Pour une fois, je vais vous parler de quelque chose qui n'a rien à voir avec l'histoire ou la généalogie. D'une certaine façon, on peut dire qu'il s'agit d'un interlude que je vous propose à l'occasion des vacances. Vous savez... le genre de chose qui entre dans la tête et ne peut jamais en sortir ? Un peu comme quand vous vous levez le matin avec une chanson dans la tête et que vous la fredonnez toute la journée. Projetons-nous au IVe avant Jésus-Christ
Eubulide de Milet était un philosophe grec qui est né au milieu de IVe siècle avant Jésus-Christ à Milet, une ville située à côté de Balat dans l'actuelle Turquie. Pour ceux que ça intéresse, Eubulide était le disciple de Euclide de Mégare (qui n'a rien à voir avec Euclide le mathématicien) et un adversaire de Aristote (un grec aussi). De nos jours, il est surtout connu comme être le découvreur de nombreux paradoxes philosophiques célèbres comme le paradoxe du menteur et les paradoxes sorites qui sont considérés comme non résolus par les logiciens (ce qui font de la logique) actuels. C'est le premier de ces paradoxes qui nous intéresse aujourd'hui : celui du menteur. Il aurait été énnoncé une première fois par Epiménide au VIIe siècle avant Jésus-Christ mais ce personnage étant légendaire, les historiens considèrent plutôt que l'auteur serait Eubulide de Milet. Mais nous allons tout de même pas passer le reste de la journée à nous demander qui est l'auteur de ce paradoxe...
L'amphithéâtre de Milet
Par une belle journée comme il pouvait y en avoir à Milet, notre ami philosophe Eubulide énonça la phrase suivante:
Un homme disait qu'il était en train de mentir. Ce que l'homme disait est-il vrai ou faux ?
Cette phrase dit-elle vraie ? Supposons que la réponde soit oui. Cette phrase étant vraie, ce qu'elle nous dit, à savoir que l'homme ment doit être vrai aussi. Notre personnage ment. Ainsi, ce qu'il dit est faux et, par voie de conséquence, il n'est pas vrai qu'il mente. Il dit donc la vérité. C'est donc qu'il ment. Je vous laisse méditer là dessus... Mais faites attention car on raconte que le poète grec Philetas de Cos serait mort d'insomnie en 270 avant Jésus-Christ tant il était obnubilé par la résolution de ce paradoxe.
Tout à l'heure je vous ai parlé des paradoxes sorites. Le plus connu de ces paradoxes est celui du tas.
Si l'on ôte un grain d'un tas de blé, on a toujours un tas. Si on retire deux grains, cela ne change pas plus. De même avec trois grains, etc. Finalement, on a un tas sans plus un seul grain.
Ce paradoxe a pour but d'essayer de nous convaincre que l'on ne peut pas constituer un tas en accumulant des grains. Un grain de blé ne constitue pas un tas de blé. Si on retire un grain de blé à un tas de blé, on obtient un nouveau tas de blé. Donc si en partant d’un tas de blé, on retire des grains de blé un par un jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul grain de blé alors on obtient un tas de blé... Autrement dit il existe un tas de blé qui n’est pas un tas de blé. je pourrais reformuler cette histoire de grains de blé en utilisant des poils de barbe, mais c'est moins drôle.
On peut enlever un poil de barbe à un barbu, il restera barbu cependant, après un certain nombre de poils enlevés il ne le sera plus. À partir de combien de poils changera-t-il de statut ?
Bonnes vacances à tous...
Comme vous le savez sans doute si vous êtes un visiteur régulier de ce blog, je suis toujours à la recherche d'une astuce afin de nous faciliter la généalogie. Cette fois, j'ai trouvé un moyen de connaître la signification de nos noms de famille et même si ça m'embête de parler autant d’onomastique en ce moment j'ai eu envie de partager avec vous cette astuce.
Hier j'étais à la Bibliothèque Universitaire de Valenciennes, j'étais en train de lire L'Histoire des rois francs par Grégoire de Tours quand j'ai eu besoin d'obtenir plus d'information sur un personnage. Je suis donc allé chercher le Petit Robert des noms propres (édition 2011). Je me suis alors aperçu que pour certain noms de famille, le dictionnaire indique l’étymologie du patronyme. Voici quelques exemples:
Vous l'aurez compris, si vous avez le même nom qu'un personne célèbre, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil dans le Petit Robert !
Comme promis, voici le second épisode de notre feuilleton généalogique consacré à la famille Cambronne.
Comme je le dis souvent, une généalogie ne doit pas être constituée uniquement d'actes en tout genre. Elle doit aussi contenir des documents qui nous montrent comment vivaient nos ancêtres, comment étaient leurs villes, quelles étaient leurs coutumes....etc. Parmi ces nombreuses «choses» intéressantes qui constituent les recherches, il y en a une que les pros nomment onomastique. Je ne reviendrais pas sur le sens de ce mot car c'est sujet que j'ai déjà abordé (revoir), pour faire simple disons qu'il s'agit de l'étude des noms propres et donc des noms de familles de nos ancêtres. Pour l'instant nous avons rencontré 4 patronymes au cours de notre feuilleton généalogique : Cambronne (le père de Pierre), Daller (la marraine de Pierre), Honoraty (le parrain de Pierre) et Druon (la mère de Pierre).
Cambronne
Cambronne est un nom qui correspond à celui qui est originaire de Cambronne, dans l'Oise. Il y a deux communes de ce nom dans le département : Cambronne-lès-Ribécourt près de Compiègne et Cambronne-lès-Clermont près de Clermont.
Daller
Pour Daller, c'est peu plus compliqué puisque je n'ai pas trouvé la signification de Daller. Cependant, tout bon généalogiste doit savoir que l'orthographe des noms n'a pas été fixée avant l'apparition des livrets ouvriers sous le Second Empire. Je me suis donc mis à la recherche d'un nom qui est proche de Daller phonétiquement. je pense pouvoir rapprocher Daller de Dallet. Selon Jean Totsi, Dallet est, en Auvergne, le nom de celui qui est originaire de Dallet (nom d'une commune du Puy-de-Dôme). Mais on trouve aussi ce nom en Normandie, où il a certainement une autre origine. Peut-être un diminutif de Dalle, terme toponymique ayant en Normandie le sens de fossé ?
Je n'ai pas trouvé précisément la signification de Honoraty, mais je pense que ça correspond au latin Honoratus (= honoré), popularisé par saint Honorat, qui fut abbé de Lérins et évêque d'Arles. Un autre saint Honoré fut évêque d'Amiens, ce qui explique le succès du patronyme Honoré dans le nord et l'est de la France. Toujours dans le nord, on rencontre la variante Honorée (éventuellement matronyme).
Druon est fréquent dans dans le Pas-de-Calais et la Somme, c'est le cas-régime du nom de personne d'origine germanique Drogo (racine drog évoquant la guerre). Dans le nord de la France et en Belgique, le nom a été popularisé au XIIe siècle par Saint-Druon, pèlerin et ermite qui se fit emmurer dans une cellule au chevet de l'église de Sebourg (dans le Nord) et y vécut près d'une quarantaine d'années. A titre personnel, j'ai rencontré plusieurs fois Druon en tant que prénom.
Ressources:
Bibliographie:
Je ne sais pas si vous avez eu le temps de jeter un oeil sur internet en ce moment, mais êtes vous au courant qu'une personne c'est appropriée la mémoire des hommes et des femmes qui sont morts pour la France pendant la Première Guerre Mondiale ? Pour ceux qui ne sont pas au courant de l'histoire :
http://centenaire-1914-1918.com/index.htm
Je trouve ça effarant que l'on se serve de ceux qui se sont sacrifiés pour nous juste pour gagner de l'argent. Si vous allez faire un petit tour sur le site concerné, vous trouverez une liste de produits dérivés qui fait peur. je trouve parfaitement regrettable que l'Institut national de la propriété industrielle (I.N.P.I.) ait pu accepter pareil dépôt de marques. En théorie, l'emploi d'expressions aussi usuelles que « Centenaire de la Première guerre mondiale », « Centenaire de l'Armistice » ou « 100 ans de la Grande guerre » pourrait être jugé constitutif d'une atteinte auxdites marques par l'éminent conseil de notre héraultais, pour qui le devoir de mémoire est avant tout affaire de gros sous.Tous les moyens sont bon pour d'enrichir ! Plus que jamais, peu importe la manière, quand bien même elle heurterait de front la plus élémentaire morale et, au delà, la conscience nationale.
En tant que généalogiste, je ne peux qu'avoir une larme à l'oeil en passant à mes 5 ancêtres qui ont été prisonniers pendant le premier conflit mondial. Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, j'aimerai franchement avoir votre avis sur le sujet.
Mise à jour du 13 juillet 2011
Voici la réponse que j'ai reçu de la part du Cabinet du Premier Ministre:
"Votre courrier électronique du 30 juin 2011 est bien parvenu au Cabinet du Premier Ministre.
Compte tenu des préoccupations dont vous vous faites l'écho, votre correspondance a été transmise à Monsieur Gérard LONGUET, Ministre de la défense et des anciens combattants, afin qu'elle soit examinée avec toute l'attention nécessaire. Vous serez tenu directement informé de la suite qui lui sera réservée.
Je vous prie de croire, Monsieur, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs."
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