Genealexis

Histoires d'hier et d'aujourd'hui...

Album d'ancêtres

Il y a quelques années, j'avais écrit un article où j'expliquais comment j'étais "remonté" jusque l'un de mes ancêtres ayant vécu au VIIe siècle . J'ai le souvenir qu'il avait déclenché une petite polémique, certaines personnes m'avaient par exemple demandé si j'avais les actes de naissances de Baudouin V de Flandres ou celui d'Hugues le Grand. De rage, j'avais enlevé l'article. Non pas que j'étais blessé, disons plutôt que j'étais révolté de voir qu'il existe parmi les généalogistes des personnes qui ne jurent que par l'état-civil, qu'ils considèrent comme une valeur sûre. Ont-ils oubliés qu'il existe d'autres sources ? Il faut juste tenir compte de ce que j'appelle le "degré de certitude". Par exemple pour la branche dont je vous parle ici, qui nous emmène d'Alexis AMAND (moi) à Lambert DE HAYES qui a vécu au VIIe siècle après Jésus-Christ, les données des générations 1 à 18 sont plus sûres et fiables que celles des générations 19 à 28 qui a leurs tours sont plus fiables que celles des générations 29 à 43. Pour simplifier, j'ai séparé la branche en 4 parties, selon les sources utilisées.

J'ai bien conscience que plus on remonte dans le temps, plus certaines données peuvent et doivent être considérées comme hypothétiques, mais je pense aussi qu'en tant que généalogistes nous n'avons pas le droit de les ignorer.

Etat-civil (dont registres paroissiaux)

1) Alexis AMAND
2) Serge AMAND - Marie Claire FIEVET
3) Adolphe AMAND - Noëlla JOLY
4) Adolphe AMAND - Elise BRASSEUR
5) Adolphe AMAND - Eva QUINTIN
6) Adolphe AMAND - Antoinette BROUETTE
7) Adolphe AMAND - Marie Reine VALLEE
8) Romain AMAND - Désiré Sophie VILAIN
9) Jean Joseph AMAND - Alexandrine DEBIEVE
10) Gabriel DEBIEVE - Marie Antoinette PIERARD
11) Michel DEBIEVE - Anne thérèse DEHENIN

Livre "Les Rinchon de Thulin et leurs alliances"

12) François DEHENIN - Marie PREVOST
13) Henry DE HAYNIN - Marie TESTART
14) Balthazar DE HAYNIN - Anne LELEU
15) Pierre DE HAYNIN - ?
16) Pierrard DE HAYNIN - ?
17) Thierry DE HAYNIN - ?
18) Thierry DE HAYNIN - Marie DE MAFFLES

Documents issus du groupe Yahoo des DE HAYNIN dont ceux sur les DE HAYNIN de l'est du Valenciennois.

19) Jean Brognart DE HAYNIN - ?
20) Jehan Bastart DE HAYNIN - ?
21) Jean Brognart DE HAYNIN - Marie DE ROISIN
22) Jean Brognart DE HAYNIN - Marie DE POTTE
23) Etienne DE HAYNIN - Marie DU BREUCQ
24) Waltier DE HAYNIN - ?
25) Brogniart DE HAYNIN - ?
26) Waltier DE HAYNIN - ?
27) Gossuin DE HAYNIN - ?
28) Etienne DE HAYNIN - Rose DE MONS (fille de Gossuin III qui suit)
29) Gossuin III DE MONS - Béatrix DE RUMIGNY

"Provinces, Pays, and Seigneuries of France" Par Paul D. Abbott (1981)

30) Hugues DE RUMIGNY et Alix DE HAINAUT (fille de Baudouin II qui suit)
31) Baudouin II DE HAINAUT (comte de Hainaut et de Valenciennes de 1070 à 1098) et Ide DE LOUVAIN
32) Baudouin VI DE FLANDRES dit de Mons (Comte de Flandre de 1067 à 1070, et Comte de Hainaut de 1051 à 1070) et Richilde DE HAINAUT

"Les carolingiens, une famille qui fit l'Europe" de Pierre Riché (1983)

33) Baudouin V DE FLANDRES dit Le Pieux (Comte de Flandre de 1035 à 1067) et Adèle DE FRANCE (fille de Robert II de FRANCE)
34) Robert II DE FRANCE (Roi des Francs de 996 à 1031) et Constances d'ARLES
35) Hugues CAPET (Roi des Francs de 987 à 996) et Adélaïde D'AQUITAINE (descendante de Rollon, 1er Duc de Normandie)
36) Hugues LE GRAND et Edith DE WESSEX
37) Robert Ier DE FRANCE (Roi des Francs de 922 à 923) et Béatrice DE VERMANDOIS
38) Robert D'ANJOU dit Le Fort (Marquis de Neustrie, Comte de Tours et d'Anjou) et Adélaïde D'ALSACE
39) Robert III DE HESBAYE - 
40) Robert II DE HESBAYE - ?
41) Thurimbert DE HESBAYE - ?
42) Robert Ier DE HESBAYE - ?
43) Lambert DE HAYES - ?

Tout bon généalogiste sait qu’une recherche ne doit pas se baser uniquement sur les actes d’état-civil ou sur les registres paroissiaux. Il faut savoir utiliser d’autres sources comme les recensements de population, les dossiers militaires, les archives notariales et que sais-je encore. Si, comme moi, vous parcourez les forums et des groupes de discussions que l’on trouve un peu partout sur le net, vous entendrez souvent parler de fonds ou de séries qui sont bien souvent déboussolant pour les généalogistes débutants. Pourtant, il suffit parfois d’une petite recherche au bon endroit et d’un peu de hasard…

Je sais que ce n’est pas la meilleure des méthodes de recherches, mais il m’arrive de temps en temps de lancer une recherche dans Gallica en utilisant le nom et le prénom de mes ancêtres. J’ai toujours l’espoir  de trouver un article de presse ou une citation dans un quelconque ouvrage. C’est ce que j’ai fait il y a quelques mois avec Martin DESPATURES (aïeul à la 11e génération), un bourgeois de Lille qui a vécu au début du XVIIIe siècle.

Le titre de Bourgeois de Lille est apparu dès les origines de la commune de Lille. Le bourgeois de Lille se définie juridiquement comme le membre d’une communauté urbaine privilégiée. Ce titre s’obtenait soit par transmission l’année du mariage (par relief),  soit en s’acquittant d’un droit (par achat) de 25 livres 10 sols dont 15 livres parisis à la ville de Lille et le reste à divers responsables locaux. Le statut de bourgeois de Lille offrait de sérieux avantages, par exemple quiconque l’obtenait devenait uniquement justiciable de ses pairs (les échevins), il était affranchi de saisies ou prises de corps, à jours fixes au moins, durant le quart de l’année, s’il était attaqué ou en danger, il criait « Bourgeoisie » et tous lui devaient aide, quitte à se faire payer par la Commune.  Dans le cas de Martin, il s’agit de la bourgeoisie par relief car son père est bourgeois de Lille lui aussi.

Quand j’ai vu apparaitre les résultats de ma recherche sur le site de la BNF, j’ai tout d’abord cru qu’il s’agissait d’un homonyme, jusqu’à l’ouverture d’un livre intitulé « chronique d'une maison lilloise », écrit par L. Quarré-Reybourbon et lu à la Sorbonne le 8 avril 1885. En feuilletant virtuellement le livre, j’ai découvert que les parents et l’épouse de Martin DESPATURES correspondait avec les données que je possède sur le couple. Pas de doute, ce livre parle de mes ancêtres.

 

chronique d'une maison lilloise

Le livre par L. Quarré-Reybourbon

 

Comme dans une pièce de théâtre, faisons d’abord connaissance avec les personnages. Martin DESPATURES, un marchand de toile, est né le 10 octobre 1685 à Marcq-en-Barœul. Il est le fils de Pierre (Bourgeois de Lille aussi) et de son épouse Anne FRANCHOMME. Le 5 aout 1720, Martin s’uni religieusement à Marie Claire DUMOUSTIER à Lille (voir document ci-dessous). Marie Claire est la fille de parents que je ne connais pas encore.

 

acte de mariage entre Martin Despatures et Marie Claire Dumoustier

Acte de mariage DESPATURES-DUMOUSTIER (1720)

 

La maison « Beau Soleil » (indiquée par une flèche rouge sur le plan) est issue de la location et de la division en 17 lots de terrains situés autour de l’église Saint-Etienne en 1455. Des maisons dans le style hispano-flamand sont bientôt construites.  

 

plan du quartier

Plan du quartier

 

Je ne vais pas vous faire ici le détail des propriétaires qui s’y sont succédé. Pour faire bref, disons que la maison était connue sous le nom de « soufflet d’argent » depuis le XVe siècle. Par acte du 28 juillet 1676, elle passe dans les mains de la famille POLLET qui détruit le « soufflet d’argent » pour le remplacer par le « Beau Soleil » où Pierre POLLET installe son commerce de drap.

Le 3 novembre 1721, un bail est accordé pour la maison « Beau Soleil » par la demoiselle POLLET, fille de feu Pierre à Martin DESPATURES et son épouse Marie Claire DUMOUSTIER sous la caution de Charles DUMOUSTIER qui s’était alors engagé pour le paiement des 3 premières annuités.

Pendant les premières années qui suivent l’installation de la famille DESPATURES dans la maison « Beau Soleil », les premiers enfants du couple voient le jour : Marie Josèphe Cécile  (1721), Philippe Joseph (1723), Louis Joseph (1724), mon aïeule Marie Anne (1726), Henri Louis (1729), Marie Claire Angélique (1732), Marie Angélique Joseph (1735) et enfin Augustin Evrard Joseph (1739). Nous sommes au XVIIIe siècle, je pense qu’ils sont donc nés dans la maison, mais rien n’est sûr car je dispose d’aucune preuve pour le confirmer. Par  contre, ils ont tous été baptisés dans l’église Saint-Etienne qui été située derrière  chez eux.

Le 16 janvier  1755, suite au décès de Melle POLLET (qui s’est depuis remariée, mais pour simplifier je la laisse sous son nom de jeune fille) la maison change de propriétaire et passe dans les mains de Monsieur  Pierre DUPONT à qui elle est vendue suite à des enchères pour la somme de 13562 florins et 8 patards. Martin DESPATURES doit remettre la maison « à la Saint Jean » de la même année moyennant  une indemnisation comme il en est de coutume à Lille à l’époque. En effet, Pierre avait obtenu le consentement de Martin pour  la résiliation du bail qui devait durer jusqu'à la Saint-Pierre 1758, et lui donne de ce chef une indemnité de 159 florins.

Martin DESPATURES est décédé quelques années après avoir quitté la maison « Beau Soleil », le 6 aout 1767. Il est inhumé dans la petite nef vis à vis de la chapelle Saint-Jacques.

 

acte d'inhumation de Martin Despatures

Acte de sépulture de Martin DESPATURES (1767)

 

Son épouse Marie Claire DUMOUSTIER le rejoint le 2 janvier 1780 à l’âge respectable pour l’époque de 82 ans. Elle est inhumée dès le lendemain « dans le cimetière de la paroisse de la Magdeleine du faubourg présens » (Saint-Etienne).

Acte d'inhumation de Marie-Claire DUMOUSTIER (1780)

 

la maison beau-soleil en 1780

La maison « Beau Soleil » et l’église Saint-Etienne en 1780
(D’après un tableau de Louis Joseph WATTEAU)

 

Les observateurs auront noté la présence d’une église derrière la maison en 1780, il s’agit de l’église Saint-Etienne  dont j’ai déjà parlé plus haut et qui sera brulée ainsi que les maisons avoisinantes (dont une partie de la maison « Beau-Soleil ») lors du siège de la ville de Lille  par les autrichiens commandés par Albert de Saxe-Teschen au début de l’automne 1792, comme en témoigne M. VERSTRAETE le 2 octobre de la même année :

 

témoignage sur le bombardement de Lille en 1792

 

Le 5 juillet 1827, la maison est vendu à Monsieur CLAINPANAIN,  horloger, qui en était le locataire depuis un acte du 12 Floréal an XII (2 mai 1804).L’horloger décide d'agrandir en surélevant le bâtiment d'un 3e étage et d’un fronton qu'il fait décorer d'un soleil de cuivre doré dont les yeux à eux seuls coutèrent 60 francs. Depuis, La maison « Beau-Soleil » a su traverser les époques :

 

La maison beau soleil en 1855

La maison « Beau Soleil » en 1855

 

La maison « Beau Soleil » de nos jours

Il y a quelques mois, sur un forum d’informatique, un internaute m’a dit que mon site est cool (vive moi) mais il n’a pas trouvé les informations qui concernent mes recherches généalogiques. De vous à moi, il suffit de cliquer sur « ma généalogie » dans le menu,  peut-être que c’est peut-être un internaute pas très doué.  Je tiens cependant à lui dédicacer cet article qui est consacré au frère de l’un de mes ancêtres qui fut un héros du 66e régiment d’infanterie de ligne. C’est la première fois que je m’essaie à l’écriture d’une mini-biographie, j’espère que je serais à la hauteur.

Jean-Baptiste Fulgence BALTAZART est né le dimanche 1 janvier 1775 à Grandpré, une petite commune rurale située dans les Ardennes à quelques kilomètres de Vouziers. Il est le fils légitime de Jean-Baptiste, un ouvrier, et de son épouse Marie Marguerite GAYET. Jean-Baptiste commence  sa carrière militaire comme réquisitionnaire à 18 ans, le 23 aout 1793 lorsqu’il rejoint le 5e Bataillon de Seine et Oise à Sedan, Bataillon qui deviendra quelques années plus tard la 109e demi-brigade qui sera elle-même intégrée au 21e Régiment d'Infanterie de ligne par la suite.

A peine enrôlé, le voilà parti pour 10 ans de campagne en Prusse. Il passera successivement du grade de caporal (Le 24 thermidor an XI) à celui de sergent (le 30 vendémiaire an XI). Il participe aussi aux batailles de la Stockach (le 3 floréal an VIII) et de Feldkirch (2 germinal an VII) en Allemagne, durant lesquelles il est blessé de plusieurs coups de feu et de sabre. Il est fait prisonnier par les autrichiens le 3 floréal an VIII avant d’être libéré le 15 brumaire an IX.

Le 12 pluviôse an XIII, Il est transféré au 66e Régiment d'Infanterie Légère où il deviendra sous-lieutenant « porte-aigle »  le 29 avril 1811. Le porte-aigle, officier qui dans les armées de l'empire français portait l'aigle du régiment, avait été créé par un décret impérial du 18 février 1808.

Le 22 juillet 1812, Pendant la bataille des Arapiles, appelée bataille de Salamanque par les britanniques, qui voit s’affronter  français, portugais, espagnols et britanniques, il est foulé au pied par la cavalerie anglaise mais réussi tout de même à sauver l'aigle du 66e régiment d'infanterie de ligne et reçoit pour cette action la légion d'honneur. Il terminera sa carrière en devenant lieutenant « porte-aigle » au 66e Régiment d'Infanterie de ligne  le 17 juillet 1813, puis capitaine « porte-aigle » dans le même régiment le 26 octobre 1813.

la bataille des arapiles

 

Jean-Baptiste prend sa retraite le 20 juillet 1814, à l'âge de 39 ans à cause des diverses blessures qui lui ont causé des infirmités et se retire à Grandpré.

Bibliographie

Au cours de mes recherches généalogiques, j'ai souvent eu l'occasion de découvrir que certains souvenirs étaient erronés ou que dernière une personne, il se cache en réalité une autre personne.  Pour mieux vous faire comprendre, je vous propose un exemple concret: une portion de ma branche maternelle. Quand j'ai commencé mes recherches, au milieu des années 90, j'ai posé des questions à mon grand père maternel. J'ai voulu savoir comment se nommaient ses grands-parents, si il avait connu ses arrières-grands, bref, tout ce qui passait dans ma tête de généalogiste débutant. Avec émotion, il me parlait de son grand père Charles, qui portait le même prénom que lui  ou encore de ce mystérieux Père Jules que j'imaginais comme un vieillard barbu. Voici ce que ça donnait à l'époque :

  • Charles FIEVET (sosa 6, mon grand-père)
  • Kleber FIEVET (sosa 12, mon arrière-grand-père)
  • Charles FIEVET (sosa 24, mon arrière arrière-grand-père)
  • Jules FIEVET (sosa 48, mon arrière arrière-grand-père)

Pendant quelques années, travaillant sur d'autres branches de mon arbre, j'ai considéré ses données comme acquises et je les ai laissées un peu de côté, surtout que j'avais en ma possession une photo de famille (prise vers 1923) avec quelques annotations, photo dont je vous ai déjà parlé.

Il y a quelques mois je me suis lancé à la conquête de cette branche, profitant de la mise en ligne de l'état-civil de nord. C'est alors que j'ai découvert que Jules s'appelait en réalité Charles.

  • Charles Kleber Henri FIEVET (sosa 6, mon grand-père)
  • Kleber Camille FIEVET (sosa 12, mon arrière-grand-père, le 1er à gauche sur la photo)
  • Charles Augustin FIEVET (sosa 24, mon arrière arrière-grand-père, le 4e en partant de la gauche sur la photo)
  • Charles Jules FIEVET (sosa 48, mon arrière arrière-grand-père, le 2e en partant de la gauche sur la photo)

Je me suis aussitôt demandé pourquoi Charles se faisait appeler Jules ? J'ai entendu dire que c'était une pratique courant à l'époque d'utiliser son 2e prénom dans la vie de tous les jours. Ok... mais je n'ai pas encore compris pourquoi Henri, le frère de Kléber, s'appelait en réalité Charles Jules Henri FIEVET. J'ai rencontré le même genre de situation dans ma branche paternelle, "Grand Père Joseph" qui s’appelait en réalité Druon Joseph.

Ceux qui visitent régulièrement mon blog, connaissent sans doute l'histoire de ma cousine Rosa AMAND (1883-1949) qui a traversé l'Atlantique en 1908 à bord du bateau "La Lorraine", pour partir vivre aux Etats-Unis avec son époux Paul JOSSON (1881-1946) et leur fils Robert (sinon cliquez ici pour relire l'histoire). Le 27 janvier 1913, quelques années après leur installation à Coalgate (dans l'Oklahoma), Robert aura un petit frère Eugène, nommé ainsi en hommage au père de Paul. Malheureusement, Eugène a eu une vie un peu courte puisqu'il meurt en 1933 à l'âge d'à peine 20 ans. J'ai eu la chance de pourvoir correspondre pendant quelques mois avec une généalogiste américaine , nommons là Miss S., qui m'a fait parvenir des coupures de presse liées à la famille JOSSON. Partant de ces extraits de journaux, j'ai pu me procurer l'acte de décès d'Eugène (cliquez dessus pour l'agrandir) :

Acte de décès de Eugène Josson à Big Spring au Texas

Acte de décès d'Eugène Josson

 

Le corps sans vie et en décomposition d'Eugène a été retrouvé dans un wagon de Big Spring au Texas en juin 1933. Si vous êtes un peu curieux, que vous avez jeté un petit coup d'oeil, et que surtout vous parlez l'anglais, vous n'avez pas été sans remarquer la cause du décès : "Wound on head inflicted by some unknown person" ce qui signifie "Plaies sur la tête infligées par une personne inconnue". En clair, sa mort ne serait pas un accident, mais plutôt une agression. En cherchant un peu plus (toujours avec l'aide de Miss S.) j'ai pu me procurer les coupures de presse suivantes, issues du "Big Spring Daily Herald" du 22 juin 1933 pour la première et du "Morning Avalanche" du 23 juin 1933 (comme tout à l'heure, vous pouvez cliquer pour les agrandir).

coupure de presse

Quand il a été agressé Eugène était en route vers Chicago, où il voulait voir l'exposition "Century of Progress. C'était  le nom d'une Exposition universelle qui s'est tenue à Chicago de 1933 à 1934 pour célébrer le centenaire de la ville. Le thème de la foire était l'innovation technologique. Sa devise était "la science trouve, l'industrie applique, l'homme s'adapte" et son symbole architectural le Sky Ride, sorte de téléphérique qui permettait d'aller d'un côté de la foire à l'autre.

l'expo world's fair de chicago en 1933

L'affiche de l'exposition

 

le skyride de chicago pendant l'exposition de 1933

Le Sky Ride

 

Mais revenons à Eugène. Que faisait-il au Texas alors qui devait faire le trajet Charleroi (Pennsylvanie) - Chicago (Illinois)? A titre de comparaison, c'est un peu comme si il avait été retrouvé mort à Marseille alors qu'il devait faire le trajet Paris-Lille. Selon la presse de l'époque, la violence de l'agression a été telle que son corps à pu être identifié uniquement grâce à une bague portant la mention "C. H. S. 1932" et les initiales "A. R." que lui avait donné son amie Anna Revela.