Quand j’étais gamin, j’étais souvent affublé de divers sobriquets comme « amande », « amandine » voire même « mon amant » , surnom qui m’était attribué par des gamins hauts comme trois pommes qui ne devaient pas avoir la moindre idée de ce dont ils parlaient.
Quelques années plus tard, par une après midi pluvieuse de 1994, je réalisais mon premier arbre généalogique d’après les souvenirs de mes grands parents tout en écoutant mon grand père qui me racontait que « tous les Amand sont parents » ou que « son grand père n’était pas son grand père ». Résultat : pleins de trous, beaucoup d’erreurs et une foule de questions. Je venais d’attraper un virus qui touche de plus en plus de français : Partir à la découverte de ses ancêtres. Ça me fait d’ailleurs penser qu’un de ses jours je vous dirai ce que je pense de l’expression « faire son arbre ».
En 2005, j’ai profité de l’accès aux salles informatiques proposé par ma fac pour n’initier à la généalogie sur internet, puisque je n’avais pas encore d’accès à la maison. J’ai ainsi fait la découverte de généalogie.com, de Geneanet , de Familysearch et du feu Geneaseek. En parcourant les forums et les divers chats qui étaient mis à la disposition des généalogistes, j’ai compris que je devais changer ma façon de « faire de la généalogie », en proposant autre chose qu’un catalogue d’actes d’état-civil.
Une des choses que j’ai eu envie d’ajouter à mes documents est une recherche sur l’origine des noms de familles de mes ancêtres. C’est ce dont je vais essayer de vous parler aujourd’hui.
A propos de mon nom ...
Comme je l’ai dit plus haut, je porte le patronyme « Amand », sans r, sans t et sans h…
Avec ma découverte des recherches sur internet, j’ai très vite pu constituer une liste des sites clés du parfait petit généalogiste. Parmi ceux-ci on trouve le site de Monsieur Jean TOTSI dont je devais apprendre par la suite qu’il constitue une référence dans l’onomastique. J'imagine déjà certains d'entre vous qui sont partis chercher en courant un petit Larousse et d’autres qui sont en train d’essayer de retaper le mot dans Google pour savoir ce que ça veut dire : Onono… Onamo…onnanamo…. Puisque vous m’avez l’air sympathique je vais vous expliquer ce que ça veut dire. Le Larousse en ligne1 (NDLR : comme pas besoin de prendre le gros volume qui cale la table du salon) en donne la définition suivante :
« Branche de la lexicologie qui étudie l’origine des noms propres. (On distingue l’anthroponymie, qui étudie les noms de personnes, et la toponymie, qui étudie les noms de lieux) »
Mais bon… revenons à mon nom de famille…
Jean Totsi indique sur son site2 qu’il s’agit d’un nom qui est surtout porté dans le département du Nord (même si on trouve des AMAND un peu partout en France, notamment en Normandie et près de Bordeaux). C’est un ancien nom de Baptême popularisé par Saint Amand (latin Amandus = digne d'être aimé), "l'apôtre des Flandres et du Hainaut", évêque itinérant et grand évangélisateur dont j’ai déjà parlé dans un de mes précédents articles3. Il est le fondateur de l'abbaye d'Elnone (aujourd'hui Saint-Amand-les-Eaux). Il serait mort nonagénaire en 684.
Cependant, je me suis dit que je ne pouvais pas rester sur cette simple définition puisque les informations que l’on trouve sur le net doivent toujours être vérifiées. Reconnaissez que c’est un peu trop simple... Rien ne m’empêche de dire que mon patronyme tient son origine dans le nom d’un fruit ou d’une éventuelle faculté qu’auraient eu mes ancêtres à faire des conquêtes amoureuses.
Je me suis donc rendu dans à la Bibliothèque Universitaire de Valenciennes (à laquelle je suis resté inscrit même après mes études) avec une question en tête : « Qu’est ce que je peux utiliser comme bouquin pour trouver l’ origine de mon nom de famille ??? ».
La langue française tenant son origine dans le latin, j'ai regardé dans un dictionnaire de latin avec l’espoir d’y trouver un mot qui ressemble à mon nom ou alors qui possède le début en commun. C’est ainsi que j’ai trouvé le mot latin amandus qui signifie « qui a besoin d’être aimé » ainsi que le mot latin amando qui veut dire « éloigner ». La piste amandus de Jean Totsi se confirmait mais pourquoi ne pas choisir amando comme origine ? Loin de moi l’idée de mettre en doute le travail de monsieur Totsi, j’étudie juste les diverses possibilités.
Je suis donc parti à la recherche d’information sur Saint Amand, l’évêque dont il parle sur son site. Pour faire simple, Saint Amand est un évêque qui a vécu au Vie siècle, à une période où le latin était encore fort présent et son nom était Amandus. Ce qui confirme ce que dit Monsieur Totsi.
Notes :
1http://www.larousse.fr/encyclopedie/nom-commun-autre/onomastique/74904#330645
2http://jeantosti.com/noms/a3.htm
3http://genealexis.fr/index.php/component/content/article/20-onomastique/42-a-propos-damandus.html
Je crois que l’heure est venue pour moi de changer la ligne éditoriale de mon blog. Depuis sa création je dois reconnaître (honte à moi) que je n’ai pas encore mis d’articles construits. La plupart du temps je me suis contenté de faire des montages avec Wikipédia (qui n’est pas une source sûre) et les fiches rédigées proposées par Heredis (mon logiciel de généalogie). Alors je me lance…
Pour ce premier article en tant qu’auteur (tout de suite les grands mots) j’ai choisi un sujet banal : les professions de mes ancêtres. En bricolant avec Heredis et Excel, j’ai obtenu les résultats suivants :
Comme vous pouvez le constater, il n’y a rien de bien transcendant mes ancêtres ont des origines modestes puisque si on suppose que les professions suivantes :
sont plus ou moins liées au même domaine, ça nous fait 9 personnes sur 41 du tableaux à travailler dans le milieu de la mine. (C’est prévisible quand ont vit dans un bassin minier), et c'est sans parler du domestique ! Une autre fois je vous parlerai du Meunier qui travaillait au Moulin de Verpel (dans les Ardennes). Les métiers de liste ne devrait pas causer de problème de compréhension à part peut-être "jounalier". Un journalier est un ouvrier qui louait ses services à la journée. C'est marrant car cet article qui avait pour but de parler de généalogie et donc du passé me pousse à me poser une question un peu particulière :
Que sera la généalogie dans 200 ou 300 ans ?
Je ne sais pas vous, mais pendant mes recherches j’éprouve un certain plaisir à consulter des documents anciens qui grâce à leurs histoires nous permettent de retrouver l’histoire de nos ancêtres. A mon sens, ils ont une âme qui leurs est propre. En sera t-il toujours de même en l’an 2379 quand, 400 ans après ma naissance des généalogistes partiront à la découverte de leurs ancêtres ? Les années 2000 ont vu naître le « tout au numérique » avec des numérisations dans tous les sens, de nombreux organismes (départements, bibliothèques, musées, …etc.) mettent à disposition sur des sites internet toute une foule de documents.
Je me souviens d’une généalogiste qui me disait, il y a quelques années, qu’elle avait fait toutes ses recherches généalogiques sans bouger de chez elle… je réponds « ouais » mais où est le plaisir de la recherche ? Savoir que l’on a passé des jours et des jours à parcourir des volumes jaunis sur les étagères des archives ou des bibliothèques et que l’on est enfin tombé sur « LE » document, celui où on peut lire que son ancêtre à reçu une médaille parce qu’il a sauvé un enfant qui était en train de se noyer. Ou est l’émotion de voir que le gribouillis en ba s d’un acte de naissance est en réalité la signature d’un père qui, sachant à peine écrire, a signé d’une main tremblante la déclaration de la naissance de son premier enfant ?
D’un autre côté, la numérisation permet de rendre accessible les documents à un nombre des personnes beaucoup plus important :
Un point à ne pas négliger est aussi la « préservation ». On peut imaginer le cas un peu farfelu du gars qui est en train de lire un registre du XVIIe et qui laisse un « souvenir » sur celui ci à la suite un violent éternuement. L’attaque des champignons de 2009 aux Archives Départementales de l’Ain nous montre que nous ne sommes pas à l’abri d’une catastrophe qui est bien souvent due à des « erreurs » humaines.
Malgré toutes précautions que nous prenons aujourd’hui pour permettre à nos enfants de lire les documents anciens demain, que leur restera t-il ? Des serveurs de plusieurs milliards d’octets remplaceront-ils des kilomètres de rayonnages ?
Je dois avouer qu'il y a quelque chose que je ne comprends pas. Je considère depuis des années (16 ans exactement) la généalogie comme une "science", comme beaucoup de sciences, on doit apporter la preuve de tout ce que l'on avance. Dans la plupart des cas, les sources prennent la forme d'actes d'état-civil ou de divers documents en provenance des archives dont la nature officielle rassure les généalogistes.
Prenons cependant le cas d'un généalogiste que nous appellerons Monsieur Z. Monsieur Z fait des recherches sur l'origine de sa famille depuis plusieurs années. Ses recherches l'ont mené dans une région qui a subit beaucoup de dommage pendant la 2e guerre mondiale. Pour ne pas que ça branche meurt et surtout pour combler les nombreux trous, il décide de chercher d'autres sources, peut-être que quelqu'un a déjà étudié cette branche ? Au risque de tomber dans l'éternel déjà sur le "recopiage des généalogies", Monsieur Z décide de demander de l'aide sur un site consacrée au patronyme qu'il cherche. Plusieurs semaines passent et Monsieur Z apprend soudain que le patronyme qu'il recherche a été beaucoup étudié dans sa région car il s'agit d'une famille qui possède des ascendances "prestigieuses" dont les comtes locaux. Notamment par un certain Monsieur R. qui a même écrit un ouvrage un peu avant le second conflit mondial. Dans ce cas, pourquoi Monsieur Z. ne comblerait-il pas les trous de sa généalogie en utilisant comme source l'ouvrage de Monsieur R. ? Tant qu'il se s'approprie pas le travail de Monsieur R, où est le problème ?
Plus concrètement, oublions un instant Monsieur Z. et Monsieur R.
Je compte parmi mes ancêtres, Mme Anne Thérèse DEHENIN. Le groupe Yahoo consacré à cette famille m'a indiqué qu'elle fait partie des DE HAYNIN de l'est du valenciennois (dans le nord, près de la frontière franco-belge). Ainsi, le groupe met à disposition des documents permettant de relier Anne Thérèse DEHENIN aux DE HAYNIN "Seigneur de Haynin, Amfroipret et Breucq Malaquet" avec ensuite diverses ascendances vers Charlemagne ainsi que des parentés avec les comtes du Hainaut et les comtes de Flandres.
Aussi, je suis désolé si je me mets à dos la communauté des généalogistes, mais si j'ai besoin (par exemple) de la date de naissance et du nom des parents de Baudouin VII Comte de Flandres, je vais dans ma bibliothèque préférée, je regarde des livres d'histoire et je trouve sa date de naissance ainsi que le nom de ses parents. Je veux bien admettre cependant qu'il ne faut pas considérer Wikipedia comme une source fiable (je confirme). Sinon, à quoi ça sert de mettre dans les bibliothèques des livres d'histoires ou des livres avec des généalogies déjà étudiées si c'est pour ne pas pouvoir les utiliser ? Selon moi, le généalogiste et avant tout un historien qui doit être capable d'utiliser toutes les sources à sa disposition.
C'était le coup de gueule du jour, je vais vous laisser pour aujourd'hui, il faut que j'envoie un mail à Monsieur Pierre Riché, pour lui demander si il a pensé à se procurer les actes de naissances et de décès avant d'écrire son livre "Les carolingiens, Une famille qui fit l'Europe".
Modification de 18h49
J'ai oublié de préciser que nul est visé dans cet article, il s'agit juste d'une opinion que j'avais envie de défendre. Merci à tous pour vos commentaires.
Adolphe AMAND voit le jour le jeudi 9 août 1855 à Elouges (Belgique). Il est le fils légitime de Adolphe AMAND, Mineur, âgé de 21 ans et de Marie Reine VALLEE, âgée de 22 ans. A sa naissance, il a plusieurs soeurs : Rosa (née en 1852), Adolphine (née en 1853). Il sera mineur.
Il s'unit avec Antoinette BROUETTE, elle est née le samedi 4 novembre 1854 à Dour en Belgique. Elle est la fille légitime de Antoine BROUETTE, âgé de 28 ans et de Célénie Adeline RENARD, âgée de 26 ans.
BROUET est un nom surtout porté dans les Ardennes. M.T. MORLET y voit un consommateur de brouet (sorte de potage). C'est possible, mais c'est loin d'être une évidence. Il faut de toute façon envisager un rapprochement avec BROUETTE (80), sachant qu'en ancien picard les formes apparemment masculines ou féminines sont interchangeables. Donc, dans les deux cas, il faut aussi penser à un conducteur de brouette (char à deux roues).
Ce couple aura sept enfants :
Adolphe AMAND est décédé le mercredi 11 janvier 1893, à l'âge de 37 ans, à Quiévrechain (59920) - Nord.
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