Il y a quelques mois, je vous ai proposé un voyage dans le passé dans une classe de 1908. J'en avais d'ailleurs profité pour vous raconter l'histoire de l'école laïque et gratuite : voir l'article sur l'école il y a 100 ans. Aujourd'hui nous allons revenir sur ce sujet grâce à une série de document que j'ai trouvé sur le net.
On commence avec un emploi du temps, avec certaines matières séparées et d'autres communes.
Un emploi du temps de deux classes
A la fin du XIXe, l'école est le lieu de préparation à d'autres jeux, mais tellement dangereux...
Dès après la défaite de 1870, les initiatives se multiplient pour introduire dans les établissements d’enseignement à tous les degrés une instruction de type militaire. De telles entreprises sont suscitées et soutenues par le ministère de la guerre et par les responsables de l’éducation nationale.
Dans le même dessein, la gymnastique est rendue obligatoire par la loi du 27 janvier 1880, qui lie pour longtemps en France gymnastique, pratiques sportives et entraînement militaire. De plus, un cadre unique est fixé par la loi de 1882, qui crée les bataillons scolaires. Il faut avoir douze ans minimum pour être incorporé au bataillon. Les programmes de l’école primaire prévoient en outre une série d’exercices, qui préparent avant douze ans à la future intégration des enfants.
La préparation à la revanche ?
Les bataillons sont organisés militairement. L’équipement est lui aussi tout à fait militaire : un uniforme, qui copie l’uniforme des bataillons parisiens - le béret à pompon est emprunté aux marins- le fusil, le tambour et la trompette. Les fabricants d’armes essaient d’emporter le marché lucratif des ventes de fusils. Des théories militaires sont imprimées, qui permettent aux instructeurs et aux instituteurs d’entraîner correctement leur troupe.
Un élève à l'entrainement
Les bataillons participent à toutes les grandes manifestations publiques. Mais ils se préparent surtout au défilé du 14 juillet, qui constitue l’apothéose de la préparation.
L’échec des bataillons est relativement rapide. Les lycées et les collèges ont relativement peu participé au mouvement qui se cantonne essentiellement dans les écoles primaires. L’entretien du bataillon par la municipalité est généralement très onéreux. Les bataillons disparaissent en 1892.
Aujourd'hui j'ai envie de vous raconter comment j'ai retrouvé la maison de l'un de mes ancêtres du XIXe siècle. Le "héros" de cette histoire est Jean Baptiste DELAUX, né le 16 novembre 1834 à Inchy, une commune située dans le sud du département du Nord. Le 28 juillet 1856, il épouse à Lille mademoiselle Joséphine Hortense MICHEZ.
C'est en étudiant l'acte de mariage que j'ai trouvé mon premier indice. Je vous laisse lire l'extrait avant de continuer mon récit.
L'acte de mariage de Jean Baptiste DELAUX
On peut facilement y lire "(...) Jean Baptiste DELAUX, peigneur de lin, né le seize novembre mil huit cent trente quatre, ainsi qu'il est constaté par son acte de naissance qui a été remis extrait des registres de l'Etat-Civil d'Inchy (Nord) à Lille depuis douze ans, y domicilié rue de Fives numéro 49 (...)". On peut donc affirmer que Jean Baptiste habite au 49 rue de Fives à Lille en 1856. (date de son mariage)
Seulement voilà, comment trouver des infos sur cette maison du 49 rue de Fives ? J'ai parcouru les cartes postales anciennes de la Vieille Bourse. (Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit de l'endroit de Lille où se donnent rendez vous les collectionneurs de timbres, pièces, cartes postales,...etc. Ainsi que quelques joueurs d'échecs.) Mais combien de chance avais-je de tomber sur une carte postale de la rue de Fives, qui selon mes soupçons devait être une rue de maisons ouvrières puisque Jean Baptiste était peigneur de lin ? Très peu en réalité...
J’ai aussi essayé une recherche dans Google, juste au cas où un généalogiste aurait rencontré cette maison au cour de ses recherches, mais sans succès.
Beaucoup de mes ancêtres maternels sont lillois, j'ai pour habitude de me rendre sur le site de la Bibliothèque Municipale de Lille afin d’y trouver des plans de ville et localiser mes ancêtres sur un plan. Heu… je sais qu’il y a parmi vous des puristes qui vont me dire que c’est mieux d’utiliser les plans du cadastre, alors je vais juste leurs répondre que j’aime bien varier mes sources. Bref, j’étais donc sur le site de la Bibliothèque Municipale de Lille à la recherche d’information sur la Cour des Trépassés quand soudain j’ai une idée, une idée un peu folle je dois l’avouer : taper comme recherche dans le site de la Bibliothèque Municipale de Lille : « 49 rue de Fives ». Quelle n’a pas été ma surprise d’obtenir plusieurs réponses dont ce dessin :
Le 49 rue de Fives à Lille
La légende du dessin dit « Maison du XVI siècle Rue de Fives 49 à Lille. Vue prise dans la cour (mai 1901). »
Il s’agirait donc peut-être de la maison de mon ancêtre. Je dis peut-être car la compréhension de la légende donne lieu à deux possibilités :
J’ai donc continué mes recherches concernant la Rue du Fives sur le site de la Bibliothèque Municipale de Lille, et j’ai trouvé un autre document. Il s’agit d’une photographie qui représente cette fois le numéro 103 Rue de Fives (Cour Malines) qui ne devait pas être très loin de la maison de mon ancêtre.
Le 103 rue de Fives à Lille
Je ne suis pas un pro de l’architecture mais je pense que cette photo me permet de partir sur l’hypothèse n°2, c'est-à-dire « L’auteur montre une maison du XVIe siècle qui existe toujours à Lille en 1901 ». Une maison du XVIe qui existe toujours en 1901 devait logiquement existait en 1856.
A ce jour, je suis toujours à la recherche de preuves qui pourraient étayer ma découverte. A savoir que le dessin présenté plus haut représente bien la maison de Jean Baptiste DELAUX. Je ne manquerai pas de mettre à jour cet article.
Quand j’étais gamin, j’étais souvent affublé de divers sobriquets comme « amande », « amandine » voire même « mon amant » , surnom qui m’était attribué par des gamins hauts comme trois pommes qui ne devaient pas avoir la moindre idée de ce dont ils parlaient.
Quelques années plus tard, par une après midi pluvieuse de 1994, je réalisais mon premier arbre généalogique d’après les souvenirs de mes grands parents tout en écoutant mon grand père qui me racontait que « tous les Amand sont parents » ou que « son grand père n’était pas son grand père ». Résultat : pleins de trous, beaucoup d’erreurs et une foule de questions. Je venais d’attraper un virus qui touche de plus en plus de français : Partir à la découverte de ses ancêtres. Ça me fait d’ailleurs penser qu’un de ses jours je vous dirai ce que je pense de l’expression « faire son arbre ».
En 2005, j’ai profité de l’accès aux salles informatiques proposé par ma fac pour n’initier à la généalogie sur internet, puisque je n’avais pas encore d’accès à la maison. J’ai ainsi fait la découverte de généalogie.com, de Geneanet , de Familysearch et du feu Geneaseek. En parcourant les forums et les divers chats qui étaient mis à la disposition des généalogistes, j’ai compris que je devais changer ma façon de « faire de la généalogie », en proposant autre chose qu’un catalogue d’actes d’état-civil.
Une des choses que j’ai eu envie d’ajouter à mes documents est une recherche sur l’origine des noms de familles de mes ancêtres. C’est ce dont je vais essayer de vous parler aujourd’hui.
A propos de mon nom ...
Comme je l’ai dit plus haut, je porte le patronyme « Amand », sans r, sans t et sans h…
Avec ma découverte des recherches sur internet, j’ai très vite pu constituer une liste des sites clés du parfait petit généalogiste. Parmi ceux-ci on trouve le site de Monsieur Jean TOTSI dont je devais apprendre par la suite qu’il constitue une référence dans l’onomastique. J'imagine déjà certains d'entre vous qui sont partis chercher en courant un petit Larousse et d’autres qui sont en train d’essayer de retaper le mot dans Google pour savoir ce que ça veut dire : Onono… Onamo…onnanamo…. Puisque vous m’avez l’air sympathique je vais vous expliquer ce que ça veut dire. Le Larousse en ligne1 (NDLR : comme pas besoin de prendre le gros volume qui cale la table du salon) en donne la définition suivante :
« Branche de la lexicologie qui étudie l’origine des noms propres. (On distingue l’anthroponymie, qui étudie les noms de personnes, et la toponymie, qui étudie les noms de lieux) »
Mais bon… revenons à mon nom de famille…
Jean Totsi indique sur son site2 qu’il s’agit d’un nom qui est surtout porté dans le département du Nord (même si on trouve des AMAND un peu partout en France, notamment en Normandie et près de Bordeaux). C’est un ancien nom de Baptême popularisé par Saint Amand (latin Amandus = digne d'être aimé), "l'apôtre des Flandres et du Hainaut", évêque itinérant et grand évangélisateur dont j’ai déjà parlé dans un de mes précédents articles3. Il est le fondateur de l'abbaye d'Elnone (aujourd'hui Saint-Amand-les-Eaux). Il serait mort nonagénaire en 684.
Cependant, je me suis dit que je ne pouvais pas rester sur cette simple définition puisque les informations que l’on trouve sur le net doivent toujours être vérifiées. Reconnaissez que c’est un peu trop simple... Rien ne m’empêche de dire que mon patronyme tient son origine dans le nom d’un fruit ou d’une éventuelle faculté qu’auraient eu mes ancêtres à faire des conquêtes amoureuses.
Je me suis donc rendu dans à la Bibliothèque Universitaire de Valenciennes (à laquelle je suis resté inscrit même après mes études) avec une question en tête : « Qu’est ce que je peux utiliser comme bouquin pour trouver l’ origine de mon nom de famille ??? ».
La langue française tenant son origine dans le latin, j'ai regardé dans un dictionnaire de latin avec l’espoir d’y trouver un mot qui ressemble à mon nom ou alors qui possède le début en commun. C’est ainsi que j’ai trouvé le mot latin amandus qui signifie « qui a besoin d’être aimé » ainsi que le mot latin amando qui veut dire « éloigner ». La piste amandus de Jean Totsi se confirmait mais pourquoi ne pas choisir amando comme origine ? Loin de moi l’idée de mettre en doute le travail de monsieur Totsi, j’étudie juste les diverses possibilités.
Je suis donc parti à la recherche d’information sur Saint Amand, l’évêque dont il parle sur son site. Pour faire simple, Saint Amand est un évêque qui a vécu au Vie siècle, à une période où le latin était encore fort présent et son nom était Amandus. Ce qui confirme ce que dit Monsieur Totsi.
Notes :
1http://www.larousse.fr/encyclopedie/nom-commun-autre/onomastique/74904#330645
2http://jeantosti.com/noms/a3.htm
3http://genealexis.fr/index.php/component/content/article/20-onomastique/42-a-propos-damandus.html
Je crois que l’heure est venue pour moi de changer la ligne éditoriale de mon blog. Depuis sa création je dois reconnaître (honte à moi) que je n’ai pas encore mis d’articles construits. La plupart du temps je me suis contenté de faire des montages avec Wikipédia (qui n’est pas une source sûre) et les fiches rédigées proposées par Heredis (mon logiciel de généalogie). Alors je me lance…
Pour ce premier article en tant qu’auteur (tout de suite les grands mots) j’ai choisi un sujet banal : les professions de mes ancêtres. En bricolant avec Heredis et Excel, j’ai obtenu les résultats suivants :
Comme vous pouvez le constater, il n’y a rien de bien transcendant mes ancêtres ont des origines modestes puisque si on suppose que les professions suivantes :
sont plus ou moins liées au même domaine, ça nous fait 9 personnes sur 41 du tableaux à travailler dans le milieu de la mine. (C’est prévisible quand ont vit dans un bassin minier), et c'est sans parler du domestique ! Une autre fois je vous parlerai du Meunier qui travaillait au Moulin de Verpel (dans les Ardennes). Les métiers de liste ne devrait pas causer de problème de compréhension à part peut-être "jounalier". Un journalier est un ouvrier qui louait ses services à la journée. C'est marrant car cet article qui avait pour but de parler de généalogie et donc du passé me pousse à me poser une question un peu particulière :
Que sera la généalogie dans 200 ou 300 ans ?
Je ne sais pas vous, mais pendant mes recherches j’éprouve un certain plaisir à consulter des documents anciens qui grâce à leurs histoires nous permettent de retrouver l’histoire de nos ancêtres. A mon sens, ils ont une âme qui leurs est propre. En sera t-il toujours de même en l’an 2379 quand, 400 ans après ma naissance des généalogistes partiront à la découverte de leurs ancêtres ? Les années 2000 ont vu naître le « tout au numérique » avec des numérisations dans tous les sens, de nombreux organismes (départements, bibliothèques, musées, …etc.) mettent à disposition sur des sites internet toute une foule de documents.
Je me souviens d’une généalogiste qui me disait, il y a quelques années, qu’elle avait fait toutes ses recherches généalogiques sans bouger de chez elle… je réponds « ouais » mais où est le plaisir de la recherche ? Savoir que l’on a passé des jours et des jours à parcourir des volumes jaunis sur les étagères des archives ou des bibliothèques et que l’on est enfin tombé sur « LE » document, celui où on peut lire que son ancêtre à reçu une médaille parce qu’il a sauvé un enfant qui était en train de se noyer. Ou est l’émotion de voir que le gribouillis en ba s d’un acte de naissance est en réalité la signature d’un père qui, sachant à peine écrire, a signé d’une main tremblante la déclaration de la naissance de son premier enfant ?
D’un autre côté, la numérisation permet de rendre accessible les documents à un nombre des personnes beaucoup plus important :
Un point à ne pas négliger est aussi la « préservation ». On peut imaginer le cas un peu farfelu du gars qui est en train de lire un registre du XVIIe et qui laisse un « souvenir » sur celui ci à la suite un violent éternuement. L’attaque des champignons de 2009 aux Archives Départementales de l’Ain nous montre que nous ne sommes pas à l’abri d’une catastrophe qui est bien souvent due à des « erreurs » humaines.
Malgré toutes précautions que nous prenons aujourd’hui pour permettre à nos enfants de lire les documents anciens demain, que leur restera t-il ? Des serveurs de plusieurs milliards d’octets remplaceront-ils des kilomètres de rayonnages ?
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