A l’occasion du centenaire de la Première Guerre Mondiale, j’aimerais vous parler d’un projet que je viens de rejoindre. Initié par Celine Souëf, il a pour but de collecter des informations sur les poilus morts pour la France de Warmeriville. Nous sommes donc à la recherche de photos, de documents,... bref, de tout ce qui pourrait nous aider à reconstituer l’histoire du village et de ses poilus durant cette période. Bien sûr, il ne s’agit pas de nous donner les documents, mais juste de nous les prêter pour que nous puissions les scanner. Si vous préférez, vous pouvez directement nous envoyer le document par mail.
Pour plus d’informations et pour suivre l'avancée du projet, je vous invite à vous rendre sur le blog qui a été mis en place: http://warmeriville1418.over-blog.com. Une visite virtuelle de l'exposition est possible sur le site de la commune: http://www.warmeriville.fr/expo1418/.
"Aux racines des arbres de vies" est le titre donné ce mois-ci à un dossier de 6 pages (de 38 à 43) réalisé par l'équipe de journalistes du Magazine "Nord le Département". Pour vous mettre un peu l'eau à la bouche, voici l'introduction du dossier: "Adeptes de la généalogie, plusieurs milliers de Nordistes se mettent en quête de leurs ancêtres. Mais constituer son arbre généalogique revient à tracer des chemins tortueux dans un maquis d’archives hétéroclites. Et c’est passionnant."
Il suffit de cliquer sur l'image ci-dessous pour lire le dossier. Le pdf fait presque 2 Mo, il faut être un peu patient. :-)
Un de mes ancêtres, valenciennois de naissance, s’appelait Albert REGHEM et est décédé à l'Hôpital des fortifications de Dresde le 7 juillet 1813 d'une forte fièvre. J’ai essayé de localiser cet hôpital mais les fortifications ont été détruites sous l’ordre du roi Frédéric-Auguste à partir de 1815. J’ai juste pu localiser l’hôpital des hommes et l’hôpital du Saint-Esprit, reste à savoir s’ils ont été utilisés comme hôpitaux militaires pendant l’occupation de la ville par les troupes de Napoléon en 1813. A moins qu’il ne s’agisse d’un hôpital de campagne qui aurait été établi provisoirement ?
Acte de baptême d’Albert
(source : Archives Départementales du Nord)
Albert REGHEM était né à Valenciennes le 27 mai 1774, fils de Charles Imbert et de Marie Barbe LOIRE, deux valenciennois vivants rue Saint François, Paroisse Saint-Géry. Il est baptisé dès le lendemain par Philippe Joseph BOMAIRE, vicaire de Saint Gery. Le 31 décembre 1797, il épouse Marie Thérèse COLMONT. Quelques mois plus tard, le dimanche 5 mai 1799 (16 floréal an VII), le couple aura une fille (mon aïeule) à laquelle ils donneront les prénoms de Marie-Barbe mais ça, c’est une autre histoire !
L’ancienne église Saint-Géry vers 1650
(d'après Simon Le Boucq, Prévôt de Valenciennes)
J’ai toutefois un petit soucis car sur son acte de décès, le nom de sa mère est devenu Marie BARDOIT alors que sur tous les autres documents que j’ai pu trouver (son acte de baptême et son acte de mariage) il est bien indiqué que sa mère s’appelle Marie Barbe LOIRE. Si vous avez une info, n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire. Pour ma part, je pense qu’il s’agit juste d’une erreur de retranscription du décès. Autre petite chose intéressante, le père d’Albert était le cocher de l’abbé de Saint-Jean.
Sur ce document, il est aussi précisé qu’Albert était sergent et soldat d'ambulance dans l’infanterie. Au début des guerres révolutionnaires, dans les années qui précédent le Premier Empire, les soins aux blessés, quand ils ne souffrent pas de carences extrêmes, sont souvent inexistants. Seule la garde impériale, quelques années plus tard, disposera du meilleur service de santé possible. Des ambulances volantes seraient apparues en 1797, à l'initiative de Jean Dominique LARREY, chirurgien en chef de la Grande Armée.
Une ambulance de Larrey
Vêtus de gris jusqu'à ce qu'en 1809 on donne un uniforme de coupe militaire, les soldats d'ambulances sont alors formés en 10 compagnies de 125 hommes. Ils portent un chapeau noir, puis un shako noir sans cordon, à plaque de cuivre jaune avec le numéro de la compagnie, veste blanche, culottes blanches, guêtres et chaussures noires. Leurs grades sont : Centenier, commandant de compagnie, Sous-Centenier, Sergent-major, Sergent et caporal. En 1812, le nouveau règlement leur donne la poche en long, supprime le fusil et la giberne est remplacée par un sac à compartiments pour contenir les objets de 1er secours pour les blessés. Ils ont également une tenue de travail (Bonnet de police et tablier). Ils sont encadrés par les Médecins, les Chirurgiens et les Pharmaciens de 1ère, de 2ème ou 3ème classe et détachés suivant leur classe auprès des Etats-Majors, des Régiments, des Ambulances ou des Hôpitaux Militaires. La Garde possédait un Service de Santé particulièrement bien organisé, en raison de l'attention spéciale qu'accordait l'Empereur à Larrey. Larrey avait alors divisé son ambulance volante en 3 divisions comprenant chacune 75 infirmiers à pied, 36 infirmiers à cheval et 60 conducteurs.
Ressources:
Biographie de Dominique-Jean LARREY sur le site internet Medarus
Uniformes et Armes de Fred et Liliane FUNKEN
Histoire ecclésiastique de la ville et comté de Valenciennes par Sire Simon Le Boucq, Prévôt de Valenciennes (1650)
Aujourd’hui, je vous propose un extrait du journal « La Presse » n° 937 du 21 décembre 1894 (disponible sur Gallica). Il raconte l’histoire d’un fils qui a tué son père à Onnaing le 20 décembre de la même année.
Curieux que je suis, j’ai voulu consulter les archives départementales en ligne du Nord et ainsi en apprendre un peu plus sur la victime en essayant (par exemple) de trouver son acte de décès. La personne la plus proche que j’ai trouvée est François MONARD, qui est décédé le 10 décembre 1894, Place du Larcin, à l’âge 67 ans. Y-a-t-il une erreur dans l’article en ce qui concerne l’âge de la victime ? Est-ce un autre MONARD ?
Pour moi l’enquête devait continuer.
Je suis donc parti à la recherche de ce parricide dans d’autres journaux de l’époque. Je suis tombé sur un article écrit dans le journal « La Lanterne » n° 6454 du 22 décembre 1894. On y apprend que le « criminel » s’appelait Charles MONARD (ici avec un d, puis deux n à la fin de l’article) et était âgé de 29 ans. Tout serait parti d’un simple plat de pommes de terre qui ne lui convenait pas. Il aurait alors fait des reproches à sa femme. Son père, réveillé par les cris, aurait voulu intervenir…
Pour conclure, je vous propose une vue du quartier où a eu lieu le crime.
La Place du Larcin à Onnaing
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