Genealexis

Histoires d'hier et d'aujourd'hui...

Histoire Locale

(source: Horizons n°27 - octobre 2017)

Lecelles possédait aussi une sucrerie, la sucrerie Bouchart. La production y débute en 1864 pour se terminer en 1914. Les Allemands, lors de la Première Guerre Mondiale, en ont fait un centre de munitions puis l'ont détruit lors de leur retraite, ainsi que les moulins de la commune et le calvaire. Le lieu devient ensuite les établissement Lecel, un dépôt de meubles qui fabriquera plus tard du mobilier scolaire et hospitalier pour finalement se transformer en literie. son activité cesse dans les années 60.

La sucrerie après le bombardement de novembre 1918

(source: Horizons n°27 - octobre 2017)

Jusqu'en 1931, un tramway à vapeur passait dans le village de Lecelles. Reliant Saint-Amand-les-Eaux à Hellemes, dans la métropole lilloise en deux heures, il s'arrêtait notamment à la gare de Lecelles, située sur l'actuelle route de Roubaix. Ses rails sont restés visibles jusque dans les années 50. Certains racontent que cette engin fut surnommé Jujules car ses deux premiers mécaniciens s'appelaient Jules. D'autres évoquent le son des deux coups de sifflet qui annonçaient son départ et son arrivée, faisant un son proche de "Jujules".

 

la gare de Lecelles sur une carte postale anciennes

 La gare de Lecelles
(Source: Bibliothèque de Valenciennes)

Notre voyage d'aujourd'hui commence sur le parvis de l'église du Sacré-Cœur, Avenue Dampierre, où a été élevé un monument dédié à Augustin DELBECQUE, curé de Maing, fusillé par les allemands le 17 septembre 1914 dans les premiers jours de la Première Guerre Mondiale. L'église a subi beaucoup de dommages au cours de la guerre de 1914-1918 et a dû être restaurée.

l'église du sacré-coeur de Valenciennes sur une carte postale ancienne
L'avenue Dampierre
(source : Delcampe) 

On continue avec la rue de Famars, ici détruite suite à la Grande Guerre. Elle figure parmi les plus anciennes rues de la ville de Valenciennes. Elle reprend le tracé d’une route présente dès l’antiquité qui reliait entre elles les villes de Famars, Valenciennes, Escautpont et Tournai. Avant 1810, elle porte le nom de rue Cambresienne.

La rue de Famars à Valenciennes sur une carte postale ancienne
La rue de Famars
(source : Delcampe) 

La Tour de la Dodenne est quant à elle un vestige des anciennes fortifications situé boulevard Carpeaux. Construite au XVe siècle, la Tour échappa au démantèlement des remparts et fut placée sous la protection du service des monuments historiques dès 1904. A l’origine, il avait un mâchicoulis au 2e étage de la tour. Cependant, Charles-Quint le fait raser en 1543 et le remplace par un toit en ardoise, aujourd’hui disparu.

La Tour de la Dodenne à Valenciennes sur une carte postale ancienne
La Tour de la Dodenne
(source : Delcampe) 

Le Boulevard Carpeaux a été bâti sur la partie des fortifications qui reliait la Porte de Famars à la Porte Cardon. Il doit son nom au sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux, né à Valenciennes le 11 mai 1827, et décédé à Courbevoie en 1875.

Le boulevard Carpeaux à Valenciennes sur une carte postale ancienne
Le boulevard Carpeaux
(source : Delcampe) 

Le Square Froissart a été aménagé à l'emplacement de l'ancienne Collégiale Saint-Gery en hommage au chroniqueur Jehan Froissart. Cette ancienne église fut la première rasée après la Révolution. La dernière messe y fut célébrée le 7 aout 1791. Trois de ses cloches destinées à la fonderie, furent cédées, sur leur demande, aux paroissiens de Flines-lez-Mortagnes.

Le Square Froissart de Valenciennes sur une carte postale ancienne
Le Square Froissart
(source : Delcampe) 

On termine cette série avec l'entrée de la rue de Lille à l'angle de la place d'Armes telle qu'elle apparaissait avant 1940, avec ses maisons à encorbellements qui ont disparu pendant l'incendie de mai 1940.

La rue de Lille à Valenciennes sur une carte postale ancienne
La Rue de Lille
(source : Delcampe) 

Si vous êtes une fidèle lectrice ou un fidèle lecteur de mon blog, vous savez sans doute que je suis plutôt râleur, peut-être vous souvenez-vous de l’affaire du copyright généalogique? J’aime être différent, montrer que je ne rentre pas dans le même moule que tout le monde. Pourtant, j’ai choisi de vous écrire un petit article «spécial Noël». Je vais être honnête, le plus dur a été de trouver un sujet à traiter, sachant que je n’avais pas envie de vous parler de la Crèche et du Père Noël. C’est en cherchant dans mes archives privées que j’ai eu le déclic : vous raconter l’histoire du Temple de l’Église Réformée de Valenciennes, situé à quelques pas de la Bibliothèque Municipale.

Le temple protestant, les académies et l'église de jésuite de Valenciennes sur une carte postale ancienne
Le temple protestant
(au fond à gauche)
(source : Archives de Valenciennes)

Pour la petite histoire, j’ai eu la chance de pouvoir le visiter lors des dernières Journées du Patrimoine. Pris par le temps, j’avais juste eu le temps de visiter la Bibliothèque des Jésuites, l’auditorium Saint-Nicolas, la maison Scaldienne de la rue de Paris, l’Hôtel du Carondelet (la plus veille maison de Valenciennes) et enfin le Temple de l’église protestante de Valenciennes qui va nous intéresser aujourd’hui. Le texte qui suit cette introduction est issu d’une brochure.

En 1865, la communauté protestante était trop nombreuse pour être contenue dans une maison. Un local fut loué pour les réunions Place de l’Hôpital à Valenciennes, dans un quartier peu fréquenté et à l’abri des manifestations hostiles. C’est à cette époque que la Société Chrétienne du Nord, dont dépendait l’église de Valenciennes, plaça à son service le Pasteur Pierre Massot (le poste fut reconnu par l’État en 1875). Mais très vite, la communauté ressentit le besoin d’avoir un lieu de rassemblement qui lui fût propre. Et c’est le 28 novembre 1875 que fut achetée une maison à usage de ferme (la Ferme Miroux) en vue de la construction du temple.

Le temple protestant de Valenciennes sur une carte postale ancienne
Le temple protestant
(source : Archives de Valenciennes)

Le 31 juillet 1878 par décret de Mac-Mahon, Président de la République le consistoire est autorisé à ratifier l’acquisition faite en son nom. On construit alors le temple, ainsi qu’une école de filles, et la maison d’habitation fut exhaussée pour servir de presbytère. C’est le lundi de Pentecôte 1879 que le Pasteur Adolphe Frunk inaugura le nouveau temple.

Une partie de l’ensemble immobilier est construit au dessus du Vieil-Escaut. C’est le 28 aout 1866 que l’autorisation a été donnée de construire 2 voûtes en maçonnerie sur la rivière du Vieil-Escaut. Ces coûtes en maçonnerie de briques présentent un largeur de 8,05 mètres entre les pieds droits qui sont établis parallèlement à l’axe du Vieil-Escaut et la clé de voûte en arc de cercle est placée à 2 mètres au dessus du niveau de navigation dans le bief de Fresnes. La surface ainsi construite est de 145 mètres carrés.

 

Joyeux Noël à tous !

Pour ma rentrée généalogique, je vais traiter d’un sujet qui concerne mes ancêtres et les vôtres. Comme les guerres, qui fauchent les hommes dans la fleur de l’âge, j’ai trouvé quelque chose qui a dû, je pense, toucher toutes les familles.

Parmi la foule d’ancêtres que collectionne un généalogiste, il y a parfois un individu qui sort du lot. Il peut s'agir d'une mère qui a eu une vingtaine d'enfants (à l’heure où j’écris ces lignes, mon record est 16 enfants pour un couple, et 18 enfants pour un homme avec 2 unions), d’un soldat qui a reçu une médaille à la suite d’un acte héroïque, d’un homme fusillé par les allemands dans la cave d’une villa de la Côte d’Azur pendant la Seconde Guerre Mondiale ou encore du cousin Henri qui était bagnard. Pour la première fois en un peu plus de 20 ans de recherches, 23 ans pour être précis, j’ai rencontré des personnes qui sont décédées pendant une épidémie. Dans le cas présent, il s’agit de l’épidémie de choléra qui a touché l’Europe a partir de 1830.

 

Le Choléra-morbus à Paris en 1832 par Honoré Daumier

Le choléra-morbus à Paris en 1832 (par Honoré Daumier)

Comme pour toute histoire que l'on raconte, je vais d'abord vous présenter l'héroïne : Choléra Morbus. Derrière ce doux nom se cache en réalité une gastro-entérite excessivement violente et dévastatrice causée par un bacille qui porte le joli nom de vibrio cholera. La contamination est orale, d’origine fécale, par l’eau de boisson ou des aliments souillés. La victime commence par être prise de vomissements et de diarrhées très violents, puis très vite, la victime se déshydrate, perd des éléments nécessaires au bon fonctionnement de son corps, comme par exemple certains sels minéraux. La moitié des malades meure dans les 3 jours.

 

Vibrio cholerae observé au microscope électronique à balayage

Vibrio cholerae observé au microscope électronique à balayage

Louison Maximilienne MESTER est décédée du choléra le 25 juillet 1832. La mention de la cause du décès est présente sur l'acte de décès disponible aux Archives Municipales de Quarouble mais est absente de la copie numérisée sur le site des Archives Départementales. Louison est née le 3 novembre 1796 à Saint-Saulve (Nord), fille naturelle de Marie Joseph MESTER. Le 16 mars 1825, elle devient, à la mairie de Saint-Saulve, la seconde épouse de Jean-Baptiste MASCART (1779-1866), arrière-petit-fils de mes aïeux Antoine MASCART et Michelle BRACONNIER (mes sosas n°644 et 645). Le couple formé par Louison et Jean-Baptiste aura 3 enfants : Louise Désirée (1826-1836), Henri (1829-1831) et Hubert (1831-1873). L’épidémie touche également Jacques Humbert JOLY qui est décédé le 24 juillet 1832, au domicile de son fils Augustin JOLY. Né le 26 mars 1721 à Quarouble (Nord), Jacques est le fils de mes ancêtres Antoine JOLY et Marie Jeanne MASCART (mes sosas n°640 et 641). Le 28 octobre 1782, Jacques épouse Prudence MASCART à l’église de Quarouble. Ensemble, ils auront 4 enfants : Augustin (né en 1791), Joséphine (née en 1794), Florentine (née en 1797) et enfin Béatrice (née en 1800).

 

La Route Nationale à Quarouble sur une carte postale ancienne

La Route Nationale à Quarouble

Comme Quarouble, de nombreuses villes européennes vont être durement frappées par des épidémies de choléra en 1832 et au cours du XIXe siècle. La maladie, qui est essentiellement liée aux mauvaises conditions sanitaires dans les villes, fait son apparition en Inde en 1826. Elle gagne Moscou et l’Empire Russe en 1830, y provoquant des émeutes puis progresse vers la Pologne et la Finlande. Le choléra atteint ensuite Berlin en 1831, la Grande Bretagne en février 1832, où elle provoque également des émeutes, et enfin la France en mars de la même année. L’épidémie touche certains grands noms du XIXe siècle comme Casimir Perier (président du conseil de 1831 à 1832), Sadi Carnot (Physicien français), Jean-Maximilien Lamarque (Général français), Georg Wilhelm Friedrich Hegel (Philosophe allemand) et bien d’autres.

Je suis en train de compiler des données sur le nombre de victimes du choléra dans le valenciennois en utilisant les chiffres paru dans « L’Echo de la Frontière » en 1832, mais j’ai encore besoin d’un peu de temps, je ne manquerai pas de vous tenir au courant.

Sources :

  • Mr et Mme G.L. (j’espère qu’ils se reconnaîtront)
  • Les Archives Départementales du Nord
  • Wikipédia
  • Le journal « L’Echo de la Frontière »
  • Site « Le journal des femmes »