C'est le 22 février 1731 qu'est décédé Frederik Ruysch, célèbre anatomiste, né à La Haye en 1638. Il avait trouvé le moyen de conserver les corps morts avec toute l'apparence de la vie, sans dessèchement apparent, sans ride, avc un teint fleuri et des membres souples, en sorte qu'ils ne paraissaient qu'endormis. Le czar Pierre lui acheta son cabinet en 1717.
Frederik Ruysch (1638-1731)
Frederik Ruysch est le fils d’un petit fonctionnaire. Il est d’abord apprenti chez un apothicaire et étudie la médecine sous la direction de Jan Swammerdam (1637-1680) à Leyde. Il obtient son diplôme en 1664. L’année suivante, il devient praelector dans la guilde des chirurgiens d’Amsterdam. En 1668, il devient professeur auprès des sages-femme de la ville. Il obtient la reconnaissance de ses pairs grâce à une expérience montrant la présence de valves dans le système lymphatique. Il développe également de remarquables techniques pour la préservation de spécimens anatomiques ainsi que la création de dioramas. En 1679, il est employé comme médecin légiste par la cour d’Amsterdam. Il donne également des conférences de botanique dans la petite école, l’Anteneum. Son cabinet de curiosités est acquis par Pierre le Grand (1672-1725) pour la somme de 3 000 florins. Il en commence immédiatement un autre. Si certains de ces pièces anatomiques survivent, aucun de ces dioramas ne lui a survécu autrement que par des illustrations gravées notamment par Cornelius Huyberts.
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Au programme de cette mise à jour :
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A propos des Mines d'Anzin :
La compagnie des mines d'Anzin est créée en 1757 par le vicomte Désandrouin et le duc de Croÿ, seigneur haut justicier de la région. Elle est la plus ancienne des grandes mines du Nord, celle qui y a lancé l'exploitation de charbon.
Dès ses débuts, la société profite d'innovations puisque, vers la fin du XVIIIe siècle, ses machines à vapeur lui permettent d'extraire du charbon à 200 mètres de profondeur. Selon le site Internet Cambacérès.fr, "En 1789, la société avec 27 puits, 12 machines à vapeur et 4000 ouvriers assure le tiers de la production française" de charbon.
La Révolution française entraîne des remises en cause du statut de la société qui emploie Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau (en 1791) puis Jean-Jacques-Régis de Cambacérès pour défendre ses intérêts. Elle donne lieu à une profonde modification de l'actionnariat. Les actifs des nobles émigrés (qui représentaient 14 sols sur un capital social de 24 sols, soient 58 % du capital) sont saisis, rachetés par Désandrouin, et revendus pour bonne part (11 sols, soient 46% du capital) "à un groupe de financiers issu de la Compagnie française des Indes orientales." (les familles Desprez, Lecouteulx, Périer, Sabatier, Bernier, Pourrat, Thieffries). Dés lors, "Grâce à l'appui financier de Sabatier, les Périer prennent progressivement le contrôle des Mines d'Anzin.
Dans la première moitié du XIXe siècle, la Compagnie d'Anzin est la plus grande société minière privée française. Comme l'écrit Émile Zola dans Germinal, "Les succès des concessionnaires qui devaient plus tard former la Compagnie d'Anzin avaient exalté toutes les têtes. Dans chaque commune, on sondait le sol ; et les sociétés se créaient et les concessions poussaient en une nuit.
Anzin est "l'une des premières grandes sociétés industrielles de France". Elle va devenir un archétype de la société capitaliste.
Du côté du capital, ses grands actionnaires et dirigeants sont des grands noms du capitalisme français du XIXe siècle, étroitement imbriqués avec les milieux politiques libéraux-conservateurs. Comme l'explique un document sur le site Internet de l'Ecole normale supérieure, "La Compagnie des mines d’Anzin était représentative, en ce début de monarchie de Juillet, des liens nouveaux entre pouvoir économique et pouvoir politique : la Compagnie, très riche, avait accueilli dans sa direction des hommes tels que Casimir Périer puis plus tard Adolphe Thiers. Jean Casimir-Périer et Adolphe Thiers ont été ses dirigeants. Autre symbole notable, Gaston d'Audiffret-Pasquier, membre du conseil d’administration des mines d’Anzin, est un des chefs orléanistes (président de l'assemblé nationale puis du Sénat). Une fois président du conseil, au moment de la Commune de Paris, Thiers a d'ailleurs ordonné à la Marine nationale de se fournir auprès d'elle. Zola décrit dans Germinal la hausse de l'action en Bourse.
Côté ouvrier aussi, Anzin est un symbole. Parmi les mouvements sociaux, notons l'émeute des 4 sous en mai 1833, au cours duquel des grévistes ont été condamnés pour "coalition". La revendication affichée était l'annulation d'une baisse de salaire de ce montant décidée par la compagnie en 1824. Mais une autre cause était la non-prise en compte des difficultés des mineurs. Alors que les directeurs de la famille Mathieu étaient perçus comme proches de la population, ce n'était plus le cas depuis que la compagnie des mines d'Anzin avait pris toute sa dimension de société capitaliste ; un des slogans de cette grève fut « À bas les parisiens, vive les Matthieu d'Anzin ! ». Au bout de quatre jours de grève, et d'occupation du siège, la compagnie des mines fit appel à la troupe, et 3 000 soldats occupèrent les corons et les fosses. Les mineurs reprirent le travail sans avoir rien obtenu. Les meneurs furent jugés pour coalition, et condamnés pour certains à des peines légères ; mais les journaux se faisant l'écho du procès révélèrent la condition des mineurs, et la Compagnie finit par céder sur la question de salaire.
Émile Zola choisit de la visiter pour y situer l'action de son roman Germinal. Il y arrive au moment de la grève des 12.000 mineurs de la compagnie. Cette grande grève révéla la personnalité d'Emile Basly, qui deviendra secrétaire général du syndicat des mineurs du Nord, président du syndicat des mineurs du Pas-de-Calais, député et maire de Lens et sera le modèle du personnage de Lantier dans Germinal.
La cause en était un changement d'organisation : le boisage de galeries, jusque là confié aux raccommodeurs fut affecté aux mineurs de fond eux-mêmes. Non seulement cela leur faisait un manque à gagner, puisqu'ils étaient payés à la quantité de houille remontée, mais de plus cela privait d'emploi les mineurs les plus âgés, à qui étaient traditionnellement attribués le rôle de raccommodeur. Dès le début de la grève, le renvoi de 140 syndicalistes durcit le conflit.
Elle dura 56 jours et, répercutée par la presse, eut un retentissement national. Mais la compagnie des mines ne céda pas, et le 17 avril les mineurs durent reprendre le travail. Une conséquence de cette grève fut l'autorisation des syndicats par la loi Waldeck-Rousseau.
La Compagnie d'Anzin a innové dans plusieurs domaines, par exemple l'introduction des premiers chemins de fer dans le Nord dès 1834 (par comparaison, le 1ère ligne française date de 1827 et la seconde de 1832, toutes deux dans la Loire) et l'ouverture de la première gare du Nord à Saint-Waast. Il semble que le chemin de fer ait fourni un avantage compétitif sur ses concurrents :"La force de la Compagnie d’Anzin réside dans le fait qu’elle comprend tout de suite l’intérêt qu’elle peut retirer de la nouvelle invention de la machine à vapeur", estime un historien.
Carnet de pointage :
Voici un carnet de pointage qui était la possession d'un employé des Mines d'Anzin. (et qui est maintenant en ma possession)
Vous pouvez y lire "1re Qne de Juillet 35". Ce que j'aurais tendance à traduire par "Première Quinzaine de Juillet 1935" . Je ne pense pas que ce soit 1835....
A l'intérieur, il y a 100 pages avec sur chacune un tableau :
Remarque :
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Liens utiles :
Au hasard d'un "surf" sur internet, j'ai trouvé ce document daté de 1908.
Il me donne l'occassion de revenir sur l'histoire de l'éducation en France.
Après quelques tentatives sous la Révolution française puis après la Révolution de 1848, l'instruction obligatoire est instituée par la loi du 28 mars 1882 (dite « loi Ferry »). L’instruction primaire devient alors obligatoire pour les enfants des deux sexes âgés de six ans révolus à treize ans révolus. Elle peut être donnée soit dans les établissements d’instruction primaire ou secondaire, soit dans les écoles publiques ou privées, soit dans les familles, par le père de famille lui-même ou par toute autre personne qu’il aura choisie.
portrait de Jules Ferry
L'article 1 de la loi du 28 mars 1882 précise :
L'instruction obligatoire était initialement prévue de 6 à 13 ans, mais les élèves titulaires du certificat d'études primaires pouvaient quitter l'école dès 11 ans. En 1936, la loi du 9 août, initiée par Jean Zay, fait passer l'obligation jusqu'à 14 ans. En 1959, la réforme Berthoin repousse la fin de l'instruction obligatoire à 16 ans. Des projets ont existé pour la retarder à 18 ans, notamment le Plan Langevin-Wallon (1944-1946).
Le cas de l'Alsace-Lorraine
Le 18 avril 1871, avant même la signature du traité de Francfort, le comte Friedrich Alexander von Bismarck-Bohlen, gouverneur général d'Alsace-Lorraine, institue l'obligation scolaire (die Schulpflicht).
Cet enseignement se faisait en allemand de 6 à 14 ans pour les garçons et de 6 à 13 ans pour les filles. Cette différence entre les sexes fut tout de suite critiquée par le clergé protestant[1] ; « Sommes-nous en Orient ? » se demandait en janvier 1872 l'inspecteur ecclésiastique de la Petite-Pierre. Et les pasteurs avaient l'ordre de tout faire pour favoriser le maintien des filles à l'école jusqu'à quatorze ans. Chez les catholiques au contraire on jugeait souvent que la limite de quatorze ans pour les garçons était trop élevée et on aurait voulu l'abaisser à douze ans ; l'abbé Grosse parlait de « la prolongation démesurée de l'obligation scolaire »[2]. L'abbé Winterer, député au Reichstag, disait d'ailleurs en le regrettant : « J'ai constaté que les dépenses faites pour l'instruction publique dépassaient de beaucoup celles de tout autre pays d'Europe ».
L'opposition à cette loi fut évidemment très vive dans le monde agricole où les travaux d'été réclamaient l'aide des garçons tandis que dans les familles catholiques surchargées d'enfants la fille aînée devait souvent rester à la maison pour garder ses jeunes frères et sœurs. Souvent l'administration baissait les bras : « Que puis-je faire ? » soupirait le maire de Rohr.
La date de référence était le 30 septembre. Cela signifiait qu'un enfant qui atteignait l'âge de sortie après cette date devait théoriquement encore une année de scolarité alors que des camarades de la même classe d'âge pouvaient quitter l'école et entrer dans la vie active. Mais en pratique, on accordait des dispenses à cette règle. La mise en application de l'ordonnance fut effective dès la rentrée de Pâques 1871.
Dans chaque commune fut créé un Conseil scolaire (Ortschulvorstand) où siégeaient le maire, un délégué du Conseil municipal, un délégué des parents, le curé ou le pasteur et, bien sûr, l'enseignant des élèves.
En France, l'école ne devint obligatoire que onze années plus tard avec les lois de Jules Ferry (28 mars 1882) appliquées à la rentrée 1883. Elle ne s'étendait que jusqu'à treize ans mais on ne faisait pas de différence sur ce point entre garçons et filles.
Bibliographie
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