La diffusion à la télévision de la nouvelle mini-série Racines est l’occasion pour moi de me lancer dans la critique d’un livre… que je n’ai pas lu. Je sais d’avance ce que vous allez penser : « Ouais… c’est un blog sur l’histoire locale et la généalogie et tu arrives là, la bouche en cœur, pour nous faire la pub d’un bouquin, et en plus tu vas mettre un lien affilié Amazon ! » Je sais ! Mais rassurez-vous, il s’agit d’un livre qui est intimement lié à la généalogie puisqu’il s’agit de Racines (Roots en version originale) d’Alex Haley qui est paru en 1976.
Racines (par Alex Haley)
Peut-être vous souvenez vous de la série télévisée de la fin des années 70 ? Elle nous racontait l’histoire de Kunta Kinte, un jeune africain enlevé à son pays natal pour être vendu comme esclave aux États-Unis, dressant ainsi le portait sans concession d'une famille d'esclaves afro-américains sur trois générations, avec pour toile de fond les grands événements fondateurs des Etats-Unis comme la Guerre d'indépendance (1775-1883) ou la Guerre de Sécession (1861-1865). Toujours pas ? Alors peut-être qu’une image vous aidera…
La naissance de Kunta Kinte
Je sais que Racines a été sujet à de nombreuses controverses et que son auteur a été accusé de plagiat. Des généalogistes et des historiens ont repris les recherches d’Alex Haley (1921-1992), et affirmé qu’il y a beaucoup d’incohérences au niveau des dates mentionnées par l’auteur. Celui-ci avait toutefois reconnu que son œuvre était une fiction, et insisté sur le fait que Kunta Kinte était bien son ancêtre, né en Gambie. Il se basait sur le témoignage d’un griot, gardien des traditions en Afrique occidentale.
Pour ceux qui préfèrent les images, j’ai trouvé une petite vidéo sur le net. Il ne s’agit pas réellement d’une bande annonce mais plutôt d’un hommage à Kunta Kinte.
Racines (mini-série de 1977)
Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=zRtPRhG5gxE
J’ai trouvé ce livre un peu par hasard, lors d’une bourse aux livres qui a eu lieu à Valenciennes en novembre 2015, mon œil a été attiré par la grosse couverture marron et tel la force dans Star Wars, mon instinct de généalogiste a pris le contrôle de mon corps et je me suis réveillé quelques heures plus tard chez moi, avec Racines sous le bras. Je pense que c’est le rêve intime de tout généalogiste que de voir publier un jour un roman qui raconterait l’histoire, même un peu romancée, de sa famille sur quelques générations. Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, certaines branches ressembleraient assez au Germinal d’Emile Zola.
Comme je le disais plus haut, je n’ai pas encore lu ce livre (Je suis actuellement sur un autre livre, écrit par Stephen Hawking, Roots est le prochain sur ma liste). Pour conclure, j’ai donc choisi de vous retranscrire le texte écrit sur un petit morceau de papier que j’ai trouvé à l’intérieur : « Le livre d’Alex Haley est cependant beaucoup plus que l’histoire de sa famille. Il a écrit en même temps l’histoire de 25 millions d’Américains d’origine africaine, leur restituant, par là même, un héritage culturel que l’esclavage leur avait ôté, en même temps que leur nom et leur identité. Toutefois, Racines ne parle pas seulement des Noirs ou des Blancs. C’est un livre qui s’adresse aux gens de toutes races et de tous pays, car l’histoire que raconte Alex Haley est le plus éloquent témoignage jamais écrit sur l’invincibilité de l’esprit humain. ».
Si vous êtes une fidèle lectrice ou un fidèle lecteur de mon blog, vous savez sans doute que je suis plutôt râleur, peut-être vous souvenez-vous de l’affaire du copyright généalogique? J’aime être différent, montrer que je ne rentre pas dans le même moule que tout le monde. Pourtant, j’ai choisi de vous écrire un petit article «spécial Noël». Je vais être honnête, le plus dur a été de trouver un sujet à traiter, sachant que je n’avais pas envie de vous parler de la Crèche et du Père Noël. C’est en cherchant dans mes archives privées que j’ai eu le déclic : vous raconter l’histoire du Temple de l’Église Réformée de Valenciennes, situé à quelques pas de la Bibliothèque Municipale.
Le temple protestant
(au fond à gauche)
(source : Archives de Valenciennes)
Pour la petite histoire, j’ai eu la chance de pouvoir le visiter lors des dernières Journées du Patrimoine. Pris par le temps, j’avais juste eu le temps de visiter la Bibliothèque des Jésuites, l’auditorium Saint-Nicolas, la maison Scaldienne de la rue de Paris, l’Hôtel du Carondelet (la plus veille maison de Valenciennes) et enfin le Temple de l’église protestante de Valenciennes qui va nous intéresser aujourd’hui. Le texte qui suit cette introduction est issu d’une brochure.
En 1865, la communauté protestante était trop nombreuse pour être contenue dans une maison. Un local fut loué pour les réunions Place de l’Hôpital à Valenciennes, dans un quartier peu fréquenté et à l’abri des manifestations hostiles. C’est à cette époque que la Société Chrétienne du Nord, dont dépendait l’église de Valenciennes, plaça à son service le Pasteur Pierre Massot (le poste fut reconnu par l’État en 1875). Mais très vite, la communauté ressentit le besoin d’avoir un lieu de rassemblement qui lui fût propre. Et c’est le 28 novembre 1875 que fut achetée une maison à usage de ferme (la Ferme Miroux) en vue de la construction du temple.
Le temple protestant
(source : Archives de Valenciennes)
Le 31 juillet 1878 par décret de Mac-Mahon, Président de la République le consistoire est autorisé à ratifier l’acquisition faite en son nom. On construit alors le temple, ainsi qu’une école de filles, et la maison d’habitation fut exhaussée pour servir de presbytère. C’est le lundi de Pentecôte 1879 que le Pasteur Adolphe Frunk inaugura le nouveau temple.
Une partie de l’ensemble immobilier est construit au dessus du Vieil-Escaut. C’est le 28 aout 1866 que l’autorisation a été donnée de construire 2 voûtes en maçonnerie sur la rivière du Vieil-Escaut. Ces coûtes en maçonnerie de briques présentent un largeur de 8,05 mètres entre les pieds droits qui sont établis parallèlement à l’axe du Vieil-Escaut et la clé de voûte en arc de cercle est placée à 2 mètres au dessus du niveau de navigation dans le bief de Fresnes. La surface ainsi construite est de 145 mètres carrés.
Joyeux Noël à tous !
Cette semaine, je vous propose de grimper dans ma DeLorean pour faire un voyage de 200 ans dans le passé. Nous sommes à Condé (qui deviendra Condé-sur-l'Escaut seulement en 1886), une commune du Hainaut d'un peu moins de 6000 habitants qui est passée sous domination française depuis le traité de Nimègue de 1678.
C’est là que nous faisons connaissance avec Georges Joseph BLONDEAU, un batelier né le 23 novembre 1783 à Condé. Fils de Georges Joseph, maître batelier de Condé, et de Jeanne GUERDAIN, il est baptisé dès le lendemain par le père Bertrand DELVALLEE, vicaire de la paroisse. Son parrain est Jacques Philippe HOUZE, maître batelier de Mons originaire de Fresnes-sur-Escaut, sa marraine est Agnès DELVALEZ, négociante originaire de la paroisse de Condé. Georges est le frère de ma sosa n°487. (Si j’ai bien compté, ça fait de lui mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-oncle ^^)
Acte de baptême de Georges
(source: Archives Départementales du Nord)
Je n’ai trouvé aucune trace d’un mariage ou d’une quelconque descendance en ce qui concerne Georges en fouinant dans les archives de l’époque. Les bateliers étant très mobiles, les recherches les concernant ne sont jamais très faciles. On trouve souvent dans une même famille, des enfants nés à des centaines de kilomètres l’un de l’autre, parfois même dans des pays différents. Peut-être que Georges n’a tout simplement pas eu le temps de fonder une famille?
Pendant ce temps, à Nord-Libre, le nom révolutionnaire de Condé, la vie essaie de continuer. Le 10 juillet 1793, après un blocus de 92 jours et un bombardement de la ville depuis Vieux-Condé qui est un peu plus élevée, les troupes autrichiennes, menée par François de Saxe-Cobourg, finissent par occuper la ville de Georges qui sera libérée par le Général Schérer le 3 septembre 1794.
Extrait des registres de matricules du 72e RI de ligne
(source: Ministère de la Défense - Mémoire des Hommes)
Le registre des matricules du 72e Régiment d’Infanterie de Ligne nous apprend que Georges fait partie des conscrits de l’an XIII (1804), il arrive à son régiment le 8 floréal de la même année et y devient fusilier. A la fin de l’année 1805, le 72e, qui fait partie de la Grande Armée, était basé au camp de Gauche de Boulogne, qui se trouvait sur la rive gauche de la Liane, près d’Outreau, dans le Pas-de-Calais. Ce régiment a été créé par tirage au sort du 25 ventôse an IV à partir de la demi-brigade des Lombards (ex 199e demi-brigade). Lors de la Première Restauration, le 72e régiment d'infanterie de ligne recevra le numéro 66.
Plan de Boulogne
(source : Gallica/BNF)
Le 16 février 1807, Georges devient grenadier. Pendant le Premier Empire, les régiments d’infanterie de ligne étaient divisés en 2 à 4 (très rarement 5) bataillons, eux-même divisés en 6 compagnies réparties de la façon suivantes: 1 bataillon de grenadiers, 1 bataillon de voltigeurs et 4 bataillons de fusiliers. La mutation dans une compagnie de grenadier était une récompense et la solde et l'équipement y était supérieurs, les grenadiers continuant à porter des sabres, alors que les fusiliers devaient se contenter de la baïonnette.
Grenadier en 1807-1808
d'après la suite dite de Otto de Bade (Kolbe)
(source : http://frederic.berjaud.free.fr/)
Georges BLONDEAU est tué d’un coup de feu le 14 juin 1807, quelques mois avant ses 24 ans, pendant la Bataille de Friedland (Pravdinsk en Russie) qui marque la fin de la Quatrième Coalition.
Déroulement de la bataille de Friedland
(source: Académie de West Point)
Déroulement de la bataille de Friedland
(source: Académie de West Point)
Déroulement de la bataille de Friedland
(source: Académie de West Point)
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