Heureusement que le public n’a pas accès à tous les bâtiments des archives départementales de la Drôme. Pour des soucis de préservation, de confidentialité, mais aussi parce que c’est un véritable labyrinthe. Il est bon d’y avoir des guides passionnés. Avec les dix niveaux et les 29 kilomètres de documents, il faut être « rigoureux, méticuleux et avoir un esprit de synthèse pour être archiviste », selon Isabelle Boullay, responsable du pôle publique.
Ici, l’organisation prime. Pour qu’un document arrive dans la salle de lecture, entre les mains d’un passionné de généalogie ou d’un historien, il ne faut pas s’emmêler dans les cotes. Des rangées, du sol au plafond, de boîtes, de documents enveloppés dans du papier kraft, ceint de ficelles, ou tout simplement entreposés tels quels. C’est un “magasin”. Il y en a neuf, un par étage.
Des vieux documents qui attendent, encore, et encore...
Chaque forme de stockage est propre à son époque. Les normes d’archivage évoluent, et les 31 employés ne voient pas le bout de l’étagère. Intégrer les nouveaux documents, définir ce qui va être archivé et ce qui va être détruit, car « qui dit conserver, dit attribuer une place, et nous ne sommes pas extensibles », signale Coraline Raguin, chargée de l’action culturelle. Puis classer, mettre en boîte... Alors les documents qui ne répondent pas aux normes de classement du XX Ie siècle attendent, encore un peu, que quelqu’un s’occupe d’eux. Les archives proviennent spécifiquement des administrations du département, de l’an 1086 à 2009. Dans les magasins, il fait environ 18 degrés et l’air y est constamment renouvelé, « pour que la poussière ne se dépose pas sur les documents, c’est ce qui altère le plus le papier », explique Coraline Raguin.
Aujourd’hui, les archivistes ont opté pour des boîtes solides, ignifugées, imperméables « peut-être même résistantes au 22 long rifle » s’amuse la directrice adjointe, Alice Tosan. Mais les employées s’inquiètent de la qualité des archives actuelles, « certains services administratifs ont supprimé le papier. Ce ne sont plus que des bases de données. Nous traversons une époque charnière, nous devons imaginer le nouveau métier d’archiviste. observe Isabelle Boullay. Ce qui est certain, c’est que les historiens retrouveront la Bulle de 1086 ».
Au rez-de-chaussée, tout au fond à droite, se trouve le lumineux atelier de reliure et de restauration préventive. « Ça fait 25 ans que je suis là, j’en ai vu passer des documents. Le problème, c’est que la restauration, c’est très long. Alors on fait de la conservation préventive. On nettoie, on défroisse, pour effectuer un transfert de support. Le photographe prend des clichés pour numériser les archives non consultables ». raconte, avec une pointe de frustration dans la voix, le relieur, Catherine Journet. « Je suis frustrée d’avoir abandonné ce beau métier. Mais c’était déprimant de relier et restaurer un livre. Cela me prenait un mois, et c’était une goutte d’eau dans l’océan ». La reliure, une goutte d’eau dans l’océan
Sylvie Prezel est en renfort pour 10 mois. Avec son mini-fer à repasser, elle déplie les pages d’un vieux document.
« Depuis sept ans, nous travaillons sur la série des notaires. Le problème c’est qu’ils doivent nous transmettre leurs archives au bout de 75 ans. Les documents sont très abîmés, moisis » et se sont les plus consultés. « Nous traitons les inconsultables. Il y a 30 000 documents, nous en avons restauré 9 000... J’aime le papier. Je suis servie » !
Mais Catherine Journet s’inquiète, elle aussi, du devenir des archives. « Le papier actuel n’est pas durable, l’encre d’imprimantes encore moins. Je ne comprends pas que personne ne s’en inquiète. Nous savons que les CD et les disques durs ne sont pas fiables. Il faudrait qu’ils nous pondent un vrai support durable ! »
Voir toutes images sur le site officiel du Dauphiné
Les Archives départementales de Loire-Atlantique mettent en scène un procès exceptionnel qui se déroula pendant 12 jours dans l’ancien tribunal de Nantes. En mars 1931 furent jugés 14 habitants de Cayenne accusés d’avoir participé aux violences (six morts) qui avaient secoué Cayenne en 1928. Les avocats firent le procès de l’administration coloniale, et de la fraude électorale. Tous les accusés furent acquittés. L’exposition fait revivre le procès de façon spectaculaire et émouvante, avec de nombreux documents et objets d’époque, dont le banc des accusés (photo). Du 9 février au 26 juin aux Archives, 6, rue de Bouillé à Nantes. En avril se déroulera un colloque auquel participera l’historien André Bendjebbar, qui a retrouvé les pièces du procès. Le programme des animations et les horaires sont consultables sur le site du conseil général www.loire-atlantique.fr
Le banc des accusés
Pourquoi, les 6 et 7 août 1928, la population de Cayenne s'est-elle révoltée ? Comment deux femmes et douze hommes, de 27 à 68 ans, se sont-ils retrouvés accusés de meurtres et de pillage en bande devant la cour d'assises de Nantes en 1931 ? En 1928, la Guyane française hérite des bagnards et autres rejetés de la République. Elle subit aussi la tyrannie de trois hommes avides de pouvoir et d'argent : le maire de Cayenne, Eugène Gober ; le gouverneur de la colonie assujetti à Paris ; le député blanc Eugène Lautier, parachuté le temps de la campagne électorale. Miséreuse, la population reporte alors tous ses espoirs sur Jean Galmot. Cet entrepreneur humaniste, qui se bat depuis plusieurs années contre l'esclavage politique, pour l'égalité citoyenne et économique, se représente aux élections législatives. Mais les résultats du scrutin, truqués, donnent Lautier vainqueur. Le décès suspect de Galmot, quelques semaines après la validation des votes par la Chambre des députés, provoque un déferlement de violence à Cayenne. Six personnes sont lynchées par la foule et tuées. Révolte spontanée ou soulèvement organisé par un comité secret pour détruire les partisans de Gober et s'emparer du pouvoir ?
Un procès retentissant
Pour éviter de nouveaux heurts, le tribunal de Cayenne est dessaisi au profit de celui de Nantes, dans un souci d'impartialité. Fin septembre 1929, après une traversée de vingt jours, quarante-cinq personnes sont écrouées dans l'ancien port négrier. Pendant la détention provisoire, la presse locale donne une image très négative des quatorze inculpés finalement retenus : des êtres frustes aux mœurs débridées, à demi sauvages, extrémistes et violents. Au cours des douze jours d'audience, les avocats de la défense, dont Henry Torrès, Alexandre Fourny et Gaston Monnerville, vont faire prendre conscience aux jurés, mais aussi à la France entière, que les Guyanais n'étaient pas considérés comme des citoyens à part entière, mais de seconde zone. Dans une plaidoirie remarquée, Gaston Monnerville donne une orientation politique au procès en parlant d'esclavage et de colonialisme. L'acquittement est prononcé : les accusés étaient donc des boucs émissaires ; la Guyane, gangrenée par la fraude ; et les crimes, la conséquence du truquage des élections ! On reconnaît enfin les droits des colonisés. Le suffrage universel et les valeurs républicaines retrouvent enfin tout leur sens.
(source : Ouest France et France 5)
Le 5 novembre 1918, Le Figaro raconte la libération de Wargnies le Grand, un petit village du Nord de la France :
(...)de durs combats ont eu lieu ce matin aux environs du Quesnoy où l'ennemi a contre-attaqué en force; il a été repoussé par la division néo-zélandaise avec de grandes pertes en tués et en prisonniers. Nos troupes ont dépassé au sud et au nord cette ville fortifiée et se trouvent maintenant à plusieurs miles à l'est.
Sur la gauche, des trouves anglaises ayant étroitement poursuivi l'ennemi pendant sa retraite d'hier, l'ont attaqué ce matin et l'ont chassé de ses nouvelles positions sur la ligne de l'Aunelle. A l'est de cette rivière, la division de la garde s'est emparée de Preux-au-Sart et la 24e division a pris Wargnies le petit et Wargnies le grand. La 19e division à traversé l'Aunelle à l'est de Jenlain et, plus au nord, nos troupes tiennent Sebourg et Sebourquiaux.
Carte de Wargnies le Grand et sa région
(paru dans le même journal)
Les élèves ont planché sur la place des réfugiés de la guerre civile espagnole, dans l'Ain.
Dans le cadre d’un projet sur les mémoires des migrations dans la région Rhone-Alpes, deux classes de première du lycée Louis- Armand de Chambéry sont venues à Bourg-en-Bresse, vendredi, pour une journée d’information et de travail aux Archives départementales.
L’objectif est de réaliser un travail sur les réfugiés de la guerre civile espagnole. Cette journée a permis de montrer que la guerre civile, qui divisa l’Espagne entre 1936 et 1939, a été ressentie fortement en Région-Alpes et plus particulièrement dans l’Ain où 2 466 personnes avaient trouvé refuge.
La matinée fut consacrée à la visite des Archives départementales, puis à l’étude des conditions d’arrivée dans l’Ain des réfugiés espagnols.
L’après-midi était l’occasion de réaliser un travail plus approfondi sur le centre d’hébergement de Dortan. Puis les lycéens ont planché sur une étude sur l’implantation des réfugiés dans le département, principalement dans les communes bordant la voie ferrée.
(source : http://www.leprogres.fr/)
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