Sans doute l'un des saints préféré des enfants. Evêque de Myre (Turquie), il a vécu au IVe siècle de notre ère et a assisté au Concile de Nicée de 325, premier concile oecuménique des Eglises chrétiennes. Vivant, il aurait fait revenir à la vie trois étudiants assassinés par un aubergiste attiré par leurs possessions. Et, après sa mort, aurait renvoyé auprès de sa famille un enfant enlevé par des pirates pour en faire l'esclave de leur roi.
Saint Nicolas représenté avec les 3 enfants
En occident, il est considéré par certains comme l'ancêtre du Père Noël et offre des présents aux enfants sages le 6 décembre, les autres recevant la visite du Père Fouettard. Saint Nicolas protège aussi les écoliers, les épiciers, les marins et les tonneliers. Nicolas est aussi célébré au sein de l'Eglise orthodoxe. Il est le saint patron des Russes et le protecteur des récoltes. Seule différence avec l'Occident ? C'est le 9 mai que les églises d'Orien rendent hommage.
(source : Horizons n°49 - décembre 2019)
Si, comme moi, vous vous intéressez à l'histoire locale, vous suivez sans aucun doute de très près les découvertes archéologiques qui précédent les aménagements urbains. D'ailleurs, je ne sais pas si vous vous souvenez mais il y a quelques années, je vous avais un peu parlé des fouilles préventives de Famars, juste avant la construction de ce qui allait devenir le technopole. Le soucis pour nous, les petits curieux de l'histoire, c'est que la plupart du temps les zones de fouilles sont fermées au public (je profite d'ailleurs de cet article pour vous rappeler que faire vos petites prospections est interdit). Il y a quelques semaines, j'ai découvert via Twitter qu'il était maintenant possible de visiter les zones de recherche de façon virtuelle, sans même prendre la peine de sortir de son salon. Alors je sais ce que vous allez me dire, Quid des pieds dans la boue ? Quid du plein air ? Quid du frisson de la découverte ? Je sais bien... mais honnêtement, je trouve que c'est une bonne alternative.
https://sketchfab.com/3d-models/fouilles-valenciennes-59-f3f21aef5d914bcb84fbe35e09d0586b
Les fouilles de mon exemple sont celles menées sur le chantier du futur cinéma de l'Arsenal, dans le centre ville de Valenciennes, par les services de la ville. Les archéologues ont exhumé les fondations d'une vaste demeure du XVe siècle. La demeure de la famille Lannoy, riche famille valenciennoise.
Les fouilles de l'Arsenal à Valenciennes
Les fouilles de l'Arsenal à Valenciennes
La navigation se fait à l'aide de la souris : le bouton gauche pour faire pivoter la vue, le bouton droit pour la faire glisser dans les 4 directions et enfin la roulette pour zoomer et dézoomer. Je me suis intéressé aux fouilles de Valenciennes car il s'agit de celles à côté desquelles je passe assez souvent, mais vous pouvez également choisir de visiter une église souterraine à Aubeterre (en Charente) ou le château de Manasija (en Serbie).
Le Château de Manasija (Serbie)
Note: Pour plus de clarté, les oeuvres sont soulignées.
J’ai lu sur un site web bien connu qu'un trailer fonctionne avec une recette bien définie, et que tout est orchestré de façon hyper savante pour donner envie d’aller voir le film dans notre salle obscure préférée. L’épisode d’histoire locale que je m’apprête à essayer de vous raconter est un peu comme un film hollywoodien. Il y a une bande annonce que je vous ai montrée il y a quelques mois et où je vous montre les meilleurs moments, et où je promets tout un tas de trucs avec des effets spéciaux, des héros et une super musique. Mais bon, nous ne sommes pas là pour parler cinéma, je vais faire taire l’Eddy Mitchell qui sommeille en moi et reprendre ma casquette de modeste conteur en vous proposant un article que j’avais écrit en 2016, mais que je n’avais jamais osé publier. Il est consacré à une figure locale. Cette petite biographie est très loin d’être exhaustive car on pourrait écrire un livre complet sur cet homme. L’idée de cet article m’est venue totalement par hasard, en passant devant une mystérieuse maison de la Rue Hamoir, à Saint-Saulve, sur laquelle figure une plaque indiquant qu’un peintre nommé Auguste MOREAU-DESCHANVRES y a vécu. C’est dingue quand on sait que je passe devant cette demeure depuis près de 18 ans. Bon allez, j’arrête de raconter ma vie et je vous laisse en compagnie d’Auguste.
L’histoire commence à Saint-Saulve une commune du Hainaut située à proximité de Valenciennes, sur l’axe qui relie la capitale historique du Comté de Hainaut à la ville de Mons (Belgique). C’est là que naît Auguste Joseph MOREAU, le dimanche 9 décembre 1838. Désiré MOREAU (35 ans) et Thérèse SCOBIER (33 ans), ses parents, sont tous deux cabaretiers et tiennent l’estaminet-guinguette à l’enseigne du Salon de Mars qui était situé à l’emplacement de l’actuelle Salle des Fêtes.
Acte de naissance d’Auguste MOREAU
(Archives Départementales du Nord)
Après quelques leçons chez Julien POTIER, qui enseigne à l'Académie de Valenciennes et dont il fait la connaissance vers 1850, il s’exerce seul, travaillant d’après nature, réalisant divers croquis pris sur le vif notamment des scènes d'intérieurs, au sein de sa vie de famille. Auguste MOREAU-DESCHANVRES est essentiellement décrit comme un autodidacte connu pour ses portraits, ses paysages animés et ses scènes d’intérieures. Durand sa carrière d’artiste, il côtoie un grand nombre d’artistes tels qu’Alphonse CHIGOT, Henri LAURENT ou Jules BRETON.
Les académies de Valenciennes
(Source : Bibliothèque Municipale de Valenciennes)
Comme je le disais plus haut, ses paysages sont rarement des vues de nature mais plutôt des scènes de la vie de tous les jours : labours, cours de fermes, villages ou encore des routes où passent des troupeaux de moutons. Dans le milieu de l’art, c’est ce que l’on appelle un “peintre de genre”. Si vous êtes valenciennois, peut-être serez vous surpris d’apprendre qu’il est célèbre pour sa toile intitulée : "Les habitués du café de Paris à Valenciennes" qui a souvent été reproduite. Dans la biographie qu’il lui consacre, Jean-Claude POINSIGNON indique que sa véritable carrière commence au Salon de Paris de 1873 avec le portrait du peintre-décorateur Auguste MEURISE.
Les habitués du Café de Paris (salon de 1908)
(Source : Bibliothèque Municipale de Valenciennes)
Retour de marché (1905)
(Photo (C) Drouot)
Côté vie privée, il signe, le 4 mai 1861, un contrat de mariage devant maître Louis Maximilien BEAUVOIS, notaire à Valenciennes et épouse 3 jours plus tard Adélaïde DESCHANVRES à la Mairie de Saint-Saulve. Adélaïde DESCHANVRES, âgée de 28 ans, est la fille légitime de Auguste et Augustine BISIAUX, tous deux cabaretiers. Pour les curieux, le mariage a eu lieu à l’ancienne mairie de Saint-Saulve, celle qui était à l’emplacement de l’actuel Espace Athéna. Sur la photo ci-dessous, vous êtes dans la rue située le long de l’Espace Athéna et l’entrée de la salle des fêtes et dans votre dos. Le couple a plusieurs enfants, qui sont tous nés à Saint-Saulve : Dominique Raphaël (le 30 mai 1862), Léon Auguste Désiré (le 5 novembre 1864) et Marie Adélaïde (le 6 novembre 1867) qui sera artiste aussi. Auguste commence à signer MOREAU-DESCHANVRES à partir de 1881, pour se différencier d’un autre peintre nommé Auguste Ernest MOREAU, qui expose en même temps que lui au Salon de Paris.
L’ancienne Mairie de Saint-Saulve
Je vais continuer de vous résumer son parcours artistique mais je sens que ça ne va pas être évident car il a participé à de nombreuses expositions, notamment aux Salons de Paris ainsi qu’aux expositions organisées par Société d’Agriculture, Sciences et Arts de l’arrondissement de Valenciennes comme en septembre 1873, où il obtient la médaille de vermeil pour son "portrait de Monseigneur Monnier" (évêque de Lydda, né à Nivelles). L’évêque y est représenté assis et vu jusqu’aux genoux. Ce tableau figurait dans le cabinet de travail de Monseigneur Monnier. Parallèlement, Il a également exposé ses tableaux dans les vitrines des commerces valenciennois comme par exemple dans celle de M. BINOIS sur la Grand’Place de Valenciennes : le "Portrait de Jean-Baptiste Carpeaux" en 1878 ou encore le "portrait de Eugène Van Hoestembergue", ancien préposé en chef de l’octroi, en 1883.
Portrait de Jean-Baptiste CARPEAUX
(Source : Musée des Beaux-arts de Valenciennes)
Auguste MOREAU-DESCHANVRES figure au Salon de Paris, puis au Salon des Artistes Français de 1873 à 1908. En 1876, il expose au salon le "Portrait de Jean-Baptiste Carpeaux" et "le conseil du frère". En 1878, il y présente une "Descente de Croix" qui mesure 3 mètres de hauteur ainsi que le charmant "portrait d’une jeune fille". L’année suivante, en 1879, il y expose "Le R.P. Lacordaire expliquant les Constitutions de Saint-Dominique", un tableau comportant plus de vingt personnages. Les années se suivent, et à chaque fois, il présente des œuvres au Salon de Paris : En 1880, deux tableaux sont admis à y être exposés : "Portrait de M. M. Ingénieur des mines" et "La moisson". Pour celui de 1881, qui ouvre le 2 mai, il expose "Faux aveugles" et "Les bons comptes font les bons amis". En 1882, Auguste fait parti des 31 artistes qui représentent l’École Valenciennoise au Salon, il y expose "Faucheur du Nord". Le tableau est décrit par la presse de l’époque comme "une œuvre très remarquable" et "d’une exécution très ferme". L’année qui suit, en 1883, Auguste propose au Salon un tableau intitulé "Portrait de M. V. ".
En 1890, dans le cadre de ce nous pourrions appeler de nos jours une campagne de communication, Auguste MOREAU-DESCHANVRES et les fabricants de chicorée Raverdy ornent les paquets d’un portrait de DESROUSSEAUX et donnent en prime des livraisons de ses chansons et pasquilles (littérature typique du Nord de la France). Auguste expose au Salon de Paris son tableau intitulé "Les loisirs au monastère".
Deux ans plus tard, en mai 1892, il expose le "Portrait du curé de Fourmies" au salon de Paris qui se tient aux Champs Élysées. Ce tableau est décrit par Le Soleil du Dimanche (19 mai 1892), un journal illustré, comme d’un des meilleurs portraits du Salon. Au début de l’année 1893, le chansonnier DESROUSSEAUX a, par testament, légué à la ville de Lille, avec différents objets d’art lui ayant appartenu, le portrait peint par MOREAU-DESCHANVRES, considéré par le journal "L’Echo de la Frontière" comme l’une des meilleures œuvres du peintre valenciennois. L’œuvre avait été présentée au Salon de Paris de 1885.
Portrait d'Alexandre Desrousseaux
(Photo (C) RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle)
Le 19 août 1894, pour une tombola organisée à l’Hôtel de Ville de Valenciennes, MOREAU-DESCHANVRES fait don de son tableau appelé "Les chercheurs de pommes de terre". Quelques années plus tard, en 1906, Auguste, qui est veuf depuis le décès d’Adélaïde le 16 décembre 1890, habite toujours dans sa maison-atelier, rue du Hamoir, en compagnie de sa fille Marie âgée de 39 ans, et d’une servante nommée Sophie BLEUZET.
L’atelier du peintre
(Source : Wikipedia Commons)
Auguste MOREAU-DESCHANVRES est décédé à son domicile de Saint-Saulve, Rue Hamoir, le 5 février 1913. En 1986, une plaque a été déposée sur la maison qu'il a occupée au numéro 4 de la rue Hamoir. La même année, le 12 juin,"La cour de ferme", œuvre réalisée en 1880, se vend 20000 francs lors d’une vente.
Acte de décès d’Auguste MOREAU
(Archives Départementales du Nord)
Depuis quelques mois (qui a dit plusieurs années ?) je vous promets un article sur Auguste MOREAU-DESCHANVRES, un peintre qui a vécu à Saint-Saulve, seulement voilà, pour l’illustrer un peu, je voudrais aller faire un petit tour au Musée de Valenciennes pour y prendre quelques photos.
En attendant, je vous propose de parler d’un sujet qui est presque lié à l’actualité : L’alcool. Si vous êtes un habitué de BFM ou des réseaux sociaux, vous n’êtes pas sans savoir que janvier a été le mois “sans alcool”. Je ne vais pas lancer un débat afin d’essayer de savoir qui est pour et qui est contre, mais disons simplement qu’il faut avoir en tête que l’alcool serait un peu comme la cigarette, un fléau de notre société. On aurait alors pu profiter de cette période qui suit les fêtes pour se sevrer.
Publicité de Jules Chéret (1895)
Bref.
Il y a quelques mois, dans un article intitulé “Règlements de comptes au Corbeau”, je vous ai raconté comment Eva QUINTIN avait “tué” son époux violent et quotidiennement sous l’emprise de l’alcool. Il avait finalement été établi lors d’un réquisitoire du procureur au tribunal de Douai le 28 novembre 1934 qu’elle craignait pour sa vie et qu'elle était dès lors en état de légitime défense. En cherchant un peu plus dans l’histoire de cette famille, j’ai découvert qu’Adolphe AMAND, le beau-père d’Eva avait lui aussi été victime de son amour pour l’alcool. De vous à moi, il avait sûrement ses raisons, peut-être était-ce un moyen d’oublier les longues journées passées au font de la mine.
Né le 9 août 1855 à Elouges (dans le Hainaut belge), Adolphe AMAND est le fils légitime d’Adolphe et Marie Reine VALLEE. Il est issu d’une famille qui, dans l’état actuel de mes recherches, est implantée en Belgique depuis le XVIIe siècle. Très tôt, Adolphe part pour la fosse comme son père et son grand-père avant lui. Le 20 novembre 1875, il épouse à Dour Antoinette BROUETTE qui est d’un an son aînée. Si je me base sur les lieux de naissance de leurs 7 enfants, il semble que le couple ait pas mal bougé entre la Belgique, le Nord et le Pas-de-Calais : Marie est née à Dour en 1876, Adolphe à Liévin en 1877, Antoinette à Dour en 1880, Rosa à Liévin en 1883, Marie Rose à Douai en 1888, Henri à Hornu en 1890 et enfin Adolphine à Quiévrechain en 1893.
Un article de presse issu de l’Écho de la Frontière du 21 janvier 1893, nous raconte qu’Adolphe a été retrouvé mort gelé sur la route. Le journalise suppose qu’il serait tombé, ivre. Adolphine, la dernière de ses enfants est née le 26 juin de la même année, 5 mois après de décès de son papa. Elle est décédée à l’âge de 7 jours.
Echo de la Frontière du 21 janvier 1893
(source: Archives Municipales de Valenciennes)
Note : Le slogan qui sert de titre à l’article date des années 30, il s’agit d’une publicité réalisée par Cassandre où on voit un homme rieur et buveur disant “Dubo, Dubon, Dubonnet”.
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