Ayant une grosse partie de mes ancêtres maternels dans la région champenoise, je me devais de vous raconter l'histoire du champagne...
Le champagne est une vitrine remarquable pour le département de la Marne et la région. Mais sait-on que l’histoire de ce grand vin devenu si célèbre dans le monde a été fait de temps difficiles parfois capables de nourrir des émeutes? Pour ne plus rien en ignorer, il faut se rendre aux archives départementales de la Marne et découvrir l’exposition conçue par Interbibly. Elle est une occasion irremplaçable pour mesurer combien la révolte de 1911 qui a marqué le vignoble aubois et le vignoble marnais a été un traumatisme. Cela permet aussi d’apprécier les efforts qui ont été accomplis par tous les acteurs de la profession pour travailler ensemble et mettre en place un système de régulation reposant sur l’interprofession.
Au cours du XVIIIe siècle, les "vins de Champagne" , qui sont connus depuis l'antiquité, séduisent de plus en plus d'amateurs dans les cours royales de France et d'Angleterre, sous l'impulsion de certaines familles parisiennes qui possèdent des terres en Champagne. Ce siècle marque aussi une évolution, correspondant au désir des consommateurs, vers des vins gris, très faiblement colorés mais qui, selon les vignerons, vieillissent très mal en fûts. Le champagne est donc rapidement mis en bouteille (vers 1660) afin d'assurer une meilleure conservation des arômes (avec un tirage avant la fin de la première fermentation), mais il devient, en contrepartie, naturellement pétillant (surtout pour les champagnes ayant peu d’alcool, étant peu colorés et dont le tirage est fait à l'équinoxe de printemps). Ce caractère effervescent cause beaucoup de soucis aux vignerons, à tel point qu’il est surnommé « vin du diable » ou « saute-bouchon » à cause des bouteilles qui explosent ou des bouchons qui sautent sous la pression. Pour ces raisons, si les Anglais n’avaient pas été conquis par ce vin pétillant, le champagne ne serait peut-être pas ce qu'il est aujourd’hui car, à cette époque, les Anglais achetaient aux Champenois des tonneaux de vin en vrac, qu'ils se chargeaient de mettre eux-mêmes en bouteilles. Ils avaient aussi observé que la meilleure époque pour provoquer la prise de mousse était le printemps. En 1676, un poète londonien chantait « le champagne effervescent qui ranime rapidement les pauvres amants languissants. » Dom Pérignon Jeune homme ivre portant en main une des premières bouteilles de champagne, gravure Nicolas Arnoult datée de 1702.
Dom Pérignon
En 1670, Dom Pérignon (1638-1715), un moine cellérier de l'abbaye bénédictine d’Hautvillers, est le premier à pratiquer l'assemblage de raisins de différents crus, qui améliore la qualité du vin et en fait disparaître certains défauts. De plus, à l'occasion d'un pèlerinage à l'abbaye bénédictine de Saint-Hilaire en Languedoc, il découvre la méthode de vinification des vins effervescents de Limoux (considéré avec le gaillac mousseux et la clairette-de-die comme le vin mousseux le plus ancien au monde), qui existe depuis plus d'un siècle. Revenu dans son abbaye d'Hautvillers, Dom Pérignon expérimente la méthode sur les vins du vignoble champenois. C'est également lui qui introduit l'emploi du bouchon de liège, maintenu sur la bouteille par une ficelle de chanvre imprégnée d'huile, ce qui permet au vin de garder sa fraîcheur et sa mousse. De plus, il fait renforcer la bouteille en adoptant un verre plus épais, pour éviter qu'elle n'explose.
Malgré les efforts du moine, l'effervescence du vin reste empirique jusqu'aux recherches de Louis Pasteur sur la fermentation, au XIXe siècle. Les crayères près de son abbaye étaient utilisées pour conserver le champagne à température et humidité constantes. Par la suite, d'autres caves furent creusées en pleine craie. Selon le chanoine Jean Godinot qui écrivit en 1718 que « depuis plus de vingt ans le goût des Français s'est déterminé au vin mousseux », le champagne effervescent aurait donc été commercialisé dans des bouteilles spécifiques, pour la première fois en France, vers 1695.
Nicolas Irénée Ruinart
D'autres archives attestent que, en l'an 1729, Nicolas Irénée Ruinart fonde à Reims le premier négoce en vin de Champagne effervescent, la maison Ruinart. Durant le xviiie siècle, le champagne commence à acquérir son rayonnement international, grâce aux propriétaires de célèbres maisons de champagne qui en assurent la promotion comme Florens-Louis Heidsieck ou Claude Moët puis, au xixe siècle, grâce à Pierre-Nicolas-Marie Perrier-Jouët et à la famille Bollinger. De même, certaines femmes, après la mort de leur mari, continuent le travail de celui-ci, entre autres Mme Pommery, Mme Perrier et Mme Clicquot (surnommée la « Grande Dame de Champagne »), contribuant elles aussi à la notoriété du champagne. Le champagne fut même décrit comme étant le « vin de la civilisation » par Talleyrand, et comme le symbole de l'amitié par Honoré de Balzac.
Pour en savoir un peu plus sur le champagne et son histoire, rendez vous à l’exposition aux archives de la Marne jusqu'au 30 novembre 2011.
Le mois dernier, je suis allé passer 2 semaines de vacances en Normandie, à Berneval le Grand (près de Dieppe). Je sais que vous en avez rien à faire alors je vais vous épargner le récit de mon séjour dans les terres normandes.
Ma sœur et moi avons une tradition, à chaque fois que nous faisons étape dans une ville nous achetons une carte postale, pour garder en mémoire le souvenir de notre visite. C’est en cherchant une carte postale de la ville de Criel-sur-Mer que j’ai découvert qu’ils proposent des rééditions de cartes postales anciennes. Je suis sûr que ce n’est pas nouveau mais je ne connaissais pas alors j’ai eu envie de partager ma découverte avec les lecteurs de mon blog, après tout, si je ne connaissais pas c’est peut-être que certains ne connaissent pas non plus…
"Les belles falaises de Seine-Maritime. Ramassage manuel de
galets ronds de mer destinés au broyage industriel."
Ok… j’admets que l’intérêt généalogique est un peu faible…
Pour une fois, je vais vous parler de quelque chose qui n'a rien à voir avec l'histoire ou la généalogie. D'une certaine façon, on peut dire qu'il s'agit d'un interlude que je vous propose à l'occasion des vacances. Vous savez... le genre de chose qui entre dans la tête et ne peut jamais en sortir ? Un peu comme quand vous vous levez le matin avec une chanson dans la tête et que vous la fredonnez toute la journée. Projetons-nous au IVe avant Jésus-Christ
Eubulide de Milet était un philosophe grec qui est né au milieu de IVe siècle avant Jésus-Christ à Milet, une ville située à côté de Balat dans l'actuelle Turquie. Pour ceux que ça intéresse, Eubulide était le disciple de Euclide de Mégare (qui n'a rien à voir avec Euclide le mathématicien) et un adversaire de Aristote (un grec aussi). De nos jours, il est surtout connu comme être le découvreur de nombreux paradoxes philosophiques célèbres comme le paradoxe du menteur et les paradoxes sorites qui sont considérés comme non résolus par les logiciens (ce qui font de la logique) actuels. C'est le premier de ces paradoxes qui nous intéresse aujourd'hui : celui du menteur. Il aurait été énnoncé une première fois par Epiménide au VIIe siècle avant Jésus-Christ mais ce personnage étant légendaire, les historiens considèrent plutôt que l'auteur serait Eubulide de Milet. Mais nous allons tout de même pas passer le reste de la journée à nous demander qui est l'auteur de ce paradoxe...
L'amphithéâtre de Milet
Par une belle journée comme il pouvait y en avoir à Milet, notre ami philosophe Eubulide énonça la phrase suivante:
Un homme disait qu'il était en train de mentir. Ce que l'homme disait est-il vrai ou faux ?
Cette phrase dit-elle vraie ? Supposons que la réponde soit oui. Cette phrase étant vraie, ce qu'elle nous dit, à savoir que l'homme ment doit être vrai aussi. Notre personnage ment. Ainsi, ce qu'il dit est faux et, par voie de conséquence, il n'est pas vrai qu'il mente. Il dit donc la vérité. C'est donc qu'il ment. Je vous laisse méditer là dessus... Mais faites attention car on raconte que le poète grec Philetas de Cos serait mort d'insomnie en 270 avant Jésus-Christ tant il était obnubilé par la résolution de ce paradoxe.
Tout à l'heure je vous ai parlé des paradoxes sorites. Le plus connu de ces paradoxes est celui du tas.
Si l'on ôte un grain d'un tas de blé, on a toujours un tas. Si on retire deux grains, cela ne change pas plus. De même avec trois grains, etc. Finalement, on a un tas sans plus un seul grain.
Ce paradoxe a pour but d'essayer de nous convaincre que l'on ne peut pas constituer un tas en accumulant des grains. Un grain de blé ne constitue pas un tas de blé. Si on retire un grain de blé à un tas de blé, on obtient un nouveau tas de blé. Donc si en partant d’un tas de blé, on retire des grains de blé un par un jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul grain de blé alors on obtient un tas de blé... Autrement dit il existe un tas de blé qui n’est pas un tas de blé. je pourrais reformuler cette histoire de grains de blé en utilisant des poils de barbe, mais c'est moins drôle.
On peut enlever un poil de barbe à un barbu, il restera barbu cependant, après un certain nombre de poils enlevés il ne le sera plus. À partir de combien de poils changera-t-il de statut ?
Bonnes vacances à tous...
Comme vous le savez sans doute si vous êtes un visiteur régulier de ce blog, je suis toujours à la recherche d'une astuce afin de nous faciliter la généalogie. Cette fois, j'ai trouvé un moyen de connaître la signification de nos noms de famille et même si ça m'embête de parler autant d’onomastique en ce moment j'ai eu envie de partager avec vous cette astuce.
Hier j'étais à la Bibliothèque Universitaire de Valenciennes, j'étais en train de lire L'Histoire des rois francs par Grégoire de Tours quand j'ai eu besoin d'obtenir plus d'information sur un personnage. Je suis donc allé chercher le Petit Robert des noms propres (édition 2011). Je me suis alors aperçu que pour certain noms de famille, le dictionnaire indique l’étymologie du patronyme. Voici quelques exemples:
Vous l'aurez compris, si vous avez le même nom qu'un personne célèbre, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil dans le Petit Robert !
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