Je voudrais commencer par vous souhaiter une bonne et heureuse année 2012 avec toutes les bonnes choses qui vont avec : Amour, Gloire et Beauté (non je ne suis pas en train de regarder France 2).
Quand j'ai écrit l'article « copyright généalogique » le mois dernier (relire l'article), je ne pensais pas que ça aurait de telles conséquences sur moi et que je devrais écrire une suite. Pour dire les choses comme elles sont, disons simplement que j'ai reçu plusieurs mails et messages où des gens (des généalogistes peut-être ?) m'ont dit ce qu'ils pensent de mon idée. J'ai pu séparer ces personnes en deux grandes catégories : D'un côté il y a ceux qui sont clairement contre et de l'autre il y a ceux qui ne sont pas contre sans pour autant dire qu'ils sont pour. Vous comprendrez que je ne cite pas le nom des personnes pour préserver leurs vies privées respectives. Par contre, je les remercie pour m'avoir aider à approfondir ma réflexion sur le sujet. Cet afflux de messages est pour moi le signe que je que j'ai écrit n'est peut-être pas si bête. (Vive moi en 2012)
J'ai été contacter par mail par un membre de Gennpdc, un site d'entraide dans le Nord-Pas-de-Calais, qui m'a expliqué que pour lui c'est un honneur de voir ses données recopiées. Il me propose aussi de mettre la mention « reproduction interdite » en bas de mon arbre. Je suis désolé mais je ne sais pas si on peut parler d'honneur quand quelqu'un recopie en 1h le travail de plusieurs années (18 ans dans mon cas). Cher monsieur, vous prenez de grands aires en m'expliquant que Geneanet à vu son nombre de visiteur baisser après avoir été dénigré par Gennpdc mais avant de m'envoyer ce mail, avez-vous pensé à vous renseigner sur la licence GNU ? Cela vous aurait peut-être permis de faire la différence entre cette licence et une mention « reproduction interdite »,puisqu'il s'agit de 2 choses totalement contradictoires. Pour vous expliquer, je vais prendre l'exemple d'une personne qui invente un logiciel. Si elle met son logiciel sous licence GNU, elle permet alors à n'importe qui de modifier le dit logiciel à condition que cette personne indique le nom de l'auteur originel. C'est un peu comme un droit de paternité si vous voulez.
Comme je l'ai dit le mois dernier, ce concept de « copyright généalogique » n'a pas pour but de permettre à un généalogiste de devenir propriétaire de ses ancêtres. Bien au contraire ! Avec la multiplication des archives en lignes et des sites généalogiques, rechercher ses ancêtres devient chaque jour un peu plus simple et tout le monde (ou presque) peut s'y mettre. Pour dire les choses comme elles le sont, je veux faire la distinction entre les 2 sortes de généalogistes qui envahissent le web : les recopieurs et les chercheurs. Je me souviens de quelqu'un qui m'a dit une fois qu'être généalogiste était « quelque chose de facile car on trouve tout sur le net, en une après-midi c'est fait ». Mouais....n'empêche que je préfère une base de 100 ancêtres que j'ai trouvé après des années de recherche qu'une base de 500 ancêtres que j'ai recopié en un week-end. C'est un peu comme lorsque je réalise un site pour un de mes clients, j'ai le choix entre voler une photo sans demander l'autorisation et sans payer de droits d'utilisation à son auteur et utiliser une photo libre de droits. C'est avant toutes choses une histoire de moralité et j'irai même jusqu'à dire d'éducation.
Je ne sais pas si un membre de la FFG lira un jour cet article, mais je pense qu'en écrivant dans le code de déontologie « Le généalogiste partage le fruit de ses recherches en les publiant ou en déposant une copie de son travail à la bibliothèque d'une société dont il est membre. », les membres de la FFG pensaient plus à un dépôt à titre de conservation qui pourrait être consulté à titre informatif qu'à un travail qui serait amené à être entièrement recopié par quelqu'un voulant faire des recherches, même si le mot recherche n'est ici pas le plus approprié. Comme me l'a indiqué quelqu'un dans un message, il semblerait qu'en droit français un arbre généalogique puisse être considéré comme une « œuvre de l’esprit » et qu'il puisse donc être mis sous licence « creative commons ».
En ce début de XXIe siècle, la généalogie est clairement devenue numérique, c'est un loisir qui ne se pratique plus comme dans les années 70. Les généalogistes passent presque autant de temps devant des écrans d'ordinateurs à lire des microfilms ou des archives en ligne que devant des vieux registres poussiéreux. Alors peut-être que l'heure est venu de tout reformer ? Je pense que ma réflexion n'est pas si bête ou alors je n'ai rien compris au monde de la généalogie. J'imagine une licence sur le modèle de la « creative commons ». Globalement, il s'agirait de reprendre les grandes lignes du code de déontologie écrit par la FFG, en l'adaptant à l'époque du tout numérique. Mon but n'est pas de remettre en cause le travail remarquable réalisé par les bénévoles leurs aides permettent bien souvent d'avancer un peu plus dans nos recherches et leurs relevés nous permettent de consulter des registres sans avoir à faire 600 km, sans parler de la préservation des documents qui ne risquent plus de s’abîmer à cause des consultations successives. L'idée générale serait plutôt « tu peux prendre mais tu dis que c'est mon boulot ».
Je sais que l'idée va faire serrer les dents de plusieurs de mes lecteurs, je sais aussi que certaines mauvaises langues vont penser que ce n'est pas réalisable c'est pour cette raison que je sollicite l'aide de tous ceux qui ont compris ce que j'ai en tête et qui, grâce à leurs commentaires pour me donner un coup de mains pour développer ce projet. Une dernière petite chose avant de vous laisser à vos occupations : Si vous lisez ces lignes, je vous remercie d'avoir pris la peine de lire mes propos (pas toujours clairs je l'avoue) et si certains parmi vous sont fans de jeux vidéos, vous aurez sans doute remarqué que le titre de cet article est une superbe allusion à Half-Life, premier du nom.
J'ai récemment lu sur un groupe de discussion un message qui faisait l'apologie de la généalogie gratuite notamment via un accès gratuit aux archives. Je sais que la généalogie est, et doit rester, synonyme de partage et d'entraide mais il y a certains moments où j'ai comme un doute sur le sens à donner au concept de partage.
Il y a quelques jours j'ai mis à jour mon arbre en ligne chez Geneanet pour que soient prises en compte mes dernières trouvailles et mes dernières petites corrections. Et je dois avouer que je suis un peu horrifié quand je vois que juste après d'autres mettent leurs arbres à jour en y incorporant mes données. Je sais que le sujet à déjà été abordé des centaines de fois sur le net mais je ne comprends vraiment pas la façon de penser des généalogistes. Il y a quelques mois quand j'ai expliqué que pour une partie de mes ancêtres des XIII, XIV et XVe siècles, j'avais du utiliser des sources bibliographiques anciennes, certains m'ont rit au nez en me faisant comprendre que c'était de la connerie et que je risquais d'utiliser des informations erronées et donc de faire des erreurs. Si on suit leur raisonnement, une généalogie trouvée sur le net est plus sûre qu'un bouquin d'histoire... C'est sûr.... il y a tellement peu de généalogiste qui font des erreurs et tellement d'historien qui en font....
Mais je m'éloigne du sujet que je voulais aborder avec vous aujourd'hui. Je propose la mise en place du concept de "copyright généalogique". Je n'ai pas encore eu le temps de trouver la manière de le mettre en place (je viens d'avoir l'idée ce matin pendant mon petit déjeuner). Mais le but serait de créer un moyen de protéger nos données sur le modèle du copyleft ou de la licence GNU. Une personne pourrait réutiliser les données d'un autre mais elle ne pourrait pas s'en octroyer la paternité. Actuellement, c'est déjà le cas, mais ce n'est pas formel. Je sais ce que vous allez me dire, comment une personne peut-elle prouver que ses données ont été pillées, sachant que le pilleur peut toujours dire qu'il a fait les recherches lui-même ? Dans ce cas je vais juste vous répondre que selon moi, une personne qui a recopié les données des autres pour gonfler son arbre généalogique n'est pas un véritable généalogiste (je ne tiens pas compte du don volontaire). C'est normal de jeter un oeil sur les données des autres mais je vois ça comme une façon de trouver un acte manquant, de se découvrir des cousins ou encore de débloquer une situation. Avec l'arrivée des archives en ligne, la généalogie s'est de plus en plus démocratisée, je croise souvent des gens qui me disent qu'ils ont envie de s'y mettre mais n'ont pas le temps (je pense plutôt qu'ils n'ont pas le courage mais bon...) Aussi, devant cet afflux de généalogistes, c'est à nous les anciens, qui avons connu l'ère "pré-internet" de mettre en place de nouvelles régles pour éviter une baisse de la qualité de nos données.
Pour conclure, je voudrais ajouter que ce concept de "copyright généalogique" n'a pas vocation à définir un acte de propriété vis à vis de nos ancêtres respectifs, il s'agirait juste de proteger de nombreuses années de recherche et de travail tous en essayant de rester en accord avec le code de déontologie de la généalogie de la Fédération Française de Généalogie, je pense notamment à l'article intitulé "L'entraide mutuelle" qui dit : "Le généalogiste partage le fruit de ses recherches en les publiant ou en déposant une copie de son travail à la bibliothèque d'une société dont il est membre.". En clair, ce "copyright généalogique" permettrait de partager sans être pillé.
(crédit photo : Dr. Marcus Gossler - Wikipédia)
En tant que généalogiste et « historien local » (je mets des guillemets, car c’est un bien grand mot), je me devais d’écrire un article le 11 novembre, jour de l’armistice du premier conflit mondial. Cependant, je voulais faire ça de façon originale je ne voulais pas tomber dans ce que font beaucoup de bloggeurs qui vous racontent que le dernier poilu est mort il y a je ne sais combien années, ou encore que 93 ans après les guerres font encore des milliers de morts dans le monde. Je ne vais pas non plus relancer le débat sur la personne qui a acheté le nom « centenaire 1914-1918 » car le moment est mal choisi.
Signature de l’armistice le 11 novembre 1918
Je me suis dit que j’allais vous présenter mes poilus : Louis GRAIN, Druon Joseph CARLIER, Charles Augustin FIEVET et Noël Jules JOLY. Ces fiers ancêtres qui sont partis un jour de l’été 1914, la fleur au fusil, pensant que les allemands seraient vite renvoyés derrières leurs frontières. Mais autant être honnête, je ne dispose pas encore d’assez d’infos et comme ils ont été fait prisonniers dés le mois de septembre 1914 à la suite de la Bataille de Maubeuge…
Une autre solution qui se présentait à moi était de vous raconter comment la ville de Saint-Saulve (où j’habite) et sa région ont été libérées au début du mois de novembre 1918 par les canadiens des généraux FERGUSSON, GODLEY et CURRIE mais je ne ferais que me répéter puisque c’est une histoire que je vous ai déjà raconté (relire La libération de Saint-Saulve en 1918)
Bref, je me suis vite rendu compte que ce n’est pas une mince affaire que de trouver les mots pour rendre hommage à tous ceux qui ont donné leurs vies pour notre liberté. J’ai trouvé une lettre sur un blog dont l’auteur fera passer le message que je veux transmettre mieux que moi.
Verdun,
Le 18 mars 1916,
Ma chérie,
Je t'écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S'il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m'a coûté mon pied gauche et ma blessure s'est infectée. Les médecins disent qu'il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j'ai été blessé.
Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d'attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n'étions plus que quinze mille environ. C'est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m'arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu'un jour plus tard, dans une tente d'infirmerie. Plus tard, j'appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l'assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain.
Dans ta dernière lettre, tu m'as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d'il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu'il n'aille jamais dans l'armée pour qu'il ne meure pas bêtement comme moi.
Je t'aime, j'espère qu'on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m'as fait passer, je t'aimerai toujours.
Adieu
Soldat C. G.
Ironie du sort, l’enfant dont il est fait mention dans la lettre connaîtra un autre conflit, mais c’est une autre histoire.
(source pour la lettre : http://moulindelangladure.typepad.fr)
La bibliothèque du Congrès Américain vient de mettre en ligne son "Jukebox National", un libre accès pour les internautes aux archives sonores de l'histoire des Etats-Unis. Au menu: plus de 10000 enregistrements réalisés entre 1901 et 1925, des tubes musicaux de l'époque aux discours politiques. La plupart de ces documents audio sont issus de la numérisation de 78 tours.
Si ça vous intéresse c'est par là : http://www.loc.gov/jukebox/
(source: RSLN)
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