille dans ma base de données, sans doute un instant d’inattention ou une erreur de frappe. Je sais que certains vont penser que ce n’est pas sérieux mais le principal c’est de la trouver et de la corriger vous ne croyez pas ? Je me suis aussi aperçu que l’erreur en question s’était propagée sur quelques arbres d’un site de partage bien connu… (Qui a dit Geneanet ?)
Je vais encore jeter un pavé dans la mare généalogique et éclabousser les arbres qui l’entourent avec une idée. Elle n’est pas déontologiquement correcte, aussi je vous assure que je ne l’appliquerai pas, même si j’en meurs d’envie, juste par curiosité, juste pour voir. Mais la généalogie n’est pas un jeu et en tant que passionné d’histoire locale je sais qu’on ne plaisante pas avec l’histoire et ses sources.
Vous connaissez sans doute le Cheval de Troie ? Mais non, pas les virus! Je vous parle d’un événement un peu plus ancien. Les grecs, lassés par une guerre qui n’en fini pas, font mine de partir. Ils laissent sur la plage un cheval de bois. En découvrant le cheval, les troyens pensent qu’il s’agit d’un cadeau pour le dieu Poséidon et le rentre entre les murs de la cité. Ils ignorent que quelques grecs (dont Ulysse et le fils d’Achille) sont cachés à l’intérieur. La nuit venue, les grecs sortent du cheval, ouvrent les portes de la cité et le reste de l’armée grecque part à l’assaut de Troie pour lui faire subir le sort que l’on connait tous. Il y a aussi une théorie, proposée par le professeur Matt Groening qui voudrait que le roi Priam ait juste voulu ajouter le cheval à sa collection d’animaux en bois mais je vous en parlerai une autre fois car sinon on va s’éloigner du sujet que je veux aborder avec vous aujourd’hui.
Je vous propose d’adapter cette idée à la généalogie, imaginez que vous puissiez ajouter à 3 ou 4 individus des événements qui ne se sont réellement produit ? Vous voyez où je veux en venir ? Toutes les personnes qui auront ces événements dans leurs arbres, auront recopié vos données sans prendre la peine de vérifier. Il faut bien comprendre que je ne suis pas anti-partage, bien au contraire. La coopération et l’entraide sont les clés de la généalogie. J’estime juste qu’il faut prendre la peine de vérifier les sources que l’on utilise.
Quand j’étais gamin (qui a dit la semaine dernière ?), on jouait au téléphone arabe: C’est un jeu qui consiste à faire circuler rapidement de bouche à oreille à travers une file de joueurs, une phrase inventée par le premier d'entre eux puis récitée à voix haute par le dernier. L'intérêt est de comparer la version finale de la phrase à sa version initiale. En effet, avec les éventuelles erreurs d'articulation, de prononciation, les confusions entre des mots et des sons, la phrase finale peut être tout à fait différente de la phrase initiale (par exemple « Nous sommes l'élite de la nation » pouvant devenir « Nous sommes l'hélice de la passion »). En généalogie, les données que vous recopier dans prendre la peine de les contrôler, sont passées d’arbre en arbre plusieurs fois. Comme pour le téléphone arabe, vous ne pouvez pas être sûr que les données que vous recopiez sont celles du départ.
Comme je l’ai dit plus haut, c’est juste une idée que j’ai eu, comme ça, un peu par hasard. Je continuerai à partager mes recherches avec la communauté car j’estime que c’est mon devoir de généalogiste. Dans le fond, si une personne recopie mes recherches sans mentionner la source, ou en recopiant mes éventuelles erreurs c’est son problème, plus le mien. Il est juste temps que les gens se rendent compte que mentionner une source ne sert pas juste à faire une pub pour un autre généalogiste, c’est un gage de qualité pour vos recherches. Quand je consulte la généalogie d’un autre, j’aime bien voir les sources qu’il a utilisées, ça me donne des idées pour de nouvelles pistes de recherche, je me dis « Tiens, je n’aurais pas pensé regarder dans cet ouvrage ou dans cette base de données ! ». Dans le fond c’est un peu comme si j’allais voir Yves Coppens, que je lui présentais l’arbre phylogénétique des hommes préhistoriques le plus complet, comprenant même des êtres qui n’ont pas encore été découverts. Que pensez-vous qu’il puisse me répondre ? Rien. Je crois qu’il n’en voudra pas et préférera faire des fouilles, des découvertes pour ensuite formuler des hypothèses et en tirer des conclusions. C’est ce qui fait de l’archéologie une passion plus qu’un métier.
Tout cela m’amène au second point que je veux aborder avec vous, il s’agit cette fois ci d’une chose beaucoup plus sérieuse qui va toutefois m’attirer la colère de mes collègues généalogistes. Je définie le généalogiste comme un chercheur qui regroupe un à un les indices et les documents pour résoudre des énigmes et découvrir ses ancêtres. Ce n’est peut-être pas la meilleure des définitions mais elle résume sans doute bien le concept. Dans ce cas, peut-on qualifier de généalogiste une personne dont l’arbre est composé à 80% de greffons ? A l’heure où j’écris ces lignes, mon fichier Heredis est composé de 2900 personnes. Je suis sûr que si je fais une petite recherche sur Geneanet, je pourrais facilement trouver des cousins et des ancêtres supplémentaires. De la même façon, je pourrais me rendre sur le site Cyber-Généalogie, télécharger un gedcom et l’importer dans ma base de données. Mais honnêtement ? Où est le plaisir ? J’ai mis plusieurs années pour retrouver la piste de mes cousins de Pennsylvanie et d’Oklahoma, c’est cent fois plus agréable que de trouver des ancêtres du XVIIe siècle en greffant l’arbre d’un autre sur le mien. L’heure n’est-elle va venue de séparer les généalogistes en plusieurs catégories ? Je crois que la réponse est non, au risque de voir s’installer une sorte de système de castre à la tête duquel nous aurions un groupe de généalogiste qui se considéreraient comme l’élite. Comme l’a dit l’auteur du blog GenBèble sur Facebook, « La propagation d'erreurs est inhérente à la généalogie. Je dirais même à l'histoire. A nous de vérifier et surtout au logiciel de comprendre qui a raison à partir des sources ».
Pour conclure, je vais vous proposer un marché. S’il vous arrive de recopier des morceaux d’arbre pour venir les greffer au votre, changez votre méthode de travail. Je sais que c’est très dur, surtout quand on débute en généalogie et que l’on a une liste d’ancêtres qui contient une trentaine de personne. Essayez de faire comme je l’ai expliqué tout à l’heure, regardez les sources et comparez les méthodes de travail des généalogistes. Je vous promets que c’est un nouveau monde qui va s’ouvrir à vous. Vous allez retrouver la joie de vos débuts en généalogie, ce que vous avez ressenti quand vous avez commencé à lire vos premiers actes.
Bonne recherche…
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