Ceux qui visitent régulièrement mon blog, connaissent sans doute l'histoire de ma cousine Rosa AMAND (1883-1949) qui a traversé l'Atlantique en 1908 à bord du bateau "La Lorraine", pour partir vivre aux Etats-Unis avec son époux Paul JOSSON (1881-1946) et leur fils Robert (sinon cliquez ici pour relire l'histoire). Le 27 janvier 1913, quelques années après leur installation à Coalgate (dans l'Oklahoma), Robert aura un petit frère Eugène, nommé ainsi en hommage au père de Paul. Malheureusement, Eugène a eu une vie un peu courte puisqu'il meurt en 1933 à l'âge d'à peine 20 ans. J'ai eu la chance de pourvoir correspondre pendant quelques mois avec une généalogiste américaine , nommons là Miss S., qui m'a fait parvenir des coupures de presse liées à la famille JOSSON. Partant de ces extraits de journaux, j'ai pu me procurer l'acte de décès d'Eugène (cliquez dessus pour l'agrandir) :
Acte de décès d'Eugène Josson
Le corps sans vie et en décomposition d'Eugène a été retrouvé dans un wagon de Big Spring au Texas en juin 1933. Si vous êtes un peu curieux, que vous avez jeté un petit coup d'oeil, et que surtout vous parlez l'anglais, vous n'avez pas été sans remarquer la cause du décès : "Wound on head inflicted by some unknown person" ce qui signifie "Plaies sur la tête infligées par une personne inconnue". En clair, sa mort ne serait pas un accident, mais plutôt une agression. En cherchant un peu plus (toujours avec l'aide de Miss S.) j'ai pu me procurer les coupures de presse suivantes, issues du "Big Spring Daily Herald" du 22 juin 1933 pour la première et du "Morning Avalanche" du 23 juin 1933 (comme tout à l'heure, vous pouvez cliquer pour les agrandir).
Quand il a été agressé Eugène était en route vers Chicago, où il voulait voir l'exposition "Century of Progress. C'était le nom d'une Exposition universelle qui s'est tenue à Chicago de 1933 à 1934 pour célébrer le centenaire de la ville. Le thème de la foire était l'innovation technologique. Sa devise était "la science trouve, l'industrie applique, l'homme s'adapte" et son symbole architectural le Sky Ride, sorte de téléphérique qui permettait d'aller d'un côté de la foire à l'autre.
L'affiche de l'exposition
Le Sky Ride
Mais revenons à Eugène. Que faisait-il au Texas alors qui devait faire le trajet Charleroi (Pennsylvanie) - Chicago (Illinois)? A titre de comparaison, c'est un peu comme si il avait été retrouvé mort à Marseille alors qu'il devait faire le trajet Paris-Lille. Selon la presse de l'époque, la violence de l'agression a été telle que son corps à pu être identifié uniquement grâce à une bague portant la mention "C. H. S. 1932" et les initiales "A. R." que lui avait donné son amie Anna Revela.
En hommage à mes ancêtres qui y ont vécu, y ont travaillé ou y ont été mobilisés, voici quelques cartes postales anciennes qui témoignent de la vie à Valenciennes entre la fin du XIXe et le début du XXe. Période que nous connaissons sous le nom de "Belle Epoque".
Nous commençons avec Le pont Jacob sur l'Escaut, au tout début du XXe siècle. Une rame de l'ancien tramway de Valenciennes y circule. L'Ancien tramway de Valenciennes a fonctionné de 1881 à 1966. Grâce à l'action de la Société des Tramways de Valenciennes à Anzin et extensions (créée en 1880), puis de la Société des Chemins de Fer Economiques du Nord (CEN), créée à l'initiative du baron belge Empain en 1884, Valenciennes, qui compte alors environ 30 000 habitants, et le Valenciennois disposèrent d'un important réseau de tramway à voie métrique, à traction vapeur dans un premier temps, puis, à compter de 1913, à traction électrique. Ce réseau ferme définitivement en 1966. Après 40 ans d'interruption, un nouveau tramway de Valenciennes a été mis en service en juillet 2006.
Le pont Jacob sur l'Escaut
On continu avec une visite aux Magasins Modernes qui étaient situés dans le quartier de la gare à l'emplacement de l'actuel Passage de la Paix. De nos jours, on peut encore lire sur le mur côté Rue Tholozé l’inscription "Magasins Modernes" cependant le passage a été fermé et on y trouve surtout des banques. Créés en 1912 à l'imitation des grands magasins parisiens, dans un édifice approprié conforme au style de l'époque, ces Magasins modernes subsistent jusque dans les années 1950. Les locaux sont utilisés par divers commerces ou services ; pendant la Première Guerre mondiale, les Allemands y procèdent à des distributions de vivres à la population civile. Aux mois de mai et juin 1945, on utilise le bâtiment comme centre d'accueil et de tri pour les prisonniers de guerrer français et déportés, rapatriés d'Allemagne.
Les Magasins Modernes
La visite se poursuit avec le Collège de jeunes filles de Valenciennes, inauguré le 27 juin 1909, en même temps que son illustre voisin, le Musée des Beaux-arts de Valenciennes. De nos jours, le collège de jeunes filles est devenu de Lycée Watteau, en hommage à Jean Antoine Watteau, (né à Valenciennes le 10 octobre 1684 et mort à Nogent sur Marne le 18 juillet 1721) un peintre français.
Le collège de jeunes filles (aujourd'hui Lycée Watteau)
Le musée pendant la Première Guerre Mondiale
Dirigeons nous maintenant le centre ville, via la Rue de Lille qui déjà à l'époque semble être une artère animée. Elle nous mène tout droit vers la Caserne Vincent, qui est la seule caserne encore en activité de nos jours. Les autres casernes ont soit été détruites, soit reconverties. La Caserne Ronzier est ainsi devenue une annexe de l'Université de Valenciennes.
La rue de Lille
La caserne Vincent
La caserne Ronzier
La caserne Ferrand (sans doute disparue... où était-elle?)
C'est la fin de notre visite (pour aujourd'hui...).
Je vous propose de quitter la ville en passant à côté de l'Eglise Saint Michel en prenant la direction de la Belqique. Après le démantèlement des fortifications de 1892 à 1900, un quartier se développe et se peuple, hors la "Porte de Mons". L'abbé Charles Dubrunfant, alors vicaire à la paroisse Notre-Dame-du-Saint-Cordon, décide de bâtir une église pour ce quartier. Il la met sous le vocable de Saint Michel, reprenant le nom d'une chapelle créée là au Moyen-Âge pour être celle des Ladres, c'est-à-dire des lépreux, habitant tout près. Malgré de graves difficultés administratives et financières, ce curé bâtisseur termine en 1936 son église par un clocher bulbeux à la flamande. Il meurt en 1937 et l'église, restée sa propriété, appartient aujourd'hui à l'association diocésaine de Cambrai.
La porte de Mons pendant le siège de 1793
L'église Saint Michel (Avenue Saint Roch et Avenue de Mons)
Si vous avez envie d'en savoir un peu plus sur l'histoire de Valenciennes, je vous invite à lire les livres suivants que j'ai sélectionné pour vous :
Ayant une grosse partie de mes ancêtres maternels dans la région champenoise, je me devais de vous raconter l'histoire du champagne...
Le champagne est une vitrine remarquable pour le département de la Marne et la région. Mais sait-on que l’histoire de ce grand vin devenu si célèbre dans le monde a été fait de temps difficiles parfois capables de nourrir des émeutes? Pour ne plus rien en ignorer, il faut se rendre aux archives départementales de la Marne et découvrir l’exposition conçue par Interbibly. Elle est une occasion irremplaçable pour mesurer combien la révolte de 1911 qui a marqué le vignoble aubois et le vignoble marnais a été un traumatisme. Cela permet aussi d’apprécier les efforts qui ont été accomplis par tous les acteurs de la profession pour travailler ensemble et mettre en place un système de régulation reposant sur l’interprofession.
Au cours du XVIIIe siècle, les "vins de Champagne" , qui sont connus depuis l'antiquité, séduisent de plus en plus d'amateurs dans les cours royales de France et d'Angleterre, sous l'impulsion de certaines familles parisiennes qui possèdent des terres en Champagne. Ce siècle marque aussi une évolution, correspondant au désir des consommateurs, vers des vins gris, très faiblement colorés mais qui, selon les vignerons, vieillissent très mal en fûts. Le champagne est donc rapidement mis en bouteille (vers 1660) afin d'assurer une meilleure conservation des arômes (avec un tirage avant la fin de la première fermentation), mais il devient, en contrepartie, naturellement pétillant (surtout pour les champagnes ayant peu d’alcool, étant peu colorés et dont le tirage est fait à l'équinoxe de printemps). Ce caractère effervescent cause beaucoup de soucis aux vignerons, à tel point qu’il est surnommé « vin du diable » ou « saute-bouchon » à cause des bouteilles qui explosent ou des bouchons qui sautent sous la pression. Pour ces raisons, si les Anglais n’avaient pas été conquis par ce vin pétillant, le champagne ne serait peut-être pas ce qu'il est aujourd’hui car, à cette époque, les Anglais achetaient aux Champenois des tonneaux de vin en vrac, qu'ils se chargeaient de mettre eux-mêmes en bouteilles. Ils avaient aussi observé que la meilleure époque pour provoquer la prise de mousse était le printemps. En 1676, un poète londonien chantait « le champagne effervescent qui ranime rapidement les pauvres amants languissants. » Dom Pérignon Jeune homme ivre portant en main une des premières bouteilles de champagne, gravure Nicolas Arnoult datée de 1702.
Dom Pérignon
En 1670, Dom Pérignon (1638-1715), un moine cellérier de l'abbaye bénédictine d’Hautvillers, est le premier à pratiquer l'assemblage de raisins de différents crus, qui améliore la qualité du vin et en fait disparaître certains défauts. De plus, à l'occasion d'un pèlerinage à l'abbaye bénédictine de Saint-Hilaire en Languedoc, il découvre la méthode de vinification des vins effervescents de Limoux (considéré avec le gaillac mousseux et la clairette-de-die comme le vin mousseux le plus ancien au monde), qui existe depuis plus d'un siècle. Revenu dans son abbaye d'Hautvillers, Dom Pérignon expérimente la méthode sur les vins du vignoble champenois. C'est également lui qui introduit l'emploi du bouchon de liège, maintenu sur la bouteille par une ficelle de chanvre imprégnée d'huile, ce qui permet au vin de garder sa fraîcheur et sa mousse. De plus, il fait renforcer la bouteille en adoptant un verre plus épais, pour éviter qu'elle n'explose.
Malgré les efforts du moine, l'effervescence du vin reste empirique jusqu'aux recherches de Louis Pasteur sur la fermentation, au XIXe siècle. Les crayères près de son abbaye étaient utilisées pour conserver le champagne à température et humidité constantes. Par la suite, d'autres caves furent creusées en pleine craie. Selon le chanoine Jean Godinot qui écrivit en 1718 que « depuis plus de vingt ans le goût des Français s'est déterminé au vin mousseux », le champagne effervescent aurait donc été commercialisé dans des bouteilles spécifiques, pour la première fois en France, vers 1695.
Nicolas Irénée Ruinart
D'autres archives attestent que, en l'an 1729, Nicolas Irénée Ruinart fonde à Reims le premier négoce en vin de Champagne effervescent, la maison Ruinart. Durant le xviiie siècle, le champagne commence à acquérir son rayonnement international, grâce aux propriétaires de célèbres maisons de champagne qui en assurent la promotion comme Florens-Louis Heidsieck ou Claude Moët puis, au xixe siècle, grâce à Pierre-Nicolas-Marie Perrier-Jouët et à la famille Bollinger. De même, certaines femmes, après la mort de leur mari, continuent le travail de celui-ci, entre autres Mme Pommery, Mme Perrier et Mme Clicquot (surnommée la « Grande Dame de Champagne »), contribuant elles aussi à la notoriété du champagne. Le champagne fut même décrit comme étant le « vin de la civilisation » par Talleyrand, et comme le symbole de l'amitié par Honoré de Balzac.
Pour en savoir un peu plus sur le champagne et son histoire, rendez vous à l’exposition aux archives de la Marne jusqu'au 30 novembre 2011.
Le mois dernier, je suis allé passer 2 semaines de vacances en Normandie, à Berneval le Grand (près de Dieppe). Je sais que vous en avez rien à faire alors je vais vous épargner le récit de mon séjour dans les terres normandes.
Ma sœur et moi avons une tradition, à chaque fois que nous faisons étape dans une ville nous achetons une carte postale, pour garder en mémoire le souvenir de notre visite. C’est en cherchant une carte postale de la ville de Criel-sur-Mer que j’ai découvert qu’ils proposent des rééditions de cartes postales anciennes. Je suis sûr que ce n’est pas nouveau mais je ne connaissais pas alors j’ai eu envie de partager ma découverte avec les lecteurs de mon blog, après tout, si je ne connaissais pas c’est peut-être que certains ne connaissent pas non plus…
"Les belles falaises de Seine-Maritime. Ramassage manuel de
galets ronds de mer destinés au broyage industriel."
Ok… j’admets que l’intérêt généalogique est un peu faible…
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